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Etre libre, est-ce être autonome ?

Publié le 17/01/2022

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Qu'est-ce donc être libre ? Il semble que ce soit, au contraire, et en opposition avec la thèse de Calliclès, opter pour la raison et l'autonomie. Être autonome, en effet, c'est déterminer et maîtriser, par la raison, nos volontés particulières et ainsi les rendre libres. Je suis libre lorsque, en chaque situation, en chaque état, je sais quelles sont mes authentiques possibilités, celles qui sont issues d'un choix rationnel. Être libre, c'est, par exemple, par l'effort de sa réflexion, se donner des principes d'action rationnels et raisonnables. L'individu autonome, loin de rejeter toutes les règles comme (cf. cours sur la passion), obéit aux normes et principes qu'il a choisis après examen, et adapte tous ses choix et toutes ses décisions à ces règles et principes. A-t-il opté pour des principes de travail, d'effort, de volonté en vue d'un but ? Dans ce cas, se dégageant de l'emprise servile des impulsions qui ne conduit généralement qu'à l'échec, il choisira en fonction de ces principes rationnels.Choisir la passion contre la règle, le désir contre la loi, le caprice contre le choix raisonnable, oui, ceci est possible, mais cette forme de liberté, qui met à distance l'autonomie, met aussi à distance toute construction rationnelle de nous-mêmes.

La liberté véritable consiste en un bon usage de la pensée laquelle me permet de déterminer ce qui dépend de moi et ce qui échappe à ma volonté. Mais, dépendre de soi, être autonome, c'est, en définitive, être esclave de ses erreurs et ses illusions.

« (Calliclès : « Pour bien vivre, il faut entretenir en soi-même les plus fortes passions au lieu de les réprimer, et [...] àces passions, quelque fortes qu'elles soient, il faut se mettre en état de donner satisfaction par son courage et sonintelligence [...].

L vie facile, l'intempérance, la licence, quand elles sont favorisées, font la vertu et le bonheur.

»(« Gorgias »).

Dans les deux cas, on refuse d'opérer une connexion entre liberté et rationalité. La théorie la plus classique qui définit la liberté comme absence de contraintes et libre jeu des passions est celle deCalliclès, sophiste du ive siècle av.

J.C., adversaire acharné de Socrate.

Définissant l'impossibilité du bonheur dansl'état de servitude et d'esclavage à l'égard d'un autre ou des autres, il préconise la culture des passions et desdésirs que l'on doit multiplier et accroître en nombre et en intensité pour les satisfaire lorsqu'ils atteignent leur plushaut degré.

Si la répression et la maîtrise de ses instincts, volontés, désirs, pulsions de vie engendrent tristesse etdouleur, l'épanouissement et le plein éclat des forces de vie, ainsi que de notre puissance, nous réalisent dans leplaisir et la volupté.

Cette culture de la force vitale est un art véritable, réservé à peu de gens.

L'opprobre généralauquel un tel mode de vie donne lieu l'atteste largement.

Les disciples d'Epicure n'ont-ils pas été par la suite traitésde pourceaux ? Notre lâcheté et notre faiblesse nous font préférer la tempérance, la mesure et la justice.

Pourquelques caractères d'exception qui en ont le courage et la force, la liberté consiste à vivre dans le luxe,l'incontinence et les passions démesurées. Ainsi, être libre, ce peut être dépasser, en toute situation, le donné, dire « oui » ou « non », d'une manièregénérale, sans que soit opérée une référence à la raison (Sartre), mais ce peut être aussi privilégier, commeCalliclès, la satisfaction de nos désirs les plus forts et les plus intempérants.Qu'est-ce donc être libre ? Il semble que ce soit, au contraire, et en opposition avec la thèse de Calliclès, opterpour la raison et l'autonomie.

Être autonome, en effet, c'est déterminer et maîtriser, par la raison, nos volontésparticulières et ainsi les rendre libres.

Je suis libre lorsque, en chaque situation, en chaque état, je sais quelles sontmes authentiques possibilités, celles qui sont issues d'un choix rationnel.

Être libre, c'est, par exemple, par l'effort desa réflexion, se donner des principes d'action rationnels et raisonnables.

L'individu autonome, loin de rejeter toutesles règles comme (cf.

cours sur la passion), obéit aux normes et principes qu'il a choisis après examen, et adaptetous ses choix et toutes ses décisions à ces règles et principes.

A-t-il opté pour des principes de travail, d'effort,de volonté en vue d'un but ? Dans ce cas, se dégageant de l'emprise servile des impulsions qui ne conduitgénéralement qu'à l'échec, il choisira en fonction de ces principes rationnels.Choisir la passion contre la règle, le désir contre la loi, le caprice contre le choix raisonnable, oui, ceci est possible,mais cette forme de liberté, qui met à distance l'autonomie, met aussi à distance toute construction rationnelle denous-mêmes.

Le choix libre se définit à partir de la raison et de l'autonomie et désigne l'accès à une constructionpétrie de raison.

Être libre, c'est se décider après réflexion, en connaissance de cause, obéir à des raisons qu'onapprouve.Toutefois, ce niveau « métaphysico-psychologique » sous-entend déjà l'examen de la sphère morale, qu'il postule etqu'il nous faut maintenant prendre en compte.

Car la liberté possède aussi un sens éthique.

A vrai dire, la libertéspirituelle est indissolublement métaphysique et morale. B) La liberté morale. Si la liberté spirituelle est autonomie, si être libre, c'est se déterminer à partir de raisons qu'on approuve etauxquelles on apporte une adhésion réfléchie, qu'est-ce qu'être libre du point de vue moral, quand nous forgeonsnos valeurs et tentons d'accéder à une vérité morale valable et authentique ?Ici encore, être libre, ce n'est pas construire arbitrairement ses valeurs, mais accéder à un énoncé moral valablepour tous, en obéissant à une loi que nous nous prescrivons à nous-mêmes : être libre, ici encore, c'est êtreautonome, choisir la vraie rationalité et la privilégier totalement dans la recherche des valeurs.C'est bien, en effet, ce que nous montre Kant dans ses analyses célèbres développées dans les « Fondements de lamétaphysique des moeurs » et dans la « Critique de la raison pure ».

Dans la sphère morale, qu'est-ce qu'être libre ?Liberté, raison et autonomie sont profondément liées.

Une volonté libre, loin de se soumettre aux indicationssensibles et aux désirs, obéit, bien au contraire, à une loi morale rationnelle et universelle.

Alors qu'une volontés'inclinant devant les désirs sensibles est « pathologique », au contraire une volonté libre obéit à la loi rationnellequ'elle se donne.

La liberté morale ? Un pouvoir de la raison.

Être libre, c'est obéir au devoir, être autonome.

Sedéterminant en vertu de sa propre loi et se conformant ainsi à une loi morale universelle, le sujet s'affirme libre.« L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de lanature des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc d'opter toujours de telle sorte que la volontépuisse considérer les maximes qui déterminent son choix comme des lois universelles, dans ce même acte de vouloir[...] Lorsque la volonté cherche la loi qui doit la déterminer ailleurs que dans l'aptitude de ses maximes à former unelégislation qui lui soit propre, et qui en même temps soit universelle, lorsque, par conséquent, sortant d'elle-même,elle cherche cette loi dans la nature de quelqu'un de ses objets, il y a toujours hétéronomie » (« Fondements...

»).. »

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