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Est-ce la seule solution, pour être libre, que de s'isoler de la Société ?

Publié le 02/03/2004

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Comment concilier les réelles contraintes qu'exerce autrui sur notre liberté et l'impossibilité où nous sommes d'être radicalement seul ?

a) Autrui libérateur

* Notre liberté, en un sens, est proportionnelle à notre pouvoir. Mais les autres ne forment pas qu'obstacle à celui-ci, dans la mesure où notre dépendance à l'égard des autres se double d'une interdépendance qui peut nous assurer une relative maîtrise du réel, que nous ne posséderions pas sans eux.

* Le travail. Dans ses échanges avec la nature, en particulier, l'individu isolé resterait prisonnier de tâches épuisantes, qui ne lui assureraient qu'une existence précaire. Il est certain que nous devons à la division du travail, à la collaboration de spécialistes, un pouvoir sur la nature qui nous en affranchit partiellement, qui rend aussi possible le temps libre. Mais ce gain de liberté présuppose l'existence d'une Société qui règle les échanges. Il présuppose aussi que les échanges ne soient pas injustes. Ce qui engage une réflexion politique.

b) La liberté dans la Cité

* Si la vie sociale est nécessaire à l'humanité, qui ne se réalise pas sans elle, comment la concilier avec la liberté de ses membres ?

Schopenhauer affirme : « On n'est libre qu'étant seul. « Pour être libre, il faudrait donc s'isoler de la Société. Est-ce vraiment la seule solution ?  

  • 1. la liberté par la solitude

   a) Une solution qui paraît évidente    b) Une solution discutable    

  •  2. la liberté et les autres

   a) Autrui libérateur    b) La liberté dans la Cité

« La société est un lieu artificiel crée par l'homme dans lequel les hommes sont en relation les uns avec les autres : ilssont en contact rapprochés et les actions des uns ont une influence sur les autres.

Leur relation repose sur unpacte qu'ils ont passés ensembles dans lequel chacun se donnant à tous ne se donne à personne.

Ainsi chaquehomme a accepté, lorsqu'il est entré en société, de céder un petit peu de sa puissance et de sa liberté pour que lavie commune soit possible.

Mais alors est-on vraiment libre en société ? Est-ce que l'autre n'est pas le représentantde la limite de la liberté ? L'essence de la liberté dépend-elle de la solitude ? Est-on libre parce qu'on est seul oupeut-on être libre avec les autres ? En effet, il semble dans le même temps que si notre liberté est garantie c'estaussi grâce à autrui.

Alors est-ce que la solitude ne risque pas de briser toute liberté ? L'on pourrait penser queseule la solitude permette la liberté, mais alors la liberté est conçue comme l'absence d'obstacle.

N'y a-t-il que lasolitude qui me garantisse la liberté ? Et quelle solitude ? La solitude peut être physique comme le sage qui partréfléchir seul en haut de sa montagne (Chez Nietzsche c'est Zarathoustra), mais la solitude peut aussi se traduire, àl'égard de la société, par une indépendance d'esprit (chez Kant par exemple, ou Alain).

I.

La seule solution pour être libre n'est pas souhaitable. Hobbes explique que la véritable liberté se trouve dans l'état de nature, mais que cette liberté est dangereuse etn'est pas souhaitable.

Ainsi à l'état de nature, les hommes sont ennemis les uns des autres, car aucune règle nerégit leur relation : la liberté est totale.

Rien n'est interdit, la possession n'existe pas, car si un homme possèdequelque chose, il suffit qu'un autre plus fort arrive et s'empare de son bien pour qu'il ne soit plus à lui.

Aucunejustice ne répare les torts.

L'homme totalement libre est donc dans une crainte perpétuelle.

Il semble donc que laliberté totale soit dangereuse pour la survie de l'homme, pour sa sécurité.

Une liberté totale n'est donc pas un bienmais un mal, c'est-à-dire qu'elle est néfaste.

Ainsi la vrai liberté se trouve bien en dehors de la société, et de larelation organisée que les hommes entretiennent dans le cadre sociétaire, mais cette liberté ne doit pas êtrerecherchée, car elle n'est pas un bien mais est nécessairement dangereuse.

La liberté hors société suppose qu'il n'yait pas de règle.

Sans loi, les hommes ne sont pas protégés.

Mais alors ne peut-il pas y avoir au sein de la sociétéune liberté possible qui ne soit pas néfaste ? II.

La véritable liberté se trouve dans la relation des hommes entre eux. Rousseau, contrairement à Hobbes, ne voit pas la liberté au même endroit.

En effet, pour Rousseau, la vraie libertése trouve dans l'Etat et non dans l'état de nature.

En effet, à l'état de nature les hommes sont impuissants àréaliser leur propre survie.

Ils ne peuvent subsister seuls.

Les hommes se nourrissaient de ce que leur offrait la terre,et ne se souciaient pas d'autrui, ils étaient les uns à l'égard des autres dans une totale indifférence.

Mais dès lorsqu'un homme a eu besoin du secours d'un autre homme, ils entrèrent en relation.

Il fallu donc organisée cettesituation inédite.

Ils créèrent donc l'Etat sociétaire dans lequel chacun est l'égal de l'autre : ils possèdent tous lesmêmes droits et les mêmes devoirs ; la même liberté.

Cette liberté présente dans la société est bien plus forte quetoute autre, car elle est garantie.

Les hommes ne pourront pas trouver une autre liberté en dehors de la société,car ils possèdent déjà la plus belle et la plus grande liberté qui existe : la liberté dans la société dure dans le temps.Mais alors, comment se fait-il que l'homme dans la société ne se sente jamais vraiment libre et qu'il envisage dechercher la liberté ailleurs ? III.

L'insociable sociabilité à la source de l'ambiguïté de la liberté. Schopenhauer explique que les hommes sont constamment attirés les uns par les autres, mais qu'ils se repoussentpourtant sans cesse.

Pour illustrer son propos, il prend l'exemple de hérissons qui pour se réchauffer en hiver vontavoir tendance à se rapprocher le plus possible les uns des autres.

Cependant à cause des épines qu'ils portent, ilsse font mal mutuellement et se repoussent.

Mais en s'éloignant ils ont de nouveau froid.

Il leur faut donc trouverune distance convenable dans laquelle ils ne se piqueront pas et se réchaufferont.

Il en est de même des hommes,qui ont tendances à s'unir à créer des liens, mais qui, une fois fait, se sentent oppressés, emprisonnés dans cesliens qu'ils ont eux-mêmes crée.

Ainsi ont-ils l'impression de ne pas être libre, lors même que c'est librement qu'ilss'enchaînent.

Ils doivent donc trouver une distance, un espace entre eux qui leur permettent de vivre ensemblelibrement sans perdre la sensation de leur liberté.

Autrui est donc la condition nécessaire de notre liberté.

Conclusion : - La vrai liberté se trouve hors de la société, mais elle n'est pas souhaitable car elle est dangereuse. - En réalité la liberté n'est pas ailleurs que dans la société car cette dernière la garantie et assure sa perpétuité. - Enfin, l'impression de ne pas être libre vient du fait que les hommes doivent trouver une distance convenable pour le bien vivre ensemble dans la société, car seul autrui est le garant de ma liberté.. »

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