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Emile ZOLA. La Curée

Publié le 05/12/2013

Extrait du document

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SUJET
Dans La Curée, Émile Zola évoque la spéculation immobilière
qui enfièvre Paris sous le second Empire.
Ce jour-là, ils dînèrent au sommet des buttes, dans un
restaurant dont les fenêtres s'ouvraient sur Paris, sur cet
océan de maisons aux toits bleuâtres, pareils à des flots
pressés emplissant l'immense horizon. Leur table était placée
devant une des fenêtres. Ce spectacle des toits de Paris
égaya Saccard. Au dessert, il fit apporter une bouteille de
bourgogne. Il souriait à l'espace, il était d'une galanterie
inusitée. Et ses regards, amoureusement, redescendaient
toujours sur cette mer vivante et pullulante, d'où sortait la
voix profonde des foules. On était à l'automne; la ville,
sous le grand ciel pâle, s'alanguissait, d'un gris doux et
tendre, piqué çà et là de verdures sombres, qui ressemblaient
à de larges feuilles de nénuphars nageant sur un lac ; le
soleil se couchait dans un nuage rouge, et, tandis que les
fonds s'emplissaient d'une brume légère, une poussière d'or,
une rosée d'or tombait sur la rive droite de la ville, du côté
de la Madeleine et des Tuileries. C'était comme le coin
enchanté d'une cité des Mille et une Nuits, aux arbres
d'émeraude, aux toits de saphir, aux girouettes de rubis. Il
vint un moment où le rayon qui glissait entre deux nuages
fut si resplendissant, que les maisons semblèrent flamber et
se fondre comme un lingot d'or dans un creuset.
- Oh ! vois, dit Saccard avec un rire d'enfant, il pleut
des pièces de vingt francs dans Paris !
Ëmile ZOLA. La Curée, 1871.
• Introduction
Dans La Curée, deuxième volume de« !'Histoire naturelle d'une famille sous le Second Empire «, publié en 1871, Zola dénonce les grandes fortunes qui ont dévoré, tels des chiens pendant la curée, les entrailles de Paris. Dans le présent extrait, Zola, en procédant à une description subjective de la ville, semble attaché à faire apparaître à travers le regard visionnaire de Saccard, la menace spéculative qui guette Paris, car le héros dévoile progressivement et malgré lui sa personnalité et ses désirs profonds.

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« CORRIGÉ • Introduction Dans La Curée, deuxième volume de« !'Histoire naturelle d'une famille sous le Second Empire », publié en 1871, Zola dénonce les grandes fortunes qui ont dévoré, tels des chiens pendant la curée, les entrailles de Paris.

Dans le présent extrait, Zola, en procédant à une des­ cription subjective de la ville, semble attaché à faire apparaître à travers le regard visionnaire de Saccard, la menace spéculative qui guette Paris, car le héros dévoile progres­ sivement et malgré lui sa personnalité et ses désirs profonds.

• Développement : plan détaillé ..,.

Première partie : une réalité regardée • Un spectacle Saccard, le personnage principal, est installé au sommet des buttes, dans un restaurant fenêtres ouvertes; il embrasse l'immense horizon.

• Impression d'espace Le champ lexical de la grandeur est important : immense horizon, espac~, le grand ciel, larges feuilles, un océan de maisons.

Dans la phrase emplissant /'immense horizon, les assonances en « i », « en » associées à l'allitération en « s », insistent sur l'étendue.

• Impression d'horizontalité Le regard de Saccard est panoramique ; il se promène sur Paris, sur cet océan, pour redescendre sur cette mer (noter la répétition de la préposition sur qui insiste sur l'idée de domination).

De plus tous les mouvements sont descendants : ses regards (.

..

) redescendaient, le soleil se couchait, une rosée d'or tombait; toutes les lumières convergent vers la scène où se déroule le spectacle.

• Impression de calme associée à la vie Une atmosphère feutrée est exprimée à l'aide des verbes s'alanguissaient, s'emplissaient, glissaient et des allitérations en « s ».

Le bruit, le mouvement dans cet océan de maisons aux toits bleuâtres restent étouffés, mais une vie intense se devine à travers les adjectifs comme vivante, pullulante, pressés.

La métaphore filée de l'eau (cet océan, cette mer, 59. »

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