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Epictète: Ne cherche pas a faire que ce qui arrive...

Publié le 04/01/2010

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Ne cherche pas à faire que ce qui arrive, arrive comme tu le désires; veuille, au contraire, ce qui arrive comme il arrive. Alors tu jouiras de la paix intérieure... Epictète

La morale stoïcienne repose sur une distinction première entre ce qui ne dépend pas de nous et ce qui dépend de nous. Ne dépendent pas de nous les circonstances extérieures, c'est-à-dire tout ce qui appartient au Destin, à la société et au corps. Dépendent de nous les idées que nous nous faisons en nous-mêmes. Le fait de mourir, par exemple, ne dépend pas de nous; la façon dont nous mourons, notre attitude vis-à-vis de la mort, en revanche, dépend de nous.   

« l'homme, comme tout être vivant, fait partie de la nature.

Cette conformité va de soi pour l'animal.

Mais pourl'homme, lorsqu'il quitte l'enfance, elle ne se fait plus spontanément.

Lorsqu'elle se produit, ce ne peut êtrequ'à la suite d'un choix réfléchi :« Aux êtres raisonnables, la raison a été donnée en vue d'une fonction plus parfaite ; aussi, pour les hommes,vivre selon la nature devient vivre selon la raison » (Diogène Laêrce, Livre VII, 86).Connaître sa propre nature, pour l'homme, c'est reconnaître qu'il y a en lui une faculté capable « d'avoirconscience d'elle-même, de sa nature, de son pouvoir, de la valeur qu'elle apporte en venant en nous », enbref, c'est reconnaître l'existence de la Raison (Épictète, Entretiens, Livre I, Chap.

1). Dès lors, la paix intérieure, gage du bonheur que la sagesse nous permet d'atteindre par un effort soutenu etconstant, coïncide avec la compréhension de la marche du monde.

Soumettre les choses à nos désirs, tel estle propos de l'insensé : cela n'a pas de sens, parce que tout simplement cela n'est pas possible.

Alors, puisqueles choses sont plus fortes que tout, convient-il de soumettre son propre désir aux choses qui adviennent, enatténuant, voire même en annulant nos désirs ? Tel est d'ailleurs le thème que l'on retrouvera beaucoup plustard, presque mot pour mot, sous la plume de Descartes, lorsque dans la troisième partie du Discours de laméthode il est amené à composer sa morale provisoire :« Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirsque l'ordre du monde, et généralement de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notrepouvoir que nos pensées.

» Cela convient au penseur lorsqu'il entreprend sa démarche vers le vrai.

Mais le sage, lui, n'oppose plus lesdésirs et les choses.

Ce qu'il désire, ce sont les choses telles qu'elles adviennent, et il sait en même temps queles choses qui adviennent ne peuvent être que conformes à ses désirs, puisque tout ce qui vient n'arrive queselon l'ordre universel.

Si bien que le sage en vient à proclamer : non seulement j'obéis aux dieux, maisj'approuve.Avec Épictète, s'il est donné à l'homme de « vouloir que les choses arrivent comme elles arrivent », il lui est,aussi et surtout, donné de « faire que tout événement lui apparaisse comme il le veut ».

N'est-ce pas, eneffet, le regard que nous portons sur les choses qui leur donne une signification ? Ce qui compte, avant tout,chez l'homme, n'est-ce pas sa vie intérieure, ce qui est en lui, au dedans de lui ? N'est-ce pas la connaissanceet la volonté libre qui orientent l'homme à l'intérieur de lui-même vers la sagesse, dans l'indifférence à l'égardde ce qui se passe à l'extérieur ? Dès lors, tout ce qui se passe à l'extérieur ne peut-il pas apparaître àl'homme comme il le veut ? Dans cette affirmation de l'autonomie du sujet face au monde extérieur, il y a, sansdoute, un aspect positif.

En particulier lorsque nous sommes confrontés à ce qui ne dépend vraiment pas denous et qui pourrait nous troubler. Reste, cependant, que la morale prônée par Epictète n'est qu'une morale négative contre le monde et leshommes, dont il se désintéresse.

Faute de pouvoir changer l'ordre du monde, le stoïcien se réfugie dans « lapure universalité de la pensée ».

C'est aussi une morale abstraite, car le stoïcien pense mais n'agit pas.

Sonmoi reste avec lui-même.

Il s'oppose au monde, se retire dans la pensée, mais ne lutte pas pour transformerles choses. Le stoïcisme: suivre l'ordre des choses Le stoïcisme est le nom générique donné à une école philosophique dont la durée d'existence couvre une bonne partde l'Antiquité gréco-romaine, depuis le ive siècle av.

3.-C., date de sa fondation, jusqu'au vie siècle, date à laquellel'empereur de Byzance, pris d'un accès de bigoterie chrétienne, ferme les écoles philosophiques d'Athènes.Les historiens distinguent trois stoïcismes: le stoïcisme ancien, celui des fondateurs (Zénon de Citium, Cléanthe,Chrysippe), le stoïcisme moyen (Panétios, Posidonios), marqué par un certain éclectisme (on y retrouve des thèmesplatoniciens, aristotéliciens et épicuriens) et le nouveau stoïcisme ou stoïcisme impérial (Épictète, Sénèque, MarcAurèle).Les grandes idées du stoïcisme nous sont connues indirectement: les oeuvres du stoïcisme ancien ont été perdues(ne subsistent que des fragments), les oeuvres d'Épictète, de Sénèque et de Marc Aurèle ont en revanche étéépargnées par les hasards de l'Histoire, mais leur inflexion exclusivement éthique ne donne pas une image juste ducaractère total de cette grande philosophie.Le terme « stoïcisme e vient d'un mot grec signifiant «portique» parce que Zénon de Citium, le fondateur de l'école,enseignait sous un portique.

On dit le Portique pour désigner l'école stoïcienne. Le Destin et la Providence. »

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