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Donner est-ce asservir ?

Publié le 04/03/2005

Extrait du document

Le don asservit triplement le donataire. Il l'oblige à donner en retour plus qu'il ne lui a été donné. Il le place en position d'infériorité. Il entretient la pauvreté de celui qui reçoit.
TOUTEFOIS....
Ceux qui donnent pour recevoir sont intéressés. Mais ce n'est pas cela donner. Si je donne, c'est par amour gratuit du prochain. Je veux son bien, sa liberté, sa dignité, son bonheur, et non pas sa servitude.
 
  • I) Il est vrai de dire que "donner, c'est asservir".
 
a) Le don implique une réciprocité. b) Ne pas donner en retour est un aveu de soumission et d'infériorité. c) Le don n'est pas charitable.
 
  • II) Il n'est pas vrai que donner c'est asservir.
 
a) C'est par intérêt que l'on cherche à asservir autrui. b) Donner, c'est aimer. c) Il n'est pas de liberté sans amour.
.../...

« 1. manifeste notre liberté au sein de l'objet.

L'objet qui nous appartient est l'extension mondaine de notre volonté,c'est par la propriété que le monde est sous notre volonté et nous obéit. La propriété est donc la forme objective de notre personnalité, elle exprime objectivement ce qui nous est propresubjectivement comme l'empreinte de notre volonté dans le monde. Économie de la volonté dans le don 2. Dans le don, c'est le donneur qui décide de l'objet.

Il y a donc une aliénation à recevoir un don par ce que l'on faitpropre à soi ce qui est propre à la volonté d'un autre.

Donner c'est asservir puisque c'est plier la volonté d'un autresous sa forme objective à la sienne en décidant de la propriété de l'autre. Générosité et tyrannie 3. La générosité n'est donc pas un sentiment désintéressé mais au fond c'est le goût de s'asservir l'autre.

On dénoncesouvent chez les philanthropes la motivation de la gloire, d'entrer dans l'histoire pour leur générosité exceptionnelle. Kant explique que le don comme pratique désintéressée est tout à faitimpossible.

Il va même jusqu'à soutenir que toute action désintéressée estimpossible.

En effet, il montre qu'un acte désintéressé voudrait que ledonateur ne se rende même pas compte qu'il fait un acte désintéressé, car lemoindre petit plaisir ou la moindre petite joie que l'on ressentirait après un donde bienveillance serait déjà un intérêt que nous trouverions dans ce don.

Ainsil'acte désintéressé pour Kant, est acte dans lequel celui qui reçoit estheureux, et celui qui donne ne ressent rien, et surtout ne reçoit rien.

Eneffet, il suffirait que celui qui reçoit remercie celui qui donne pour que le dondevienne intéressé : le donateur ayant reçu quelque chose en échange.

Unacte désintéressé est tout à fait impossible et quand bien même il arriverait,personne ne le saurait, car sinon il deviendrait intéressé. III : Partage et don gratuit Partage consenti 1. Le don perd de sa tyrannie au sein d'une communauté qui consent au partagemutuel.

Il est bien plus facile de faire un cadeau en retour au cadeau d'un amique d'un inconnu.

Des communautés sont fondées autour d'un partageconsenti des objets ou des capitaux : amis, familles, mutuelles...

Au sein de ces communautés, le contre don n'est pas un problème. Don gratuit? 2. Il existe un don gratuit comme la charité qui ne demande rien en retour.

On dit par exemple que la charité estmotivée au fond par la croyance en une récompense dans une vie future ou par la volonté de se donner bonneconscience...

Mais c'est parfois simplement par sympathie ou par bonnes dispositions que l'on donne, sans demandede retour du receveur mais par une générosité gratuite qui peut être fondée par exemple sur un désir d'aider lasociété.

Ce genre de don gratuit nécessite une certain luxe : il faut être libéré du besoin pour donner sans arrièrepensée.

C'est le cas par exemple lorsque l'on donne des anciennes affaires : vêtements, livres, meubles...

Ce donest gratuit psychologiquement : le donneur n'exige rien en retour, mais il asservit l'autre en mettant en place unsystème d'échanges dans lequel ceux qui n'ont rien dépendent de la volonté des possédants. Conclusion : Le don asservit en tant qu'il enferme dans un système d'échanges et qu'il plie l'autre à notre volonté.

Mais dans unecommunauté, le don peut renforcer les liens et le partage peut être librement consenti.. »

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