Devoir de Philosophie

Doit-on se résigner à l'injustice ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Prenons un exemple. La possible rareté de l'eau dans une dizaine d'années nous pousse aujourd'hui à utiliser cette ressource naturelle avec parcimonie. D'un autre côté, nous sommes forcés de constater que personne n'y prend réellement garde, et que tout le monde ou presque continue à gaspiller l'eau. Alors pourquoi s'embêter à faire attention puisque du point de vue de l'économie générale, cela ne changera rien, notre action n'ayant aucun effet par ce contre-balancement avec toutes les autres. Pourtant, je suis libre de ne pas me laisser traverser par ce courant général, de ne pas gaspiller l'eau, et d'ainsi appartenir à ce que Kant nomme une république des fins. En étant juste, je participe avec ceux qui prennent la question de la justice à coeur, à un monde différent, parallèle presque pourrions-nous dire, qui exprime l'humanité dans sa plus grande force, sa plus grande beauté. Ce n'est pas parce que mes voisins se garent sur les places réservés aux véhicules handicapés que cela devient bien, que cela devient normal. Kant nous propose d'oublier la légalité, la simple observance superficielle des lois positives, mais d'être sensible à un respect plus sincère, plus profond en l'idéal d'une loi morale.   Conclusion « En vérité, de justes, je n'en connais aucun » nous dit Saint Paul dans l'Epitre aux Corynthiens. Par-là, il insinue que nous ne sommes justes que lorsque cela y va de notre intérêt.

« une vertu, il ne faut pas se laisser leurrer: derrière elle, qu'est ce qui guide réellement l'homme vertueux, quels sontles motifs profonds où s'origine son acte? Par exemple, le juste n'est juste que par crainte:« L'amour de la justice n'est en la plupart des hommes que la crainte de souffrir de l'injustice » (Maximes et réflexions diverses ). L'idéalisme va naître de la nécessité de trouver une réponse adéquate à ce problème.

Pour saisir cela, nous pouvonsrevenir à la réponse que Socrate va proposer à Thrasymaque, dans la République .

Socrate va confirmer l'idée selon laquelle il n'existe pas d'autres véritablement vertueux, il va lui même rappeler l'impossibilité de trouver sur cetteterre un régime politique qui ne soit pas corrompu.

Mais, pour Socrate, c'est précisément parce qu'aucun hommen'est juste, n'est capable d'agir en dehors de son intérêt, n'est capable de gouverner son tirer le pouvoir à sonavantage, qu'il faut aller chercher la norme de la justice, ce qu'elle est en soi, en dehors de l'expérience sensible quipatauge dans sa corruption. L'idéalisme naît de cette idée que la réalité ne peut être jugée à partir d'elle-même, mais bien à partir d'une Idée quidemeure en dehors de l'espace et du temps.

Notre monde est foncièrement en proie à la corruption: il change sanscesse de telle sorte que rien de stable ne s'offre à la connaissance.

Ce monde n'est qu'une copie d'un modèle, lemonde des Idées, où résident les essences immuables de chaque choses, seules garantes d'une connaissance vraie.Or ce monde ne peut être saisi par l'oeil physique, sensible, organique, mais seulement par l'oeil de l'esprit, soitcette vision intérieur de l'intellect.

Inutile de se résigner ainsi à l'injustice: l'idéal nous sauve de l'abandon de lajustice en nous permettant de la trouver intacte en un certain endroit et de tendre vers elle comme vers un idéal.

Kant: le règne des fins III. Kant est préoccupé dès le début de ses écrits par cette problématique desmoralistes qui est comme un pavé dans la mare de ceux qui prétendentencore oser parler de vertu.

Sa pensée va nous éclairer sur un autre point quin'a pas encore était traité ici et qui est pourtant directement en rapport avecnotre problématique générale: pourquoi se donner la peine d'être juste lorsquetout le monde tente de tricher, lorsque l'immoralité est institué en règle etmême en valeur? N'est-ce pas assurer son malheur de s'évertuer à êtrevertueux, lorsque tout à notre époque, à commencer par le cinéma, met enavant les « méchants », ceux qui passent outre toute sorte de moralité et qui sont alors traités comme des héros.

Rousseau avait déjà remarqué ceproblème, et ainsi, il se demandait: comment les hommes peuvent-ils êtrevertueux dans notre société lorsque la société elle-même et ceux qui lacommande incite les comportements immoraux, incite à réussir en marchantsur les autres en mentant. Et nous sommes en droit de nous demander à quoi cela sert de critiquer leshommes en général, de dire qu'ils sont mauvais, lorsque cela n'est que l'effetpervers d'une société qui instaure en règle la méchanceté et l'individualisme?D'un autre côté, cela semble laisser peu de pouvoir à l'individu de dire qu'iln'est qu'un bouchon dans les creux et les vagues de l'océan social.

N'ai-jedonc aucun pouvoir, à commencer par celui de résister à ce qu'une part de lasociété attend de moi? Ne suis-je qu'un pantin en somme qui doit préférer jouer le jeu global de la méchanceté, un jeu auquel de toute façon je ne peux pas résister? Peut-être sommes nous libres sur un point: le fait de ne pas se laisser traverser par ce flux global.

Prenons unexemple.

La possible rareté de l'eau dans une dizaine d'années nous pousse aujourd'hui à utiliser cette ressourcenaturelle avec parcimonie.

D'un autre côté, nous sommes forcés de constater que personne n'y prend réellementgarde, et que tout le monde ou presque continue à gaspiller l'eau.

Alors pourquoi s'embêter à faire attention puisquedu point de vue de l'économie générale, cela ne changera rien, notre action n'ayant aucun effet par ce contre-balancement avec toutes les autres.

Pourtant, je suis libre de ne pas me laisser traverser par ce courant général,de ne pas gaspiller l'eau, et d'ainsi appartenir à ce que Kant nomme une république des fins .

En étant juste, je participe avec ceux qui prennent la question de la justice à coeur, à un monde différent, parallèle presquepourrions-nous dire, qui exprime l'humanité dans sa plus grande force, sa plus grande beauté.

Ce n'est pas parceque mes voisins se garent sur les places réservés aux véhicules handicapés que cela devient bien, que cela devientnormal.

Kant nous propose d'oublier la légalité, la simple observance superficielle des lois positives, mais d'êtresensible à un respect plus sincère, plus profond en l'idéal d'une loi morale.

Conclusion « En vérité, de justes, je n'en connais aucun » nous dit Saint Paul dans l'Epitre aux Corynthiens.

Par-là, il insinue que nous ne sommes justes que lorsque cela y va de notre intérêt.

La plupart du temps, si l'issue nous est favorableainsi, nous agiront mal.

Kant propose en ce sens, face à nos actions toujours guidées par les circonstances, unimpératif catégorique, quelque chose qui doit s'appliquer en toutes circonstances, que cela soit favorable ou nonpour nous.

La loi morale doit s'imposer de manière absolue pour Kant, d'une manière qui surclasse toutes les autresraisons.

La loi morale doit alors être voulue pour elle-même, comme souverain bien, comme quelque chose qui ne. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles