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Etre libre, est-ce faire ce qui nous plaît ?

Publié le 17/01/2022

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Si ce qui nous plaît le plus, c'est d'être libre. Être libre, est-ce, pour autant faire ce qui nous plaît ? Ce désir de liberté peut-il se réaliser par la liberté des désirs qui ne visent que le plaisir ? Il semble bien, en un certain sens, qu'être libre, c'est faire ce qui nous plaît: car comment pourrions-nous seulement nous sentir libres si on nous empêchait d'agir en fonction de notre "bon plaisir" ? C'est cette liberté d'action qu'il nous faudra interroger de manière critique en examinant son fondement, qui doit être la liberté de la volonté. Car si être libre, c'est faire ce qui me plaît, ce qui me plaît doit nécessairement résulter d'une libre décision de ma volonté pour que ma liberté ne soit pas qu'une illusion. Sans quoi la liberté serait seulement l'ignorance des causes qui me déterminent...

ATTENTION aux clichés ! La formule banale qui réduit la liberté à "faire ce qui plaît" doit ici être analysée de façon critique. On ne peut l'accepter sans un examen critique.

I) Une évidence à discuter: Le plaisir consiste à jouir sans entrave.

A. La position de Calliclès
B. La critique socratique
C. Chacun fait ce qui lui plaît !

II) L'impérant ne fait jamais ce qui lui plait.

A. L'atteinte à la liberté des autres
B. L'atteinte à sa propre liberté

III) La liberté ne consiste pas à faire tout ce qui nous plaît.

A. La liberté dans l'acception de la nécessité (Spinoza)
B. Liberté et raison
C. La liberté du Sage (Descartes).

« Première partie: un premier sens, être libre, c'est ne subir aucune contrainte d'ordre physique ou légal.

Mais si l'absence decontraintes rend possible la liberté, elle ne suffit cependant pas à la définir concrètement en situation.Positivement, être libre se dit par rapport à une action qui résulte d'une décision de la volonté.

Quand on se ditlibre, on agit en fonction de ce que réclame sa volonté.

Un acte libre serait donc un acte non contraint et quirésulterait d'une décision de la volonté.

Or, que veut ma volonté ? Que demande-t-elle ?Le bon sens fait du plaisir la règle de détermination de la volonté.

Ce que je veux, c'est ce qui me plaît.

La volontésemble donc se déterminer immédiatement en fonction du plaisir.

Mais cette règle du plaisir peut-elle être à sontour justifiée pour que la liberté puisse être incontestable et non illusoire ? Quand je fais ce qui me plaît, je satisfais une tendance naturelle.

Le concept de plaisir, dénotant ce qui en moi estle plus personnel, le plus intime, semble bien être, à juste titre, la règle de détermination de l'acte libre en tantqu'acte de réalisation de soi. TRANSITION: Si être libre, c'est faire ce qui nous plaît, ce qui nous plaît résulte-t-il pour autant d'une libredétermination ? Car ce n'est qu'à cette condition que l'on pourra vraiment être libre et non seulement se sentir libre."Faire ce qui nous plaît" suffit-il à définir de manière pertinente la liberté ? Suis-je bien certain d'être à la racine, à lasource de mon vouloir ? Ne sont-ce pas mes parents, les autres, la mode, le conformisme, etc., qui veulent à maplace ? Deuxième partie: La liberté d'action doit être fondée sur la liberté de la volonté.

Ce n'est que si la volonté est libre, que l'action seravéritablement libre.

Mais qu'est-ce qu'une volonté libre ? Spinoza a souligné l'insuffisance théorique de la définitionaffective de la liberté en dénonçant l'illusion du libre arbitre. L'homme se déclare libre parce qu'il a conscience de ses désirs et de ses actes tout en ignorant les causes réellesqui les déterminent.

Et quand il rapporte ses actes à la volonté, « ce ne sont que des mots, qui ne correspondent àaucune idée.

Ce qu'est, en effet, la volonté, etcomment elle meut le corps, tous l'ignorent » (L'Ethique.

lie.

II, proposition XXXV, scolie). La liberté n'est qu'un mot qui provient d'une ignorance des causes de l'action.

De ce que nous ne connaissons pasles causes de nos actions, nous en induisons, indûment, qu'elles sont sans cause déterminante, et donc que nosactions, indépendantes de toute causalité, sont libres.

L'idée de liberté résulte ainsi d'une « privation deconnaissance », d'une ignorance des mécanismes complexes qui déterminent l'homme à agir. Le plaisir pourrait-il se constituer en règle de détermination de la volonté libre ? En se déterminant en fonction duplaisir, la volonté est-elle libre ?Le plaisir est un mobile qui relève de la sensibilité, laquelle varie d'un homme à l'autre et change chez un mêmehomme en fonction de ses humeurs et des circonstances extérieures.

Si être libre, c'est faire ce qui nous plaît, laliberté consisterait alors à suivre les caprices de notre sensibilité.

La volonté, qui suit le plaisir, est alors une volontéqui dépend des états de la sensibilité, lesquels dépendent eux-mêmes de conditions empiriques variables.

La volontécesse donc d'être libre en s'asservissant aux tendances irrationnelles de la sensibilité.

Car, en obéissant à lasensibilité, la volonté obéit à des forces pulsionnelles auxquelles elle ne peut se soustraire, qui la déterminent sansqu'elle ait le choix.

La volonté se nie alors elle-même : en cédant à la force des pulsions du corps, elle cesse devouloir. Du point de vue moral, si être libre, c'est faire ce qui nous plaît, alors tout acte peut être justifié.

Lafcadio, quicommet un crime en poussant un vieillard inconnu par la porte d'un train (Les Gaves du Vatican.

Gide), pourrait êtredit libre car il n'agit qu'en fonction de sa sensibilité.

Mais ce modèle affectif de la liberté est inacceptable car ilconduirait à reconnaître comme libres des actes pathologiques, irrationnels que l'on dit gratuits, non pas parce qu'ilssont immotivés, mais parce que le sujet ignore les motivations qui l'ont poussé à agir. Si le plaisir est la règle de l'action libre, je dois pouvoir l'ériger en règle universelle valable pour tous.

Or, si tous leshommes agissaient en fonction de leur bon plaisir, tel un despote, il en résulterait inévitablement « une guerre dechacun contre chacun ».

Hobbes a bien montré que ce rapport primitif de la liberté et du désir ne peut que se nieret se transformer en son contraire, c'est-à-dire en un rapport de servitude et de douleur.

L'état de nature où laliberté consisterait à faire ce qui plaît, en l'absence de toutes lois, finit par se détruire de lui-même, car « l'hommeest un loup pour l'homme » (Le Léviathan). Compte tenu de ces différentes insuffisances théoriques, morale et politique, la liberté ne peut plus être définie à lamanière du sens commun pour lequel être libre, c'est faire tout ce qui nous plaît.

Dans ces conditions, pouvons-nousencore faire l'expérience de la liberté ou bien celle-ci ne reste-t-elle qu'un idéal inaccessible ? L'expérience de la liberté suppose une volonté libre.

Qu'est-ce donc qu'une volonté libre ? Une volonté n'est libreque si elle peut se déterminer en refusant les inclinations de la sensibilité.

Être libre, c'est donc commencer parrefuser ce que le corps nous impose de faire et qui est une contrainte interne, pour ensuite se déterminer enfonction des valeurs que la raison présentera à la volonté.

La volonté libre est la faculté du choix qui suppose une. »

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