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Du Contrat social, cours : étude des chapitres V et VI du livre I

Publié le 13/10/2025

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« Du Contrat social, cours : étude des chapitres V et VI du livre I : Le cours que je vous fais ici parvenir constitue le contenu de la dernière séance que je comptais consacrer aux problématiques de philosophie politique et sociale.

Vous l’avez vu, le cours a consisté en une étude du livre I du Contrat social de Rousseau.

Nous avons commenté titre, sous-titre, préambule, chapitres I à VI inclus.

Je laisse de côte les chapitres VII, VIII et IX pour deux raisons : d’une part, le temps presse, et nous allons passer dès la prochaine fois au cours sur la société et les échanges.

D’autre part, si vous résumez et apprenez les cours que je vous fais parvenir, vous serez suffisamment armés pour traiter des sujets qui se rapportent à la justice, le droit, l’Etat, la politique.

Du point de vue des consignes de travail, elles restent les mêmes : 1) résumez les cours et lisez les textes: c’est plus que jamais nécessaire, puisque les circonstances vous empêchent de les suivre.

Il faut vous montrer actif par rapport au cours et écrire. 2) notez ce que vous ne comprenez pas et formulez des questions précises : si les choses finissent par se calmer, nous trouverons une date où je ferai le maximum pour répondre à toutes vos questions. 3) apprenez les cours et les méthodologies : la préparation touche à sa fin et il ne faut rien laisser au hasard. Tout cela représente un investissement très important de votre part, surtout dans le contexte actuel, mais : il n’y a pas moyen de faire autrement a) cela vaut le coup b) cela représente aussi un investissement important de ma part : soyez corrects, c) je le serai… Ce n’est pas le moment de lâcher ; vous touchez au but. Dans l’attente de vous revoir, je vous souhaite bon courage à tous. Chapitre V : Plan du chapitre : la définition rousseauiste du peuple : Agrégation vs I) association : premier paragraphe, de « Quand j’accorderais » à « après que le feu l’a consumé.

» critique de Grotius et généalogie du peuple : la première II) convention : paragraphes 2 et 3 : de « Un peuple, dit Grotius » à « suppose au moins une fois l’unanimité.

» Le chapitre V tient le rôle de moment de transition : après avoir critiqué les théories naturaliste et stratégique de l’ordre social (= ces dernières font reposer cette fondation sur la force), et démontré leur inconsistance, Rousseau doit justifier l’importance de l’interrogation suivante : quelles sont les conventions légitimes ? Que dit-on lorsqu’on dit que l’ordre social repose toujours sur une convention ? On dit deux choses : 1)l’autorité politique est instituée conventionnellement par le peuple 2) de cette institution conventionnelle découle la nécessité d’obéir Pourtant, et c’est tout le sens de ce que disent les adversaires de Rousseau, il existe partout des groupements humains soumis à un seul, sans qu’ils aient jamais passé la moindre convention.

Rousseau l’admet.

Mais, dit-il, un regroupement des individus ne constitue pas encore un peuple. Qu’est-ce qu’un peuple ? C’est l’unité d’une pluralité ; un certain mode d’unité. Mais quels sont les facteurs qui maintiennent cette unité entre les éléments si épars d’une telle diversité ? Le bien public et l’intérêt général, qui permettent le maintien du corps politique.

La multitude ne devient réellement un peuple que lorsqu’elle ses membres se lient les uns aux autres par l’acte du contrat.

Qu’est-ce que le contrat ? Une opération volontaire.

On en déduit donc que dans le peuple, l’unité est volontaire. Comment procède l’argumentation de Rousseau dans ce chapitre ? Par oppositions conceptuelles successives.

La première opposition, la plus fondamentale, c’est celle qui structure tout le livre I du Contrat social : fait/ droit ; c-à-d l’opposition entre ce qui est et ce qui doit être.

Dans ce chapitre, cette opposition se décline dans une opposition entre deux types de groupements humains, l’agrégation et l’association.

Ce qui existe réellement, ce qui relève donc du fait, ce sont des groupes humains agrégés.

Qu’est-ce que cela signifie ? Dans le modèle de l’agrégation, l’unité de la multitude est fictive.

Sous l’apparence de l’unité, les individus restent épars. Pourquoi ? Parce que le lien social n’est qu’externe, c-à-d qu’il procède d’une force qui maintient ensemble les individus.

Lorsque cette force, qui peut être par exemple la puissance d’un prince, cesse de s’exercer, l’agrégation se dissout. L’association, quant à elle, relève de l’ordre du droit, c-à-d de ce qui doit être.

Quand les individus ne sont pas seulement agrégés les uns aux autres mais associés, le lien social est interne.

Pourquoi ? Parce qu’il procède de la volonté qu’ont les membres de rester associés, et non pas d’une force extérieure.

Le lien associatif est volontaire, libre et contractuel : il fonde donc une obligation. On peut donc poser et résoudre le problème suivant : qu’est-ce qui rend légitime le fait d’obéir ? Une obéissance libre, c-à-d une obéissance qui relève de l’association. Dans une multitude agrégée, les membres sont rassemblés, regroupés mais restent épars parce qu’ils ne sont pas unis par un intérêt commun et par une volonté commune= il ne font pas corps.

Le problème au cœur du chap V est donc le suivant : voir comment la multitude devient un corps politique.

Que signifie la conception rousseauiste du peuple ? Que l’identité d’un peuple n’est pas tant culturelle que politique.

En un mot, selon Rousseau, l’appartenance à la nation française ne se fonde pas tant que la possession commune d’ancêtres celtes et romains entre les Français, que sur la volonté commune d’appartenir politiquement à la nation française, c-à-d sur la volonté d’accepter les obligations et la jouissance des droits octroyés à tout citoyen français, quelque soit l’origine culturelle de ses ancêtres. Quelle est donc, pour reprendre le titre du chapitre, la première convention à laquelle il faut remonter pour penser le fondement légitime de l’ordre social ? La convention contractuelle qui fait d’une multitude d’individus épars un peuple.

C’est précisément ce que Grotius n’a pas vu, lorsqu’il affirme qu’un peuple peut se donner tout entier à un roi.

Lorsqu’il affirme cela, Grotius présuppose que les hommes en question forment déjà un peuple.

Or, Rousseau l’a montré, cela ne peut se faire que par l’adoption d’une convention ; la première, celle qui institue une multitude en peuple. La convention instituant la multitude en peuple est la première de toutes, et se trouve à la base de toutes les autres.

Ainsi, dit Rousseau, il peut paraître légitime d’imaginer un peuple qui se donnerait tout entier au roi.

Comment ? Par exemple après un vote au cours duquel la majorité des suffrages se serait prononcé en faveur de cet échange.

Mais la validité de ce vote, fondé sur le pouvoir de la majorité des suffrages, présuppose une convention antérieure : la convention par laquelle tous les individus ont décidé que les votes à venir se feraient à la majorité.

Or, cette première convention a dû être adoptée à l’unanimité, c-à-d par tous sans exception, et par son intermédiaire, la multitude des individus s’est instituée en peuple. Chapitre VI : Du pacte social : Plan du chapitre : la formation de la multitude sous l’effet des catastrophes I) naturelles : de « Je suppose » à « faire agir de concert.

» La position du problème : de « Cette somme de force » à « Tel II) est le problème fondamental dont le contrat social donne la solution.

» Description du contrat et corps politique: de « Les clauses de III) ce contrat » à « indivisible du tout.

» Les figures de la personne publique : de « A l’instant, au lieu IV) de la personne particulière » à « il suffit de les savoir distinguer quand ils sont employés dans toute leur précision.

» I) Je passe sur le premier moment du texte : Rousseau dit seulement que puisque l’abondance de l’état de nature a été rompue par un certain nombre de catastrophes naturelles, les hommes se sont trouvés contraints de se regrouper pour faire face aux difficultés de leur nouvel environnement.

Cela nécessite qu’ils agrègent leurs forces pour agir de façon efficace. Mais tous ces individus regroupés, en tant qu’ils étaient membres de l’état de nature, sont dépositaires d’un droit naturel : la liberté, ou encore le pouvoir d’agir sans être soumis à la contrainte d’autrui. II) De là la position d’un problème, qui fait l’objet du deuxième moment du texte :que doit être un ordre politique juste ? A cette question, Rousseau répond qu’un ordre politique juste, c’est un ordre fondé sur un contrat dont les clauses sont susceptibles d’associer les individus pour leur faire former un corps politique.

Rousseau y formule le problème fondamental du droit politique : celui de savoir ce que doit être un ordre politique juste.

Un ordre politique juste, c’est un ordre fondé sur un contrat dont les clauses sont susceptibles d’associer les individus pour leur faire former un corps politique .Mais.... »

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