Devoir de Philosophie

D'où vient que je sais où est mon devoir ?

Publié le 27/02/2008

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Je vous ai déjà dit que je ne voulais pas philosopher avec vous, mais vous aider à consulter votre c?ur. Quant tous les philosophes du monde prouveraient que j?ai tort, si vous sentez que j?ai raison, je n?en veux pas davantage. Il ne faut pour cela que vous faire distinguer nos idées acquises de nos sentiments naturels ; car nous sentons avant de connaître ; et comme nous n?apprenons point à vouloir notre bien et à fuir notre mal, mais que nous tenons cette volonté de la nature, de même l?amour du bon et la haine du mauvais nous sont aussi naturels que l?amour de nous-mêmes. Les actes de la conscience ne sont pas des jugements, mais des sentiments. Quoique toutes nos idées nous viennent du dehors, les sentiments qui les apprécient sont au-dedans de nous, et c?est par eux seuls que nous connaissons la convenance ou disconvenance qui existe entre nous et les choses que nous devons respecter ou fuir. (...) Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix guide assuré d?un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l?homme semblable à Dieu, c?est toi qui fais l?excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m?élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m?égarer d?erreurs en erreurs à l?aide d?un entendement sans règle et d?une raison sans principe ». Critique des illusions de la conscience morale : la conscience est une construction sociale, non une pierre de touche morale dans le c?ur de tout homme   Cependant, est-il bien certain qu?une telle conscience morale existe sous la forme de cet « instinct inné de justice et de vertu » décrit par Rousseau ? Il se peut au contraire que la conscience morale ne soit que le résultat d?un apprentissage social, qu?elle soit acquise et non innée. Telle est la critique de Sade contre Rousseau : la conscience morale n?est que la voix du préjugé, non l?expression d?une norme intimement attachée à l?existence de tout homme Par conséquent, si la conscience morale n?est pas innée, mais acquise, elle peut être fausse, dessiner un devoir qui n?en est pas un.

« n'est pas toujours présent chez les hommes.

En effet, si on affirme que l'homme est animé par ce sentiment,que sa conscience le guide, comment, une fois encore, comprendre la barbarie, la violence, la cruauté dontles hommes peuvent être capables ? L'argumentation de Rousseau est double :- si les hommes sont capables de cruauté, c'est parce que la société les a pervertis en faisant naître le vice,la comparaison et la rivalité ;- l'existence de ce sentiment est avérée par la réalité.

En effet, si la morale ne reposait que sur la raison,cela ferait bien longtemps que l'humanité aurait disparu. Critique des illusions de la conscience morale : la conscience est une construction sociale, non une pierre detouche morale dans le cœur de tout homme b. Cependant, est-il bien certain qu'une telle conscience morale existe sous la forme de cet « instinct inné de justiceet de vertu » décrit par Rousseau ? Il se peut au contraire que la conscience morale ne soit que le résultat d'unapprentissage social, qu'elle soit acquise et non innée.

Telle est la critique de Sade contre Rousseau : la consciencemorale n'est que la voix du préjugé, non l'expression d'une norme intimement attachée à l'existence de tout hommePar conséquent, si la conscience morale n'est pas innée, mais acquise, elle peut être fausse, dessiner un devoir quin'en est pas un.

Nous ne savons donc pas où est notre devoir lorsque nous nous rapportons à cette voix intimequ'est la prétendue conscience morale.

III. Je sais où est mon devoir lorsque je procède à un calcul rationnel relativisant mon importance subjective L'origine de la connaissance de mon devoir : mes facultés rationnelles a.

En définitive, nous nous demanderons si nous ne savons pas où est notre devoir suite à un calcul rationnel.

Un telcalcul me permet de prendre conscience de ma place dans la société et d'agir conformément à cette prise deconscience, sans me sous estimer ni me sur évaluer.

C'est ainsi que Kant montre que le devoir est un impératifcatégorique dont la règle est la suivante : " Agis comme si la maxime de ton action pouvait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature ".

Ou : "Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle".Je sais d'où vient mon devoir en procédant à un test d'universalisation de la maxime de mon action, test qui mepermet de déterminer s'il serait bon pour tous et pour moi que chacun agisse de la manière dont je le fais.

Le devoir est une loi de la raison. «Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne quedans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin etjamais simplement comme un moyen.» Kant, Fondements de la métaphysiquedes moeurs (1785). • L'impératif catégorique de Kant est distinct du commandement christiquequant à son fondement.

En effet le commandement d'amour du Christ vient del'extérieur et est fondé sur un commandement antérieur qui prescritl'obéissance inconditionnelle au Christ.

L'impératif kantien vient, lui, de laraison.

C'est en nous-mêmes que nous le trouvons, comme une structure denotre propre esprit, qui fonde notre moralité.• Que ce soit un «impératif» ne signifie pas que nous soyons contraints ànous y plier, mais il est en nous comme une règle selon laquelle nous pouvonsmesurer si nos actions sont morales ou non (d'où la «mauvaise conscience»).• Il se distingue aussi par sa portée.

En effet, traiter les autres «comme unefin» ne signifie pas nécessairement les «aimer».

C'est à la fois moins exigeant,car il s'agit «seulement» de les respecter, en reconnaissant en eux la dignitéhumaine.

Mais c'est aussi plus exigeant, car il faut maintenir le respect mêmequand on n'aime pas! C'est là que le «devoir» est ressenti comme tel. La maxime du devoir : connais –toi tel que les autres te connaissent b.

Mes facultés rationnelles me permettent en un autre sens de savoir où est mon devoir : parce qu'elles mepermettent de concevoir ma juste place dans la société.

En effet, nous agissons par devoir lorsque nous ne surestimons pas notre importance, au point de nous préférer nous-mêmes à autrui, et de ne pas préférer une grandegène chez les autres contre une légère incommodité pour nous.

Mais agir par devoir, c'est aussi ne pas se sacrifiersystématiquement pour autrui, c'est aussi reconnaître en nous-mêmes un être de valeur et digne de respect.

Endéfinitive, je sais que j'agis par devoir grâce à mes facultés rationnelles, qui me permettent de me concevoir commeun individu parmi les autres, c'est-à-dire digne du même respect, ni plus ni moins, que chacun.

Conclusion :. »

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