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Etre libre, est-ce ne rencontrer aucun obstacle ?

Publié le 08/04/2005

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Cela orientera la philosophie moderne a concevoir la liberté comme capacité morale de se déterminer en suivant la raison et non les passions. Être libre reviendrait alors à agir raisonnablement sans être influencé par mes passions. Ainsi on peut avoir l'impression de faire ce que l'on veut alors que nos actes sont dictés par un pur déterminisme, un produit de la loi de cause-effet Ainsi Spinoza voit la liberté comme une illusion : "Les hommes se trompent en ce qu'ils se croient libres; [...] ils sont ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés." " l'Âme est déterminée à vouloir ceci ou cela par une cause qui est aussi déterminée par une autre." Éthique, Livre II Pour Spinoza, la seule possibilité de concevoir des actes libres, c'est d'entendre une action libre comme une action dont les raisons ne se tirent que de moi-même. Ce qui implique une connaissance de nos pensées et de nos actions. Dans la même optique , Descartes voit dans la liberté, définie comme une absence de contrainte, une liberté négative : indifférence dans le choix entre plusieurs choses. Mais il définit une liberté positive :  c'est la connaissance claire qui me permet de bien agir, d'agir librement "si je connaissais toujours clairement ce qui est vrai et bon, je ne serais jamais en peine de délibérer quel jugement et quel choix je devrais faire, et ainsi je serais entièrement libre." Méditations métaphysiques Donc la liberté ne serait pas absence d'obstacle, mais plutôt prise de conscience de ce qui me pousse à agir pour pouvoir enfin décider de moi-même et choisir mes actes.

La distinction fondamentale, essentielle entre l'animal et l'être humain, entre la chose et la personne, ou bien encore entre l'objet et le sujet procède du fait que l'homme est doté par nature de la raison. Selon Descartes, c'est donc l'esprit pensant définissant l'humain qui lui donne la capacité d'être libre. Nonobstant, l'homme n'est pas libre en lui-même. En effet, à différentes étapes de l'acte volontaire, propre à l'homme, se dressent des obstacles divers et variés qui l'empêchent d'exercer sa liberté. Or, suffit-il pour être libre de ne rencontrer aucune difficulté, aucun obstacle ? Cette question intéresse donc le rapport entre la liberté et les obstacles à celle-ci. Entre outre, il y a ambiguïté sur ces termes de libertés et d'obstacles : nous nous baserons donc sur le schéma de l'acte volontaire qui distingue les différents sens que l'on donne au concept de liberté.  Le sujet revient à se demander si la liberté d'action se définit seulement par l'absence de contraintes, d'obstacles. Y a-t-il d'autres conditions indispensables, nécessaires à la liberté d'action ? Puis, la liberté de volonté, de décision, est-elle seulement une affaire d'obstacles, autrement dit l'acte spontané est-il libre ? La réflexion n'est-elle pas déterminante et primordiale lors d'un choix ? Enfin, est-ce vraiment possible et même concevable de ne rencontrer aucun obstacle de quelque ordre que ce soit, la question n'inviterait-elle pas à être dépassée et ne reviendrait-elle pas à se demander si être libre, est-ce surmonter les obstacles ?

« Le rationalisme cartésien nous montre déjà qu'une volonté infiniment libre,mais privée de raison, est une volonté perdue.

Plus nous connaissons, plusnotre liberté est grandie et fortifiée.

Si nous développons notre connaissanceau point de saisir dans toute sa clarté l'enchaînement rationnel des causes etdes effets, nous saisirons d'autant mieux la nécessité qui fait que telle chosearrive et telle autre n'arrive pas, que tel phénomène se produit, alors que telautre ne viendra jamais à l'existence.

Pour Spinoza, une chose est libre quandelle existe par la seule nécessité de sa propre nature, et une chose estcontrainte quand elle est déterminée par une autre à exister et à agir.

Ausens absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a une connaissanceabsolue de la réalité, et qu'il la fait être et exister suivant sa proprenécessité.

Pour Spinoza et à la différence de Descartes, la liberté n'est pasdans un libre décret, mais dans une libre nécessité, celle qui nous fait agir enfonction de notre propre nature.

L'homme n'est pas un empire de liberté dansun empire de nécessité.

Il fait partie du monde, il dispose d'un corps,d'appétits et de passions par lesquelles la puissance de la Nature s'exerce ets'exprime en nous, tant pour sa propre conservation que pour la nôtre.

Biensouvent nous croyons être libres, alors que nous ne faisons qu'être mus, parl'existence de causes extérieures :la faim, la pulsion sexuelle, des goûts ou des passions qui proviennent de notre éducation, de notre passé, de notre culture.

Nul homme n'étant coupé du milieu dans lequel il vit et se trouveplongé, nous sommes nécessairement déterminés à agir en fonction de causes extérieures à notre propre nature."Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommessont conscients de leurs désirs, et ignorants des causes qui les déterminent." Pour Spinoza, la seule possibilité de concevoir des actes libres, c'est d'entendre une action libre comme une actiondont les raisons ne se tirent que de moi-même.

Ce qui implique une connaissance de nos pensées et de nos actions.Dans la même optique , Descartes voit dans la liberté, définie comme une absence de contrainte, une liberténégative : indifférence dans le choix entre plusieurs choses.

Mais il définit une liberté positive : c'est laconnaissance claire qui me permet de bien agir, d'agir librement"si je connaissais toujours clairement ce qui est vrai et bon, je ne serais jamais en peine de délibérer quel jugementet quel choix je devrais faire, et ainsi je serais entièrement libre." Méditations métaphysiques Donc la liberté ne serait pas absence d'obstacle, mais plutôt prise de conscience de ce qui me pousse à agir pourpouvoir enfin décider de moi-même et choisir mes actes.

3.

La liberté est dans la connaissance des obstacles et des moyens pour les contourner Ainsi, la liberté n'est pas seulement une absence d'obstacles.

En fait, on peut même dire que dans un monde où jepourrais tout faire, je ne serais pas vraiment libre.

C'est parce que je rencontre des obstacles que je prendsconscience de ma liberté.

En effet, l'obstacle peut être contourné, c'est à moi de mettre en oeuvre les moyens dele résoudre, de le surmonter.

Or, en faisant ainsi, je prends conscience de ma force, de mon esprit et en définitivede ma liberté qui est justement ce qui est la base du dépassement de l'obstacle.En effet, en définissant la liberté négativement comme absence de contrainte, nous ne définissons pas la libertéspécifiquement humaine.

L'animal subit en effet les nécessités de la nature sans les transformer, sans marquer lanature de son empreinte.

L'homme se démarque des obstacles et de la nécessité naturelle par son travail, par soninvention.

Il est l'auteur de son histoire.Mais pour cela, il faut apprendre à connaître rationnellement les obstacles qui se présentent à nous et à lescomprendre.

En effet, comme le dit Sartre, c'est au sein de projet déterminés que je rencontre des obstacles à leurréalisation, des impossibilités, des contraintes.

Ma liberté s'enracine dans ses situations et c'est la façon dont je lesaccepte, les transforme ou m'en libèrent qui définissent ma liberté.

De même, pour Bergson, la véritable liberté de l'homme réside dans la création toujours nouvelle de nouveaux objets,manières d'être, bref de sa propre existence.

Les obstacles permettent ainsi d'obliger notre intelligence à se mettreen marche pour trouver de nouvelle manière de mener à bien nos projets.Les obstacles permettent donc à l'individu d'utiliser au mieux sa raison et d'apprendre à se servir de sa liberté.L'homme libre est celui qui utilise sa raison et dépend du consentement éclairé.

Ainsi, la liberté dans un premier temps s'apparente bien à une absence d'obstacles.

Je suis libre par exemple decourir où je le veux, quand je le veux.

Mais, la liberté est autrement plus importante.

Si nous ne sommes pasconscients que nous agissons en définitive pour d'autres raisons que celles que nous pensons, alors nous ne sommespas maîtres de nos actions et il n'y a pas de liberté.

Il faut donc dès lors prendre conscience des obstacles qui nousempêchent d'agir par nous-mêmes et comprendre comment les contourner, les effacer.

Parce que la véritable libertéde l'homme réside dans sa capacité à utiliser sa raison et à inventer chaque jour sa vie et les moyens de réaliser sesprojets.. »

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