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Est-il nécessaire de démontrer pour connaître ?

Publié le 27/02/2008

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Une démonstration est un procédé déductif permettant, à l'aide de prémisses (hypothétiques ou non ; reconnues vraisemblables ou véridiques) introductives, de développer un raisonnement susceptible de rendre compte de la vérité ou de la fausseté de telle ou telle proposition. L'analyse démonstrative ouvre une voie méthodologique à la connaissance, au savoir, finalité propre à toute vocation philosophique. Toutefois, le sens commun nous renseigne sur une forme beaucoup moins échafaudée du savoir, à savoir la forme intuitive. Chacun sera reconnaître un chien et affirmer immédiatement, en voyant un chien, que c'est un chien, sans passer par d'infinis détours analytiques. Si connaître est une faculté (un pouvoir) permettant d'avoir accès à la définition et aux propriétés des choses du monde phénoménal, alors elle est susceptible d'être affinée par l'homme qui l'exerce, et rendra ainsi compte de la légitimité de cette modalité de raisonnement qu'est la démonstration pour comprendre le réel, pour prouver des propositions qui s'y réfèrent. Toutefois, chacun est en mesure de comprendre qu'on ne peut prétendre connaître Dieu par la simple démonstration, et que cet objet suprême nécessite (du fait de son absence sensible) soit un mode d'appréhension totalement différent, soit le silence (car comme l'indiquait Wittgenstein, l'on doit taire ce qui ne peut se démontrer). Il apparaît que la démonstration, aussi féconde soit-elle du point de vue des sciences qui aspirent à l'objectivité, se révèle limitée, et ne peut prétendre à l'universalité du savoir. Mais une question se pose : comment s'assurer, en dehors de toute présentation logico-mathématique du savoir, d'une connaissance dont l'objet dépasse l'expérience possible, les limites du monde sensible ou actuel ?  

« Enquête sur l'entendement humain ) les pensées « abstruses », dont les fondements n'ont aucune teneur expérimentale.

Traduction philosophique de la physique newtonienne, Hume va radicaliser les rapports qu'entretientl'individu avec le monde, mais aussi avec lui-même, au sens d'une remise à niveau des principes véritables (ou dumoins observables) conditionnant la nature humaine.

Il admettra ainsi que les grands principes physiques sont eux-mêmes le fruit d'une habitude, que les hommes croient de façon inconséquente, puisqu'il n'ont aucun fondementsolide, aucune induction (l'induction consiste à légiférer à partir d'un certain nombre de cas observés) leurpermettant d'être absolument certain de ce qui pourrait advenir.

Toute connaissance semble fuir au contact del'avenir, et seul la croyance régule les comportements, car il faut bien à un moment se laisser vivre, se défairenaturellement de l'emprise d'une rationalité exigeante.

Les hommes s'attendent ainsi toujours à voir tel effet pourtelle cause, puisque ce sont des observations répétées qui les font penser que tout phénomène se produitnécessairement de telle manière (point de vue naturel).

Par exemple, l'homme ne peut affirmer que le soleil ne selèvera pas demain, alors que cette croyance est absolument infondée.

Ainsi la foi en la science semble aussi régiepar l'habitude que la foi religieuse.

Avec l'habitude, l'homme tire du particulier des principes nécessaires et généraux,et fait d'un point de vue « objectif » (reconnu par tous) un critère de rationalité et de démonstration.

Mais il y a descas qui trompent les croyances : ainsi la fermière qui nourrit tous les jours ses poules semble aimer ses bêtes.Cependant on remarque après ce constat que c'était simplement pour les manger.

Bien ancré dans des schémas depensée, l'homme, s'il veut comprendre, est naturellement porté à vouloir démontrer telle réalité.

Ainsi ce besoin deconnaissance doit, par charité, laisser la raison s'ouvrir afin qu'elle soit au moins elle-même juge de ses possibilités,à défaut de pouvoir tout définir, tout expliquer.

III.

Pour une ouverture de la raison a.

Le fait de démontrer implique nécessairement la présence, au moins en idée, d'un objet de démonstration.

La connaissance semble s'ouvrir de façon évolutive vers une détermination toujours plus adéquate des objets depensée.

L'histoire des théories scientifiques nous fournit à ce sujet l'évidence qu'il y a un progrès effectif dansl'ordre du savoir humain.

Les intuitions d'hier deviennent les démonstrations solides d'aujourd'hui, et les erreurs outhéories fantaisistes s'écroulent sous les coups d'une raison de plus en plus sûre d'elle-même.

La connaissance s'estdébarrassée d'un primat accordé à l'objet ou au sujet ; elle est désormais une analyse qui vise à l'exhaustivité enconsidérant les multiples facteurs qui viennent, du côté du sujet comme de celui de l'objet, la déterminer.

C'est làen substance une part des propos que l'épistémologue Gaston Bachelard tiendra pour acquis au XXe siècle.

La connaissance ne dépend plus de la seule activité conceptuelle du sujet de la révolution copernicienne que Kantaffirme explicitement dans sa Critique de la raison pure .

Il est nécessaire selon Bachelard d' « écarter cette psychologie d'une raison close, fermée sur des axiomes immuables » ( Le nouvel esprit scientifique , chap.

I).

Mais encore il y a tout intérêt selon notre auteur à supprimer les divers « obstacles épistémologiques » qui jalonnent leprocès de la connaissance ( La formation de l'esprit scientifique , chap.

I).

L'acte même de connaître pose problème, et il semble bien que les démonstrations d'hier (fondées sur une axiomatique implacable) ne répondent plus àl'intelligibilité actuelle de la réalité.

On ne peut jamais prétendre à une connaissance du réel « immédiate et pleine ».La science se fonde par conséquent sur la forme ingrate de la connaissance, l'opinion, qui démontre le plus souventde manière barbare, car elle pose comme principes des intuitions qui n'ont rien de convaincant pour un espritscientifique.

Seule cette raison savante est capable d'étendre ses principes, d'opérer des variations par rapport àtout ordre établi, et ainsi de tirer bénéfice d'une connaissance toujours plus intransigeante devant la masse dessavoirs faux et infondés.

Conclusion La connaissance, loin d'être absolue (Hegel prétendait par exemple au savoir absolu), est relative, tanthistoriquement que dans les diverses modalités qui la déterminent.

Ainsi on a vu qu'elle ne pouvait prétendre allerrationnellement au-delà de la réalité des phénomènes, et qu'un peu de scepticisme suffisait aussi à remettre encause sa légitimité dans le domaine phénoménal lui-même.

Et si l'histoire de la pensée ne peut définitivementamputer la raison de son efficience dans maints domaines du savoir de l'étant en général, il serait bon d'indiquer enoutre, même si cela va à l'encontre de la définition de la philosophie comme science, que certains tablent leurconnaissance sur des expériences intuitives subjectives (illumination, extase, etc.), connaissance difficilementacceptable en ceci qu'elle n'a aucune gageur objective.. »

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