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Est-il possible, dans le domaine des arts, d'avoir tort ou raison lorsqu'on dit: "c'est beau" ?

Publié le 17/01/2022

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Ce n'est pas comme éprouver. J'éprouve une sensation et je n'en tire pas de conclusion alors que je juge quelque chose et j'essaie d'en déduire quelque chose. L'acte de juger suppose l'idée de trancher entre A et B. Et ici, dans les domaines des arts, si je juge une oeuvre c'est pour trancher entre : elle est belle, elle est laide. Ainsi, avant même d'émettre le jugement je porte en moi cette idée de beau et de laid : ces termes font sens chez moi. Comme nous l'avons vu, la beauté est une affaire de subjectivité. Or, cette idée de beauté que nous avons en nous a priori du jugement, n'est pas identique à celle que pourrait avoir Monsieur X par rapport à moi. Donc, nous pourrions dire que j'ai raison par rapport à ma conception de la beauté mais si je veux que ce jugement soit universel il faut considérer l'objet en fonction de critères de beauté au-delà de ma simple distinction. Ainsi, le rôle du critique sera de dire si une oeuvre est belle ou non mais sa tâche ne s'arrête pas là et pour faire réfléchir l'autre sans prétention de le faire fléchir dans son jugement, il dira pourquoi cette oeuvre peut être considérée comme belle ou laide. C'est parce que le jugement est subjectif que nous gardons une certaine réserve et distance par rapport aux critiques, car nous savons qu'elle peut être dénuée de sens pour l'autre qui n'émettra pas le même jugement.

A partir du XVIIIème sous l’influence de Baumgarten, une nouvelle branche de la philosophie voit le jour : l’esthétique. Cette discipline s’intéresse particulièrement à la beauté, à la science du beau, aux sensations, à la perception. Dans « Méditation philosophiques « (1735) Baumgarten définit l’esthétique comme étant « la science du mode de connaissance et d'exposition sensible «, puis dans Æsthetica (1750) : « L'esthétique (ou théorie des arts libéraux, gnoséologie inférieure, art de la beauté du penser, art de l'analogon de la raison) est la science de la connaissance sensible «. C’est la première fois que dans le domaine des arts on fait appelle aux émotions pour émettre un jugement : l’esthétique s’occupe de toute la sphère du beau dans les arts, on l’appelle science du beau ou alors critique du goût.  Mais comment peut on donner une définition de la beauté, sous quels critères peut on dire qu’une œuvre et belle ou qu’elle ne l’est pas. Si l’esthétique prend en compte les perceptions, les sentiments pour juger du beau, une œuvre relèvera de la beauté pour un certain nombre de personne alors qu’elle s’avérera laide pour les autres. Ainsi, est il possible, dans le domaine des arts, d’avoir tort ou raison lorsqu’on dit : « c’est beau « ?

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