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Esclavage et Droit

Publié le 11/09/2014

Extrait du document

esclavage

Renoncer à sa liberté c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité, même à ses devoirs. Il n'y a nul dédommagement possible pour quiconque renonce à tout. Une telle renonciation est incompatible avec la nature de l'homme, et c'est ôter toute moralité à ses actions que d'ôter s toute liberté à sa volonté. Enfin, c'est une convention vaine et contradic­toire de stipuler' d'une part une autorité absolue et de l'autre une obéis­sance sans bornes. N'est-il pas clair qu'on n'est engagé à rien envers celui dont on a droit de tout exiger, et cette seule condition, sans équivalent, sans échange n'entraîne-t-elle pas la nullité de l'acte ? Car quel droit mon esclave Io aurait-il contre moi, puisque tout ce qu'il a m'appartient, et que son droit étant le mien, ce droit de moi contre moi-même est un mot qui n'a aucun sens ?

ROUSSEAU

1. stipuler : affirmer.

QUESTIONS

1.                 Dégagez l'idée générale du texte et la structure de son argumentation.

2.                 Expliquez : « N'est-il pas clair qu'on n'est engagé à rien envers celui dont on a droit de tout exiger ? «

 

3.                 En quoi toute forme d'esclavage est-elle contraire au droit ?

·  Ce texte célèbre est extrait du Contrat social (livre I, chap. 4). Dès la première phrase, Rousseau énonce sa thèse : l'essence de l'homme s'exprime par le concept de liberté. L'homme se définit par la liberté. Il n'y a donc aucun argument qui puisse justifier en droit l'esclavage, qu'il soit privé ou politique. Un contrat de soumission est juridique­ment et moralement nul, vide, sans valeur.

 

·  Rousseau prouve que la liberté est le propre de l'homme en pro­cédant de la manière suivante :

esclavage

« IJUHHIUt: -'"t' • devoir: obligation morale.

• dédommagement: réparation d'un dommage, compensation, indem­ nisation.

• liberté: possibilité d'agir sans contrainte, selon sa propre détermi­ nation.

Du point de vue politique, la liberté est l'absence ou la sup­ pression de toute contrainte considérée comme anormale, illégitime, immorale.

Associée au droit, la liberté est le pouvoir que la loi recon­ naît aux individus dans tel ou tel domaine.

• volonté : fermeté dans la décision.

• convention: pacte, contrat, engagement, principe.

• contradictoire: qui contredit une affirmation; qui implique incom­ patibilité.

• vain: sans valeur, dérisoire, futile, inutile.

• équivalent: semblable, pareil, qui a la même valeur.

• Idée directrice Il est impossible de se démettre de sa liberté : la liberté est un bien inalié­ nable, c'est même le tout premier des biens et des droits de l'homme.

• Structure du texte •Rousseau justifie sa thèse en s'appuyant sur deux arguments: - renoncer à sa liberté serait moralement illégitime; - mais, au-delà, ce serait même logiquement impossible.

CORRIGÉ QUESTION 1 •Ce texte célèbre est extrait du Contrat social (livre 1, chap.

4).

Dès la première phrase, Rousseau énonce sa thèse: l'essence de l'homme s'exprime par le concept de liberté.

L'homme se définit par la liberté.

Il n'y a donc aucun argument qui puisse justifier en droit l'esclavage, qu'il soit privé ou politique.

Un contrat de soumission est juridique­ ment et moralement nul, vide, sans valeur.

• Rousseau prouve que la liberté est le propre de l'homme en pro­ cédant de la manière suivante: l.

Si l'homme renonçait à sa liberté, ce serait en échange de quelque chose, car on ne donne pas œ que l'on possède sans contrepartie.

Mais quelle contrepartie puis-je recevoir qui équivaille à ma liberté infinie? 2.

Or, renoncer à sa liberté ne peut se faire qu'au profit de quelqu'un dont je deviendrais l'esclave, et à qui j'obéirais inconditionnellement.. »

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