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En quoi consiste la "synthèse mentale" ?

Publié le 07/01/2010

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Introduction. — La philosophie classique, celle des cartésiens aussi bien que celle des scolastiques, rattachait les phénomènes à une substance : les phénomènes psychiques à l'âme, les phénomènes physiques à la matière. Nous supposons ce travail accompli et nous allons exposer le résultat de nos recherches. Les chiffres entre parenthèses renvoient au Précis de la matière, que nous ne connaissons pas et qui est inutile pour expliquer le monde; avec Hume, à nier l'âme elle-même, que nous n'atteignons jamais dans son essence : toute la réalité se réduit à des phénomènes. Pour expliquer les opérations mentales attribuées jusqu'alors à rame ou à l'esprit, Hume a recours à un pouvoir spécial des phénomènes eux-mêmes, le pouvoir d'association : les phénomènes qui se sont présentés ensemble tendent à revenir ensemble, à former des groupes plus ou moins stables et parfois — c'est le cas des principes rationnels — des groupes pratiquement indissolubles. La philosophie associationniste régna en France et en Angleterre durant presque tout le XIXe siècle. Mais cette notion d'une collection que rien ne réunit ne satisfaisait pas Hume lui-même ni son disciple Stuart Mill. Aussi vit-on, à la fin du siècle, se dessiner une vive réaction contre cette philosophie. Sans revenir au substantialisme d'autrefois et en laissant au métaphysicien le soin de discuter la question de la nature de l'âme, les psychologues remarquèrent que, dans la vie de la pensée, l'élément ou le phénomène n'est pas tout; qu'il n'est même pas l'essentiel : l'essentiel c'est la synthèse de ces éléments. A la théorie associationniste, qu'on surnommait un atomisme mental, on substituait la théorie de la synthèse mentale. Si nous prenions « mental « comme un synonyme de « psychologique «, nous devrions traiter de la synthèse affective et surtout de la passion dont on dit qu'elle provoque une synthèse nouvelle de l'affectivité, du pouvoir de synthèse que constitue la volonté. Mais « mental « est le plus souvent synonyme de « intellectuel « : on ne parle guère des opérations mentales des animaux. C'est pourquoi la synthèse dans la vie intellectuelle nous fournissant déjà une abondante moisson de remarques, nous nous arrêterons à elle. Pour mieux saisir la nature de la synthèse mentale, nous l'étudierons d'abord dans l'activité supérieure de l'esprit, l'activité intellectuelle proprement dite, dont les formes les plus simples sont le jugement et le raisonnement. L'ayant ainsi observée comme à l'état pur, il nous sera plus facile de la déceler comme élément informant dans l'activité inférieure de l'esprit dans laquelle l'élément est l'association. Enfin, nous l'observerons dans un cas privilégié : le langage.

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