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Est-ce dans la solitude qu'on prend conscience de soi ?

Publié le 05/02/2013

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Le film « Seul au monde « de Robert Zemeckis retrace l'histoire d'un homme victime d'un crash d'avion au beau milieu de l'Océan Pacifique. Seul, il parvient à s'en sortir et s'échoue sur une île déserte. Les jours passent et personne ne vient à son secours. Pendant quatre ans, le naufragé va tenter de s'adapter à cet environnement sauvage en surmontant la terrible épreuve de la solitude. Puisqu'il ne pourra plus être en contact avec d'autres Hommes et qu'il sera privé de toutes formes de civilisation, j'en viens à me demander si cet isolement ne va pas lui permettre de prendre conscience de lui-même. Est-ce dans la solitude qu'on prend conscience de soi-même ? Prendre conscience signifie avoir prise sur un phénomène qui jusqu'à ce moment-là nous échappait. Seul un Homme est capable de prendre conscience de lui-même, vu qu'il est le seul animal doté d'une raison. Il peut donc être le sujet même d'une réflexion et s'analyser. Mais pour cela, nous allons nous interroger sur la manière d'y parvenir. Est-ce dans la solitude, c'est-à-dire lors de l'absence de regard extérieur à nous, qu'un individu va réussir à prendre conscience de soi-même ? Dans un premier temps nous allons voir que oui, la solitude favorise la prise de conscience de soi, et dans un second temps nous verrons que l'Homme ne peut pas prendre conscience de soi sans la présence d'autrui. Dans cette première partie nous allons voir que c'est dans la solitude qu'on prend conscience de soi. En effet, la solitude peut se définir comme un état d'isolement subi ou voulu, où les échanges avec autrui sont limités, voire inexistants, de façon momentanée ou définitive. Or, dans la vie de tous les jours, nous sommes en permanence entourés d'individus. Ce qui fait que les rapports avec nous-mêmes sont assez rares, vu que la présence des autres nous empêche de nous recentrer sur soi. Donc la solitude, l'absence de parole et de regard extérieur qui viendraient nous perturber, serait un moment favorable où nous pourrions prendre conscience de nous-même. Pour faciliter le retour à soi, on peut faire le choix de s'isoler et de fuir l'agitation du monde. En effet, prendre conscience de soi, doit se faire de manière individuelle. Emmanuel Levinas dans son ouvrage « Totalité et infini « affirme que chaque individu est doté d'une intériorité, et qu'entre deux intériorités il n'y a pas d'espace commun. Je suis éloigné d'autrui, c'est...
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« celles-ci ne soient pas vraies.

Il va même plus loin, en disant que, peut-être que le monde qui nous entoure n’est qu’une illusion.

Par contre il certifie qu’il y a bien une chose qui est absolument sûre et certaine, c'est notre propre existence en tant que « chose pensante ».

En effet, car même dans l’incertitude la plus complète, je prends conscience de ma propre existence.

Et cette prise de conscience se fait sans la nécessité de l’existence d’autrui.

Plus encore, il ne s'agit pas uniquement de dire que je n'ai pas besoin d'autrui pour prendre conscience de moi, il faut insister sur le fait que je n'ai besoin de rien d'autre que de moi-même.

C’est ce qu’on appelle le solipsisme.

Donc d’après Descartes, la solitude permet de prendre conscience de soi-même, autrement dit, de se rendre compte de son existence. Et enfin, nous allons voir qu’être entouré d’individus, fausse notre perception de soi.

En effet, lorsque je ne suis pas seul j’ai tendance à adopter un comportement différent pour qu’au regard d’autrui, mon attitude paraisse convenable.

Pourquoi ce changement ? Parce qu’au fond de nous, le jugement des autres est important pour notre propre connaissance de nous-même.

Donc, quand nous essayons de prendre conscience de soi, nous nous demandons ce que les autres pensent de nous.

A partir des opinions des autres, je parviens à en tirer un avis général sur moi-même, quoi que je pense de moi.

Par exemple, si mes relations avec autrui sont bonnes alors j’aurai une image positive de moi-même.

Or, cette prise de conscience est totalement erronée, car je ne juge pas qui je suis réellement, mais qui les autres croient que je suis.

Sartre a dit « Les autres, c’est l’enfer », c’est-à-dire que la vie avec autrui est un véritable supplice, car leur présence me rend totalement dépendant de leurs jugements.

Donc, le regard d’autrui change ma perception de moi-même, d’où l’importance de la solitude, qui permet de se retrouver seul, sans personne pour déformer notre comportement.

Ce n’est qu’à ce moment-là que je pourrais prendre conscience de moi-même. Dans cette première partie, nous avons vu que la solitude favorisait la prise de conscience de soi-même.

Tout d’abord parce que chacun d’entre nous a une intériorité qui est bien distincte, chaque individu réfléchit et pense tout seul, donc prendre conscience de soi est un acte solitaire.

De plus, la prise de conscience de soi se fait sans la nécessité de l’existence d’autrui, car lorsque je remets en doute tous les fondements du savoir, il y a bien une chose dont je suis certain, c’est de mon existence.

Et enfin, lorsque je suis entouré d’individus, je ne prends pas conscience de moi-même car j’adopte un comportement qui n’est pas le mien.

Mais nous allons voir que prendre conscience de soi, ne se fait pas toujours dans la solitude… La prise de conscience de soi par soi-même semble être impossible.

En effet, vu que le sujet et l’objet de la réflexion ne font qu’un, celui qui tente de se connaitre est à la fois juge et partie.

Ce qui fait que le caractère objectif est remis en question.

De plus, je manque de recul par rapport à moi-même pour pouvoir me juger.

C’est pour cela qu’Aristote affirme que c’est en se tournant vers nos amis que nous pourrons nous découvrir.

En effet, apprendre à se connaitre à partir de soi-même est très difficile.

Il n’est pas rare d’ailleurs de voir des personnes mal se connaitre, par exemple un individu qui reproche à un autre un défaut, alors que ce dernier possède le même… La connaissance de soi-même nécessite la présence d’un intermédiaire, de quelqu’un d’autre que soi.

Cet intermédiaire jouera le rôle d’un miroir, à travers lui, on pourra se découvrir.

Son but n’est pas de nous dire qui nous sommes, nous ne devons pas compter sur lui pour qu’il nous le dise de vive voix.

La parole n’intervient pas dans ce processus, mais c’est le regard.

C’est en regardant mon ami, que je vais pouvoir me discerner.

(Par exemple, je vois mon ami mentir, je ne vais pas aimer son comportement et je vais me rendre compte que je n’aime pas les menteurs.) De même, si autrui n’existait pas, formuler des jugements sur moi-même serait impossible car pour cela il faudrait que j’adopte sur moi-même un point de vue extérieur.

Autrement dit, pour que je puisse. »

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