Devoir de Philosophie

Être libre, est-ce plaisant ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

— Comment ce qu'on pourrait faire ? ll ne faudrait que leur ôter tous ces soins ; car alors ils se verraient, ils penseraient à ce qu'ils sont, d'où ils viennent, où ils vont» (Pensées, éd. Brunschvicg, 143). Privé de liberté parla multitude de ses charges (professionnelles, familiales, sociales), l'homme est libéré du fardeau le plus lourd : lui-même et sa liberté. Libéré de ces charges, il lui faudrait choisir (pour Pascal, «il faut parier, cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué»), ou plutôt choisir en connaissance de cause, puisqu'en un sens, il choisit tout de même. Mais, comme on dit, il ne veut pas savoir: mauvaise foi. • «Prendre ses responsabilité», «être condamné à choisir», «fuir sa liberté» comme un fardeau : toutes ces expressions s'inscrivent dans une problématique dont Nietzsche disait qu'il fallait découvrir la généalogie. En effet, que la liberté puisse être un fardeau, au point qu'on aspire à être dominé pour s'en débarrasser, présuppose qu'on puisse distinguer un sujet qui choisit et les actions qu'il fait. J'ai fait ceci, mais j'aurais pu faire autre chose : prendre mes responsabilités au lieu de les fuir, penser à mon salut au lieu de me divertir, ne pas être de mauvaise foi mais exister dans l' «authenticité»., etc.

« d'être ce qu'ils étaient, par une «sublime duperie de soi».

L'idée de liberté (d'un sujet responsable de ses actes) charge ainsi l'humanité d'un fardeau qui se nomme lamorale, la responsabilité, la culpabilité, l'accusation..., toutes les thèses morales qui sont les symptômes d'une vieépuisée qui se nourrit de vengeance et de ressentiment.

L'homme ainsi «libéré» est comme le chameau quis'agenouille et veut les plus lourdes charges, par exemple «s'humilier pour faire mal à son orgueil » ou «tendre lamain au fantôme lorsqu'il veut nous effrayer ». Le désir de vengeance et le ressentimentCette tension de la vie pour se surmonter elle-même sous la forme de la volonté de puissance peut-elle aller à l'infini? Une ascension infinie n'est pas possible parce que la volonté vient se heurter au temps : la volonté de puissancevient achopper sur l'essence du temps comme sur sa limite.

Elle peut bien vouloir l'avenir mais non pas le passé.

Sil'avenir est le domaine qui lui est ouvert, le passé semble lui échapper pour toujours : « En arrière ne peut vouloir lavolonté.

»La volonté ne peut vouloir en arrière que sous les formes morbides du désir de vengeance et du ressentiment.

Cettevolonté réactive ne veut pas simplement abolir ou annuler ceci ou cela, c'est contre le devenir lui-même dans cequ'il a d'irréversible et d'inexorable qu'elle s'exerce, parce que c'est à sa propre impuissance à vouloir pour le passéqu'elle se trouve confrontée. b) Renoncer à sa liberté est impossible J.-P.

Sartre ne nie pas que l'homme, être libre, puisse chercher à se défaire de sa liberté.

En effet, la consciencede sa liberté s'effectue nécessairement dans l'angoisse et nous préférons naturellement fuir cette inquiétude par desconduites de mauvaise foi.

Nous tentons de nous enfermer dans une définition, une essence, une passion qui nousaffranchiraient de notre inquiétante liberté. Mais «pour la réalité humaine, être c'est se choisir».

Par conséquent, «je suis condamné à exister toujours par delàmon essence [...] : je suis condamné à être libre».

L'homme découvre qu'il ne peut se libérer de sa liberté, quandbien même il s'y efforcerait : «la liberté est liberté de choisir, mais non liberté de ne pas choisir.

Ne pas choisir, eneffet, c'est choisir de ne pas choisir» (L'Être et le néant, coll.

Tel, p.

495). « L'HOMME EST CONDAMNÉ À ÊTRE LIBRE.

» SARTRE . Sartre doit son immense notoriété à la vogue de l'existentialisme (philosophie de la liberté et de la responsabilité), dont il fut considéré commele fondateur, même si la lecture de la « Phénoménologie » de Husserl et de « L'Etre et le Temps » de Heidegger l'a profondément influencé.

Deux formules pourraient résumer sa conception de la liberté.

La première, que l'ontrouve dans « Saint Genet » (1952): « L'important n'est pas ce qu'on a fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous .

» La seconde, qui figure dans un opuscule intitulé « L'Existentialisme est un humanisme » (Nagel) où Sartre répond à diverses objections formulées notamment, par les catholiques et les marxistes à sa conceptionexistentialiste de l'homme: « L'homme est condamné à libre .

» Qu'est-ce que l'existentialisme ? C'est l'affirmation que, chez l'homme,l'existence précède l'essence.

Autrement dit, rien n'est donné d'avance àl'homme.

N'ayant pas d'essence préalable, l'homme se trouve condamné àchoisir librement son essence : « Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, etqu'il se définit d'abord.

L'homme tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'estpas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien.

il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. » L'homme n'est ni ceci ni cela.

Son existence n'est d'abord soutenue par rien.

C'est précisément parce que l'hommen'est d'abord rien qu'il se distingue de toute autre réalité et que son existence est liberté, ne peut qu'être liberté.

La chose qui est ceci ou cela, qui n'est que ce queue est, ne saurait être libre.

Un arbre ne peut jamais être quel'arbre qu'il est.

Un objet n'a pas à être : un coupe-papier, par exemple, est.

Tout objet matériel est.

L'hommen'est pas.

Il n'est pas d'avance ceci ou cela, ce qu'il va devenir n'est pas décidé d'avance.

L'homme est ce qu'il sefait: « Ainsi il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir L'homme est seulement, nonseulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il se veutaprès cet élan vers l'existence; l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait. » Et si l'homme n'est d'abord rien et doit librement choisir son essence, cela signifie qu'il est pure subjectivité,projet :. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles