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Est-ce par un renversement des lois que s'exprime la liberté ?

Publié le 27/02/2008

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-         On pourrait considérer qu?il s?agirait pour l?homme de parvenir à suivre en lui ce qu?il a de meilleur, à donner le pouvoir à ses passions les plus profitables. -         Ce que l?homme en lui a de meilleur, c?est l?esprit, « ce qu?il y a de plus précieux » comme l?écrit Nietzsche (Aurore, livre troisième, §179). -         L?esprit, pour Nietzsche, c?est avant tout la capacité à « spiritualiser » ses pulsions, c?est-à-dire à effectuer, pour cette pulsion, son « mariage avec l?esprit ». Cela consiste à obtenir de manière déplacée la visée de la pulsion, de la satisfaire sur un mode plus subtil, par des voies détournées et plus ingénieuses. Ainsi on pourrait considérer que l?ironie est une forme spiritualisée de la cruauté. L?esprit est donc « faculté d?invention et de dissimulation » (Par-delà bien et mal, §44). -         Cet esprit est liberté parce qu?il permet de se hisser à un niveau supérieur de puissance : grâce à l?esprit, on peut dominer la force brute, et surtout, on peut commencer à se maîtriser soi-même. -         Cette capacité à spiritualiser dépend de la structure pulsionnelle de l?individu, qu?il doit en grande partie à son éducation. -         Les lois agissent sur l?éducation, et en cela, on peut considérer que certaines lois encouragent cette spiritualisation, alors que d?autres l?empêchent. Cependant, les lois sont secondaires relativement à cette capacité de spiritualisation.

« parfaitement lorsque l'individu renverserait ces lois.

En s'y opposant résolument, l'individuaffirmerait sa faculté à n'être contraint par rien d'extérieur à lui et il pourrait agir en toute liberté. - Cependant, la liberté que nous décrit Descartes n'est-elle pas qu'une illusion ? Cependant, la vraie liberté n'est pas l'absence de contrainte. 2.

- Les considérations de Descartes sur la liberté s'appuient sur l'hypothèse selon laquelle l'homme serait capable de libre-arbitre, il serait capable d'être « cause de soi », de se déterminer lui-mêmesans que rien d'autre ne l'ait déterminé antérieurement.

Mais cela se peut-il vraiment ? - Peut-être le libre-arbitre n'est-il qu'un sentiment illusoire : celui d'avoir décidé.

Agir librement, ce serait alors agir tel que le font ces hommes qui sont « conscients de leurs actions etinconscients des causes qui les déterminent.

» (Spinoza, Ethique , II, proposition 35, scolie) - Le libre-arbitre n'existe peut-être pas réellement, et il se peut qu'il ne soit que l'expression de l'orgueil humain qui se flatte de se croire capable d'autodétermination pour pouvoir se prétendreexceptionnel. - En réalité, notre volonté elle-même est déjà déterminée par des causes que nous ignorons, des causes inconscientes.

Nietzsche écrit dans La Volonté de puissance , tome I, Livre premier, chapitre II, §96 que « rien ne vient à notre conscience , qui n'ait été au préalable complètement modifié, simplifié, schématisé, interprété ».

On ne peut donc prendre les sensations et lessentiments qui nous parviennent dans notre conscience comme des réalités brutes, la penséeconsciente n'est que le résultat de processus inconscients. - La liberté n'est donc qu'une illusion car nous ne choisissons pas vraiment.

Ce que nous croyons choisir, c'est ce que notre inconscient a déjà décidé pour nous. - Dès lors, le point de vue selon lequel le renversement des lois constituerait l'expression de la liberté n'est plus conséquent.

On peut très bien décider de renverser une loi par le simple effetd'une pulsion inconsciente que nous ignorons. - Comment faudrait-il alors redéfinir la liberté ? La vraie liberté consiste dans la capacité de spiritualisation, qui est indépendante de la loi. 3.

- La liberté ne pouvant plus être considérée comme capacité à l'autodétermination, il convient de lui donner un autre sens. - On pourrait considérer qu'il s'agirait pour l'homme de parvenir à suivre en lui ce qu'il a de meilleur, à donner le pouvoir à ses passions les plus profitables. - Ce que l'homme en lui a de meilleur, c'est l'esprit, « ce qu'il y a de plus précieux » comme l'écrit Nietzsche ( Aurore , livre troisième, §179). - L'esprit, pour Nietzsche, c'est avant tout la capacité à « spiritualiser » ses pulsions, c'est-à- dire à effectuer, pour cette pulsion, son « mariage avec l'esprit ».

Cela consiste à obtenir demanière déplacée la visée de la pulsion, de la satisfaire sur un mode plus subtil, par des voiesdétournées et plus ingénieuses.

Ainsi on pourrait considérer que l'ironie est une forme spiritualiséede la cruauté.

L'esprit est donc « faculté d'invention et de dissimulation » ( Par-delà bien et mal , §44). - Cet esprit est liberté parce qu'il permet de se hisser à un niveau supérieur de puissance : grâce à l'esprit, on peut dominer la force brute, et surtout, on peut commencer à se maîtriser soi-même. - Cette capacité à spiritualiser dépend de la structure pulsionnelle de l'individu, qu'il doit en grande partie à son éducation. - Les lois agissent sur l'éducation, et en cela, on peut considérer que certaines lois encouragent cette spiritualisation, alors que d'autres l'empêchent.

Cependant, les lois sont secondairesrelativement à cette capacité de spiritualisation. - La liberté ne s'exprime donc ni par un renversement des lois, ni par le fait de les suivre, mais dans la capacité à spiritualiser ses pulsions, ce qui peut exiger de l'individu qu'il renverse les lois oubien qu'il les suive selon les circonstances. - En dernière instance, ce qui compte réellement, ce n'est donc pas le rapport aux lois, mais la manière de faire.

Qu'on les renverse ou qu'on les suive, c'est dans le style qu'on distingueral'homme libre de l'esclave.

La liberté s'exprimant par le biais de ce que Nietzsche appelle « le grandstyle » et qui consiste en une « puissance qui n'a pas besoin de preuves, qui se moque de plaire,qui n'a pas la réponse aisée, qui ne sent pas de témoins autour d'elle, qui vit sans même prendreconscience des oppositions qu'elle suscite, qui repose en soi, fataliste, loi parmi les lois : c'estcela, le grand style qui parle de lui-même.

» ( Crépuscule des idoles ) Conclusion :Dans une première partie, nous avons envisagé l'hypothèse suivant laquelle la liberté pouvait s'exprimer par unrenversement des lois.

Suite à cela, nous avons en seconde partie montré que cette hypothèse reposait sur uneconception illusoire de la liberté.

Enfin, nous avons dans une troisième partie présenté la liberté comme capacité despiritualisation, ce qui nous a amené à considérer qu'une telle liberté était indépendante des lois.. »

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