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Est-on en paix avec sa conscience tant qu'on ne fait qu'user de son droit ?

Publié le 07/09/2005

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conscience
Auquel cas la loi est atteinte à la liberté et son respect ne peut être juste. Lire : Hobbes, Léviathan.  S'interroger sur l'origine de ces critiques. Au nom de quoi jugeons-nous injustes ou imparfaites les lois ? Si l'on juge que les lois mesurent mal ce qui est juste, ce ne peut être qu'au nom d'une justice non réalisée dans le droit, un idéal de justice et de liberté. Cette aspiration à une justice qui ne soit plus simplement conformité à la loi positive, est le vecteur de perfectibilité du droit. Conclure : la justice comme idéal ne peut consister dans le simple respect du droit, et il ne suffit pas d'être dans son droit pour être juste. Poursuivre la réflexion pour déceler ce qui est à l'origine de la justice. Pour cela, affirmer l'incapacité de la loi, même la meilleure, pour garantir la justice. En effet la loi est un énoncé général qu'il faut encore adapter à toute situation par définition particulière.
conscience

« Problématique du texte • Deux types de rapports définissent l'homme, et permettent de le situer.

État de nature (dépendance deschoses) et dépendance sociale.

Le premier - que Rousseau assimile à la nécessité - n'engendre aucuneservitude.

Il correspond au déterminisme ordonné et rigoureux des phénomènes naturels.

Le second est «désordonné » et générateur de servitude, dans la mesure où des intérêts tout-puissants (les volontésparticulières évoquées dans le texte) corrompent l'ordre social.• Le statut du droit est donc ici tout à fait singulier : en analogie avec le déterminisme naturel, qui fonctionnesans entraves, il doit permettre une régulation sociale « ordonnée », d'où sera exclu tout privilège.

C'est àcette condition que la société peut restituer à l'homme sa liberté originelle, tout en lui donnant les avantagesd'une sécurité plus grande.

Le droit ne doit jamais se régler sur l'arbitraire de la force ou de la puissance, maisau contraire se placer hors d'atteinte de tout privilège de fait.• Ce que Rousseau affirme ici de la vie politique et du corps social, il le fait valoir aussi pour l'éducation, enmontrant que l'ordre rigoureux des phénomènes naturels est le guide le plus sûr pour l'apprentissage de laliberté et de l'autonomie réelle des individus : voir Émile, livre V (« Remerciements d'Émile à son éducateur »).« C'est vous, ô mon maître, qui m'avez fait libre en m'apprenant à céder à la nécessité.

Qu'elle vienne quand illui plaît, je m'y laisse entraîner sans contrainte ; et comme je ne veux pas la combattre, je ne m'attache à rienpour me retenir [...] quand vous vouliez que je fusse à la fois libre et sans besoins, vous vouliez deux chosesincompatibles, car je ne saurais me tirer de la dépendance des hommes qu'en rentrant sous celle de la nature »(Éd.

Garnier-Flammarion, p.

618). Principaux moments du texte et construction L'ensemble du texte procède à la mise en place et à l'explication d'une distinction qui a pour Rousseau unevaleur normative décisive. Premier moment du texte : mise en place de la distinction.La mise en place de la distinction entre deux types de dépendance (celle des choses, celle des hommes)correspond à deux types de phénomènes différents : ceux de la nature et ceux de la société. Deuxième moment du texte : développement de l'opposition ainsi établie et de ses caractères.• Caractérisation de la « dépendance des choses ».

Caractérisation négative, dans la mesure où il s'agit demontrer qu'une telle dépendance exclut les inconvénients de la vie sociale (elle est donc bonne, pourRousseau).• Caractérisation de la « dépendance des hommes » comme règne de la force arbitraire, sans normes («désordonnée »).• Exemple, représentatif de toutes les formes d'exploitation ou d'assujettissement de l'homme par l'homme,illustrant la caractérisation qui précède le maître et l'esclave. Troisième moment du texte : thèse de Rousseau concernant la conception même de l'ordre social et de lafaçon de le régler. • Énoncé de la thèse de l'auteur : il faut doter les lois sociales de l'inflexibilité propre aux lois naturelles, afind'éviter les servitudes particulières.• Explication de la thèse et de son efficacité par rapport à la multiplicité des affrontements particuliers.

Doterla « volonté générale » d'une force absolue.• Explication d'une telle idée sur le plan législatif.

Donner au respect de la loi le caractère d'une soumission à lanature.• Conclusion sur l'intérêt d'une telle solution : concilier les avantages de l'état naturel et ceux de l'état civil. Éléments de réflexion pour le commentaire On peut évaluer la portée du texte en envisageant trois points parmi d'autres.• Impact sociologique.

Tout groupe d'intérêts particuliers trop puissants tend à nuire à la société dans sonensemble.

L'hypothèse d'un intérêt général reste problématique tant que la société est divisée en classessociales antagonistes (cf..

Marx et Engels). • Illustration des propos de Rousseau dans l'étude du rapport entre égalité et liberté.

« Que nul citoyen ne soitassez opulent pour en pouvoir acheter un autre, et nul assez pauvre pour être contraint de se vendre.

» Cettephrase célèbre de Rousseau définit une des conditions primordiales de la liberté en tant qu'elle implique unecertaine égalité qui exclut toute dépendance aliénante.

• Dépendance sociale et aliénation : voir Du contrat social, livre premier.

Toute dépendance d'homme à homme(esclavage) repose sur un marché de dupes.

Aliéner sa liberté est un non-sens (Que pourrais-je recevoir enéchange ?).

La seule aliénation légitime est celle qui produit le corps social, dans la mesure où, en un certainsens, elle préserve la liberté.. »

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