Est-il préférable de penser seul ou à plusieurs ?
Publié le 05/01/2014
Extrait du document
«
entoure.
Si l’on est au cœur de la jungle après le crash de notre avion, notre seule pensée sera
de survivre pour nous en sortir.
La pensée est le fruit du contexte de notre situation.
Or, comme l’écrivait Maurice Merleau Ponty dans la seconde partie, du chapitre IV de la
Phénoménologie de la perception « Dans l’expérience du dialogue, il se constitue entre autrui
et moi un terrain commun, ma pensée et la sienne ne font qu’un seul tissu » ; la pensée peut
devenir commune dans le cadre du dialogue.
Cette communication, qui permet un échange de
points de vue, engendre une exhaustivité des résultats de la pensée.
Lorsque l’on pense à
plusieurs, les expériences que chacun aura vécues dans son passé, les réflexions que nous
aurons eues de notre côté amèneront chacun à penser différemment.
Si chacun pense
différemment, il est alors plus probable que nous prenions en compte tous les facteurs
influençant la situation.
Si on retrouve d’autres survivants du crash et que l’un d’eux sait faire
du feu, l’autre connaît les plantes comestibles, un autre encore possède des connaissances en
électronique lui permettant de réparer la radio ; nos chances de survie seront fortement
augmentées.
Or, quoi de plus préférable que de ne pas mourir ?
Si une personne était coupée du reste du monde depuis son état unicellulaire, dans un cube
l’empêchant de recevoir aucun stimulus, et que la faim et la soif seraient réglées, il semble
difficile d’imaginer qu’elle pourrait penser.
A l’inverse, des enfants sauvages ou totalement
isolés comme Genie, la fillette américaine vivant dans une pièce sombre depuis ses 20 mois,
ont été capables de s’exprimer et de réussir des tests intellectuels.
Ceci est une preuve que le
moindre petit évènement peut amener une pensée à naître.
Malgré tout, la pensée à plusieurs peut revêtir différentes formes qui ne sont plus purement
intellectuelles : vote dans le cadre d’une décision, opinions sur une situation problématique,
jury délibérant dans un procès.
La pensée à plusieurs, qui permet d’avoir une réflexion exhaustive, comme une moyenne,
permet d’être plus représentative de la réalité générale et connue de chacun.
Elle est alors
préférable à la pensée en solitaire.
Ainsi, la pensée totalement solitaire ou totalement commune semblent impossibles.
Chacune
est le fruit de l’autre et engendrera un résultat.
Mais alors, la pensée peut-elle se résumer au
simple fait d’une action solitaire puis mise en commun par un moyen quelconque ? Ne va-t-
elle pas au-delà de la question que l’on se pose ?
Si une question est posée à un groupe, chacun se devra de réfléchir avant de parler.
Si
au contraire les mots que l’on exprime sont envoyés sans plus de structure, de contexte donné
par la pensée, ils perdent leur sens et de pensée il n’y a point.
Ainsi, pour pouvoir penser à
plusieurs, il faut nécessairement penser seul au préalable pour une mise en commun ultérieure
de ces pensées.
Dans le cadre d’un brainstorming en classe, en entreprise ou dans une quelconque autre
situation, les idées que l’on exprime sont le fruit d’un processus préalable de pensée, de
questionnement de l’esprit dans le but de trouver la solution à un problème ; par exemple :
« Comment devons-nous régler la question de l’emploi du temps qui ne convient pas à tout le
monde ? » ou « Quel sera le prochain produit électronique que notre marque sortira ? ».
Ensuite, après ce lancement « aléatoire » d’idée, une personne, le professeur ou le patron, doit
faire le tri parmi ces idées mises en commun.
Ce tri, propre à sa pensée personnelle, peut
malgré tout être modifié ou influencé par d’autres idées encore lancées par les participants à
ce brainstorming ..
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