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Échappement à l'histoire

Publié le 09/08/2014

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histoire

·       Cependant, en faisant de ce processus une manifesta­tion du processus de réalisation, de l'Esprit, c'est-à-dire de « la marche graduelle par laquelle il parvient à sa vérité et prend conscience de soi «, Hegel admet que c'est cet Esprit qui mène l'homme et le monde. Les hommes ne sont que les instruments et les moyens de cette réalisation. L'homme ne peut véritablement faire l'histoire, il ne peut que la penser : si l'histoire a un sens, elle reste bien pour lui un destin auquel il ne peut échapper.

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« b) L'histoire comme« eïmarmenê » • Si je vois dans l'histoire un destin conçu comme moira, c'est que je cherche, et échoue, à expliquer dans une pers­ pective morale les faits historiques : l'histoire n'a, d'un point de vue éthique, aucun sens.

Mais je peux quitter cette optique et considérer les phénomènes historiques du seul point de vue de la causalité : tout événement doit avoir une ou plusieurs causes dont il est l'effet.

L'histoire sera alors saisie, ainsi que chez les stoïciens, comme un destin qui n'est plus moira mais eïmarmenê : le destin est un ordre, un enchaînement de causes, une loi résultant de la nature des choses, de l'ordonnancement même du cos­ mos : il est « une disposition du tout depuis l'éternité, de chaque chose, suivant et accompagnant chaque autre chose, disposition qui est inviolable » (Chrysippe).

(Cf.

aussi Spinoza, Eth.

l, 33).

• Certes, une telle conception du destin m'appelle à « me complaire à ce qui arrive » ; l'histoire, en même temps qu'elle n'humilie plus les hommes, perd toute dimension tragique.

Cependant, en même temps que j'abandonne toute velléité de modifier le cours des cho­ ses, d'y échapper, en reconnaissant la puissance du des­ tin, je renonce à donner une finalité à l'histoire des hom­ mes autre que la production même de cet ordre avec lequel se confond le destin.

Ce dernier est à lui-même sa propre fin et, immuable, il ne peut que se reproduire éternellement (cf.

la théorie stoïcienne de l'éternel retour et de la « conflagration », fin d'une histoire qui s'ouvre sur son propre recommencement).

Ainsi, dire que l'his­ toire est un destin, eïmarmenê, c'est dire au fond que l'histoire n'existe pas.

2 1 conception théologique : Augustin, Bossuet a) Du destin à la Providence • Je ne puis donc, sous peine de la nier, considérer l'his­ toire comme un destin qui ne serait qu'un pur « nœud de causes ».

Il faut que j'attribue à ce destin une finalité, un but en vue duquel il ordonne l'histoire en lui conférant du même coup un sens.

Cette fin de l'histoire constitue donc un ordre à venir, qui remplacera de manière irréver­ sible l'ordre présent du monde humain et, par consé­ quent, du cosmos tout entier, ce dernier ordre se trouvant. »

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