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Doit-on satisfaire tous ses désirs ?

Publié le 17/01/2022

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Au premier abord, je désire ce que je n'ai pas : quelque chose me manque et j'en souffre. Il semble alors naturel que je souhaite satisfaire mes désirs pour combler le manque. L'objet du désir m'apaise et concourt à mon bonheur. Toutefois, une telle satisfaction est-elle toujours possible ? N'existe-t-il pas, au moins, des rêves irréalisables ? Ou des désirs mauvais, inquiétants, qu'il vaudrait mieux ne pas réaliser? Dès lors, doit-on vraiment souhaiter satisfaire tous ses désirs ? Par exemple, Epicure montre que certains désirs non naturels et non nécessaires sont dangereux et empêchent d'atteindre la sagesse ? Ne faut-il donc pas opérer une classification des désirs et ne souhaiter en réaliser que certains ? Toutefois, le désir n'est-il pas l'essence de l'homme, le carburant de son existence ? Dans ce cas, y a-t-il vraiment un sens à vouloir le maîtriser ?

  • I) On doit satisfaire tous ses désirs/ Le désir est la substance même de la vie.

a) Le désir comme essence de persévérer dans son être.
b) La jouissance est le but de la vie.
c) Il est vain de refouler ses désirs.

II) On ne doit pas satisfaire tous ses désirs.

a) On doit renoncer aux désirs non naturels et non nécessaires.
b) Sagesse et maîtrise de soi.
c) Le désir se trompe d'objet.

.../...

« elles pas l'homme à l'intérieur de lui-même vers la sagesse, dans l'indifférence à ce qui se passe à l'extérieur?La véritable liberté n'est pas dans l'acceptation de ce qui est.Il est difficile d'admettre que tout ce qui arrive a un caractère nécessaire.

Comme le montre Hegel, le stoïcien est, au fond, l'esclave qui se libère du maître en le niant et, avec lui, le monde extérieur.

Épictète n'est-il pas lui-même un ancien esclave, disgracieux et boiteux, qui a trouvé dans la philosophie la libération véritable et le moyen de rivaliser avec les dieux? En même temps ne dévoile-t-il pas au maître le secret de la liberté qui consiste à sedominer soi-même, au lieu de dominer l'esclave ? Mais cette synthèse, souligne Hegel, reste abstraite : elle ne résout la contradiction qu'en idée.

Faute de pouvoir changer l'ordre du monde, le stoïcien se réfugie dans « la pureuniversalité de la pensée ».

Sa liberté n'est qu'une liberté négative contre le monde et les hommes.

C'est aussi une liberté abstraite, car le stoïcien pense mais n'agit pas.

Il s'oppose au monde, se retire dans la pensée mais nelutte pas contre ce monde, contre le maître, pour se faire reconnaître comme libre, en risquant sa vie.

C'est un homme libre mais abstrait, car il n'est libre que par et dans la pensée, plus précisément dans sa pensée.

Lavéritable liberté n'est-elle pas volonté de transformer ce qui est? Ainsi le Sage souhaiterait-il satisfaire tous ses désirs, mais en désirant le moins possible.

Aux troubles de la jouissance, à ses ambiguïtés, il préfère l'absence de passion, un bonheur sans inquiétude, l'ataraxie.

« Ma [...] maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde.

» Descartes, Discours de la méthode, 1637. Cette maxime, empruntée à la morale stoïcienne, nous invite à maîtriser nos désirs, en ne les faisant porter que sur les choses qui dépendent de nous.

Celui qui désire modifier le cours des événements (la fortune) ou bien changerl'ordre du monde échouera certainement, et en sera malheureux.

Le bonheur appartient à celui qui parvient à ne désirer que ce qu'il peut effectivement obtenir.

« Parce que la plupart de nos désirs s'étendent à des choses qui ne dépendent pas toutes de nous ni toutes d'autrui, nous devons exactement distinguer en elles ce qui ne dépend que de nous, afin de n'étendre notre désir qu'à celaseul.

» Descartes, Les Passions de l'âme, 1649.

« Ce n'est pas par la satisfaction des désirs que s'obtient la liberté, mais par la destruction du désir.

» Épictète, Entretiens, vers 130 apr.

J.-C. « Pendant le sommeil, [...] la partie bestiale et sauvage [de notre âme] ne craint pas d'essayer, en imagination, de s'unir à sa mère, ou à qui que ce soit, homme, dieu ou bête, de se souiller de n'importe quel meurtre [...]; enun mot, il n'est point de folie, point d'impudence dont elle ne soit capable.

» Platon, La République, Ive s.

av.

J.-C. Notre âme contient des désirs monstrueux, lesquels s'éveillent précisément quand la «partie de l'âme qui est raisonnable » s'assoupit et s'endort.

« Si le petit sauvage était abandonné à lui-même, [...] il tordrait le cou à son père et coucherait avec sa mère.

» Diderot, Le Neveu de Rameau, 1762.. »

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