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(Éthique à Nicomaque, liv. X) - ARISTOTE

Publié le 08/08/2014

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aristote

La vérité n'est pas seulement une question de connaissance. Elle possède aussi une efficacité en morale, dans la mesure où elle seule se prête à sa propre illustration (démonstration) par la conduite.

Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude ordonnée:

Les uns identifient le bien au plaisir ; d'autres, au contraire, l'assurent foncière­ment mauvais ; les uns, sans doute par conviction intime, les autres, à la pensée qu'il vaut mieux, vu les conséquences pour notre vie, le rejeter, vaille que vaille, au nombre des vices: la foule n'est déjà que trop portée à s'asservir aux plaisirs, mieux vaut donc l'engager sur la voie opposée : puisse-t-elle ainsi atteindre un juste milieu.

Mais c'est bien mal raisonner.

Car en matière d'affections et d'actions les paroles ont moins de force persuasive que les actes, et lorsqu'elles sont en désaccord avec les données de la sensation, on les rejette, et, avec elles, la part de vérité qu'elles contiennent. Qu'un jour on surprenne le censeur des plaisirs à en rechercher un, on en concluera que tout plaisir mérite d'être poursuivi, car il est des distinctions que n'opère pas la foule. Il est donc préférable de toujours dire la vérité, en morale comme en science ; seules les paroles véridiques ont force oratoire; conformes au réel, elles peuvent inciter ceux qui les entendent à y conformer leur vie.                  

(Éthique à Nicomaque, liv. X)

 

ARISTOTE

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« II.

LA CONTRADICTION ENTRE LES PAROLES ET LES ACTES - Le censeur des plaisirs peut être surpris en train d'en rechercher un (puisque, en ce qui le concerne, il sait qu'ils ne sont pas systématiquement mauvais).

- Un tel spectacle sera automatiquement mal interprété puisque l'on n'y verra que la preuve de son hypocrisie.

- De plus, «la foule>>, ignorant la distinction entre plaisirs positifs et négatifs, en déduira que «tout plaisir mérite d'être poursuivi».

-Ainsi Je censeur risque-t-il, en raison même de la dissimulation première de sa pensée, d'aboutir au résultat contraire de celui qu'il visait.

III.

SEULE LA VÉRITÉ EST MORALEMENT EFFICACE - On a volontiers l'habitude de considérer la vérité comme obligatoire en science.

Il faut admettre qu'elle l'est également quand il y va de la morale.

- Ce qui indique qu'aucune intention, si« bonne» soit-elle en apparence, ne doit inviter à la dissimuler.

- Seul en effet l'accord entre les paroles et la conduite peut avoir une valem exemplaire et persuasive: les paroles apparaissent alors «conformes au réel».

Celui qui recommande telle attitude montre qu'elle est viable en l'adoptant lui­ même et cette harmonie incite les autres à faire comme lui.

CONCLUSION La vérité n'est pas seulement une question de connaissance.

Elle possède aussi une efficacité en morale, dans la mesure où elle seule se prête à sa propre illustration (démonstration) par la conduite.

70. »

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