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Est-on d'autant plus libre que l'on est conscient ?

Publié le 18/09/2005

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Des expressions courantes conduisent à mettre en évidence un rapport entre conscience et liberté. Par exemple, « prendre conscience « d'un geste machinal, c'est prendre du « recul « et se le « représenter «. « Avoir conscience « du geste ouvre sur la possibilité de « réfléchir « en vue de l'arrêter, le poursuivre, le modifier; l'améliorer; etc. Ainsi, au lien de réagir par réflexe, comme l'animal, l'homme peut agir après mûre réflexion. Le choix que la conscience éclaire est bien la marque d'une liberté. Toutefois, des conditions déterminantes interviennent dans la façon dont nous prenons conscience du monde, des autres et de nous-même. Ces conditions, qui nous « marquent «, sont la culture, la langue, le milieu social, l'éducation, les traditions, etc. Par exemple, tel geste sera considéré comme arrogant dans une culture et poli dans une autre. Que reste-t-il alors du choix que notre conscience semblait guider; si nous ne sommes pas aussi libres de nos représentations et de nos actions que nous le pensions ? Est-on d'autant plus libre que l'on est conscient ?

Entrelacée à la notion de responsabilité dans le choix, la question de la liberté se pose dès les origines de la philosophie (“ Le mythe d’Er ” de Platon). Dans son sens moral, la conscience est ainsi enracinée dans l’interrogation du sens de la liberté. Mais ce n’est qu’avec  Descartes, et plus précisément les empiristes anglo-saxons, que se constitue le concept de conscience dans sa dimension épistémique.

Au niveau étymologique, conscience signale un redoublement de soi sur soi, une ré-flexion. Ici réside le nœud de la problématique : la conscience qui est retournement de soi sur soi de l’esprit aboutit à une certaine connaissance (morale ou connaissance au sens propre) ; or, la connaissance se caractérise par sa détermination régulière et causale : comment donc penser l’articulation de la détermination avec ce qui par définition négative semble être à la causalité, la liberté ?

La formulation de l’énoncé repose sur un présupposé d’importance : la dimension continue, et donc la possible progression de la liberté et de la conscience (“ d’autant plus (…) qu’on est plus ”). Continuité et rupture doivent donc être interrogées dans la relation de la liberté à la conscience.

« l'uniformité de la continuité causale.L'augmentation de la conscience ou de la réflexion sur la constitution de la conscience elle-même dénonce ainsi lapossibilité d'une conscience qui soit au principe de la liberté : le sujet n'étant pas une unité substantielle, laconscience n'augmente pas la liberté mais désigne son inexistence – l'inconscience ou l'irréfléchi peuvent seulsencore donner l'illusion de la liberté.

III.

Dualité restituée (Kant) Mais en assurant la primauté de l'inconscience dans l'illusion de la liberté, lesujet est déconstitué, ou ne se réduit qu'à sa dimension empiriquecausalement déterminée.

Ceci semble repose sur le postulat d'une unicité dusujet qui, bien qu'explicable empiriquement, ne saurait confondre l'intimité dusentiment irréductible de liberté dans la propre conscience.Pour Berkeley, la conscience, se fondant en la distinction que l'on éprouve desoi envers ses propres idées, est ce qui garantit la saisie de soi commecause libre.

Prenant une inflexion pratique, l'acception d'une conscience qui,par la connaissance de soi, se conçoit comme principe de l'agir, introduit lapossibilité de penser un sujet distinct de sa détermination empirique causale.Avec Kant s'explicite la possibilité de l'existence de deux types de sujet.

Lesujet auquel l'accès est donné dans la réflexion consciente n'est appréhendéque dans son caractère empirique tributaire des structures a priori de notre subjectivité informant le réel.

Mais ce qui même est au principe del'information du réel, et donc de la possibilité de saisir le moi empiriquementdéterminé, le sujet transcendantal, se soustrait lui-même à la possibilitéd'être rendu conscient (au sens de connaissance de soi).

Opposé àl'acception épistémique du terme, la conscience morale de Kant est le principede la liberté.

Etant principe, elle ne peut croître ni diminuer (ce qui n'a desens que l'acception épistémique du terme de conscience opposé à l'inconscience) : la conscience n'ayant pas de contraire qui progressivement serait à diminuer, la liberté nes'augmente ni ne diminue – elle est.

Conclusion - Accepter la notion de conscience dans sa dimension épistémique réflexive conduit à la négation de la liberté en ce qu'elle ne donne accès au sujet empiriquement déterminé. - Mais nier la liberté, si l'argumentation convainc par cohérence, ne saurait contraindre la certitude du sentiment du cœur (Rousseau) que l'on éprouve de son intime liberté. - La détermination épistémique de la conscience est ce qui permet, par la négative, d'accéder à une nouvelle compréhension de la conscience qui se soustrait à la possibilité d'être expliquée empiriquement : elle est leprincipe de la liberté, d'une liberté qui ne peut s'éprouver empiriquement, d'une liberté transcendantale. Des expressions courantes conduisent à mettre en évidence un rapport entre conscience et liberté.

Par exemple,« prendre conscience » d'un geste machinal, c'est prendre du « recul » et se le « représenter ».

« Avoir conscience» du geste ouvre sur la possibilité de « réfléchir » en vue de l'arrêter, le poursuivre, le modifier; l'améliorer; etc.Ainsi, au lien de réagir par réflexe, comme l'animal, l'homme peut agir après mûre réflexion.

Le choix que laconscience éclaire est bien la marque d'une liberté.Toutefois, des conditions déterminantes interviennent dans la façon dont nous prenons conscience du monde, desautres et de nous-même.

Ces conditions, qui nous « marquent », sont la culture, la langue, le milieu social,l'éducation, les traditions, etc.

Par exemple, tel geste sera considéré comme arrogant dans une culture et poli dansune autre.

Que reste-t-il alors du choix que notre conscience semblait guider; si nous ne sommes pas aussi libres denos représentations et de nos actions que nous le pensions ? Prise de conscience et expérience de la liberté. Analysons un acte machinal : il s'accomplit sans que la conscience l'éclaire.

« Je ne m'en suis pas rendu compte »,. »

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