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En quel sens peut on parler de barbare ou de primitif ?

Publié le 04/01/2005

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Voilà la conception durkheimienne d'une société primitive, composée d'un agrégat d'individus primitifs. Mais il n'en reste pas moins que pour l'auteur, le terme « primitif « n'est pas arbitraire, il doit répondre à une signification précise (cf. Les formes élémentaires de la vie religieuse). Le primitif est donc le très archaïque, celui qui appartient au début de l'histoire, et qui présente en même temps « à l'état le plus dégagé les éléments essentiels, permanents, qui constituent ce qu'il y a d'éternel et d'humain dans l'ordre des faits considérés «. L'évolutionnisme durkheimien implique ainsi un développement des sociétés du simple (primitif) au complexe. Lévy-Bruhl relativisera avec précaution ce type de théorie, et montrera que certaines langues parlées dans les sociétés les moins avancées que nous connaissons présentent une extrême complexité : « Elles sont beaucoup moins simples quoique beaucoup plus primitives que l'anglais (Les fonctions mentales dans les sociétés inférieures).      b. La première tentative d'analyse sociologique vraiment importante des croyances archaïques a été l'oeuvre d'une école appelée animiste et dont les principaux représentants furent Spencer, Tylor et Frazer. Ramenée à ses lignes les plus générales, au-delà des aspects particuliers que lui ont donnés chacun de ces auteurs, l'animisme est une interprétation à la fois rationaliste et évolutionniste de la pensée archaïque. Dans cette conception, l'homme primitif aurait élaboré ses premières croyances en cherchant à expliquer par des raisonnements les phénomènes qui le surprenaient, notamment les visions qu'il avait dans ses rêves et qui, tout naturellement, lui semblaient douées d'une réalité objective.

Les termes barbare et primitif ont été généralement employés pour désigner des peuples, qui n’auraient pas évolué. On attribue ainsi à ces termes l’idée d’individus non éduqués, restés à « l’état sauvage «. Cependant, il apparaît que le terme barbare, en son acception péjorative, découle des grecs antiques. Et celui de primitif viendrait se conceptualiser, quand il désigne des peuples, lors d’études ethnologiques. Le point commun qui subsiste entre ces deux termes est qu’il y a la plupart du temps un jugement de valeur unilatéral qui en ressort, dans la mesure où le barbare et le primitif serait une forme de « déchet « de l’évolution humaine, puisqu’ils en restent à un état selon beaucoup dépassé par notre culture. Peut-on justifier cette idée qui affirme que des sociétés dont le mode de vie diffère du nôtre (occidentaux), ou dont les pratiques nous paraissent intrigantes (voire déplacées), soient des sociétés barbares ou primitives ? Un « regard éloigné « jugera-t-il à notre place de ce qu’il y a de fondamental dans la manière dont les hommes doivent se comporter ?

 

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