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Est-ce un avantage pour les hommes que d'être doué de raison ?

Publié le 20/07/2005

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) Les sciences de l'esprit se distinguent tout d'abord des sciences de la nature en ce que celles-ci ont pour objet des faits qui se présentent à la conscience comme des phénomènes donnés isolément de l'extérieur, tandis qu'ils se présentent à nous-mêmes de l'intérieur comme une réalité et un ensemble vivant originairement. Il en résulte qu'il n'existe d'ensemble cohérent de la nature dans les sciences physiques et naturelles que grâce à des raisonnements qui complètent les données de l'expérience au moyen d'une combinaison d'hypothèses ; dans les sciences de l'esprit, par contre, l'ensemble de la vie psychique constitue partout une donnée primitive et fondamentale. Nous expliquons la nature, nous comprenons la vie psychique. Car les opérations d'acquisition, les différentes façons dont les fonctions, ces éléments particuliers de la vie mentale, se combinent en un tout, nous sont données aussi par l'expérience interne. L'ensemble vécu est ici la chose primitive, la distinction des parties qui le composent ne vient qu'en second lieu. Il s'ensuit que les méthodes au moyen desquelles nous étudions la vie mentale, l'histoire et la société sont très différentes de celles qui ont conduit à la connaissance de la nature. » 3. TRANSITION: l'avantage estaussi les passions, l'imagination en l'homme III. les contradictions inhérentes à l'essence de l'homme 1. que faire de ce qui se donne comme irrationnel?

"J'entends par raison non pas la faculté de raisonner, qui peut être bien et mal employée, mais l'enchaînement des vérités qui ne peut produire que des vérités, et une vérité ne saurait être contraire à une autre." [ Œuvres historiques et politiques ] Leibniz, Gottfried Wilhelm Ce premier propos définitionnel de Leibniz définit la raison comme cette faculté de mener, d'enchaîner des raisonnements en vue de l'obtention ou de la construction de la vérité. La raison est effectivement cet "organon", cet outil qui nous permet de lier  nos idées, d'enchaîner nos pensées en vue de la construction du sens.  Cette capacité en nous de lier nos idées, de les rendre logique est-elle un avantage? Etre doué de raison est-ce un privilège unique et absolu pour l'homme? Si la raison est cette faculté de donner sens et forme claire et rigoureuse à la pensée, ne peut-elle devenir "monstrueuse" en rationalisant à l'excès, ne peut-elle viser le non sens, voire l'insensé lorsque la raison se veut maîtresse en tout domaine? Se demander si la raison est une faculté avantageuse pour l'homme signifie que celle-ci peut lui être désavantageuse, négative, voire le menacer dans sa qualité d'homme? N'y a-t-il que par la raison que le sens et le vrai se donnent? L'homme n'est-il qu'un être de raison? Que faire alors de ce qui se donne comme passion, irrationnel et illogique en lui ? N'est-ce pas parce que l'homme contient en lui toutes ces contradictions qu'il ne saurait être défini comme un être essentiellement rationnel? Comment analyser et comprendre de tels paradoxes?

« TOCQUEVILLE, De la démocratie en Amérique (1835-1840), t.

II, 1ère partie, chap.

2. Les croyances dogmatiques sont plus ou moins nombreuses, suivant les temps.

Elles naissent de différentesmanières et peuvent changer de forme et d'objet; mais on ne saurait faire qu'il n'y ait pas de croyancesdogmatiques, c'est-à-dire d'opinions que les hommes reçoivent de confiance et sans les discuter.

Si chacunentreprenait lui-même de former toutes ses opinions et de poursuivre isolément la vérité dans des chemins frayéspar lui seul, il n'est pas probable qu'un grand nombre d'hommes dût jamais se réunir dans aucune croyancecommune. Or, il est facile de voir qu'il n'y a pas de société qui puisse prospérer sans croyances semblables, ou plutôt n'yen apoint qui subsistent ainsi; car, sans idées communes, il n'y a pas d'action commune, et, sans action commune, ilexiste encore des hommes, mais non un corps social.

Pour qu'il y ait société, et, à plus forte raison, pour que cettesociété prospère, il faut donc que tous les esprits des citoyens soient toujours rassemblés et tenus ensemble parquelques idées principales; et cela ne saurait être, à moins que chacun d'eux ne vienne quelquefois puiser sesopinions à une même source et ne consente à recevoir un certain nombre de croyances toutes faites. Si je considère maintenant l'homme à part, je trouve que les croyances dogmatiques ne lui sont pas moinsindispensables pour vivre seul que pour agir en commun avec ses semblables. Si l'homme était forcé de se prouver à lui-même toutes les vérités dont il se sert chaque jour, il n'en finirait point; ils'épuiserait en démonstrations préliminaires sans avancer; comme il n'a pas le temps, à cause du court espace de lavie, ni la faculté, à cause des bornes de son esprit, d'en agir ainsi, il en est réduit à tenir pour assurés une foule defaits et d'opinions qu'il n'a eu ni le loisir ni le pouvoir d'examiner et de vérifier par lui-même, mais que de plus habilesont trouvé ou que la foule adopte.

C'est sur ce premier fondement qu'il élève lui-même l'édifice de ses proprespensées.

Ce n'est pas sa volonté qui l'amène à procéder de cette manière; la loi inflexible de sa condition l'ycontraint. Il n'y a pas de si grand philosophe dans le monde qui ne croie un million de choses sur la foi d'autrui, et ne supposebeaucoup plus de vérités qu'il n'en établit.

Ceci est non seulement nécessaire, mais désirable.

Un homme quientreprendrait d'examiner tout par lui-même ne pourrait accorder que peu de temps et d'attention à chaque chose;ce travail tiendrait son esprit dans une agitation perpétuelle qui l'empêcherait de pénétrer profondément dansaucune vérité et de se fixer avec solidité dans aucune certitude.

Son intelligence serait tout à la fois indépendanteet débile.

Il faut donc que, parmi les divers objets des opinions humaines, il fasse un choix et qu'il adopte beaucoupde croyances sans les discuter, afin d'en mieux approfondir un petit nombre dont il s'est réservé l'examen. Il est vrai que tout homme qui reçoit une opinion sur la parole d'autrui met son esprit en esclavage; mais c'est uneservitude salutaire qui permet de faire un bon usage de la liberté. Il faut donc toujours, quoi qu'il arrive, que l'autorité se rencontre quelque part dans le monde intellectuel et moral.Sa place est variable, mais elle a nécessairement une place.

L'indépendance individuelle peut être plus ou moinsgrande; elle ne saurait être sans bornes.

Ainsi, la question n'est pas de savoir s'il existe une autorité intellectuelledans les siècles démocratiques, mais seulement où en est le dépôt et quelle en sera la mesure.

. 2.

la différence entre expliquer et comprendre Texte : Dilthey Idées descriptives Chap 1 Expliquer et comprendre "Les sciences de l'esprit (Geisteswissenschaften) ont le droit de déterminer elles-mêmes leur méthode en fonctionde leur objet.

Les sciences doivent partir des concepts les plus universels de la méthodologie, essayer de lesappliquer à leurs objets particuliers et arriver ainsi à se constituer dans leur domaine propre des méthodes et desprincipes plus précis, tout comme ce fut le cas pour les sciences de la nature.

Ce n'est pas en transportant dansnotre domaine les méthodes trouvées par les grands savants que nous nous montrons leurs vrais disciples, mais enadaptant notre recherche à la nature de ses objets et en nous comportant ainsi envers notre science comme euxenvers la leur.(...) Les sciences de l'esprit se distinguent tout d'abord des sciences de la nature en ce que celles-ciont pour objet des faits qui se présentent à la conscience comme des phénomènes donnés isolément de l'extérieur,tandis qu'ils se présentent à nous-mêmes de l'intérieur comme une réalité et un ensemble vivant originairement.

Il enrésulte qu'il n'existe d'ensemble cohérent de la nature dans les sciences physiques et naturelles que grâce à desraisonnements qui complètent les données de l'expérience au moyen d'une combinaison d'hypothèses ; dans lessciences de l'esprit, par contre, l'ensemble de la vie psychique constitue partout une donnée primitive etfondamentale.

Nous expliquons la nature, nous comprenons la vie psychique.

Car les opérations d'acquisition, lesdifférentes façons dont les fonctions, ces éléments particuliers de la vie mentale, se combinent en un tout, noussont données aussi par l'expérience interne.

L'ensemble vécu est ici la chose primitive, la distinction des parties quile composent ne vient qu'en second lieu.

Il s'ensuit que les méthodes au moyen desquelles nous étudions la vie. »

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