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Etre libre est-ce vraiment être seul et isolé dans la société ?

Publié le 09/09/2005

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La liberté ne peut consister à asservir autrui. B) Les libertés, loin de se combattre, s'appellent et s'éveillent mutuellement. (Lévinas) 1) La liberté ne peut être conçue de façon quantitative. * Elle ne se « partage » pas, comme les parts d'un gâteau ou les parcelles d'un terrain entre les différents héritiers. On ne peut lui appliquer la formule : « plus l'un sera libre, moins l'autre le sera ». 2) Tout au contraire, la liberté est partagée par les différents individus. * Plus l'autre prend de liberté à mon égard, plus il m'ouvre un espace de liberté en retour. 3) Ma liberté et celle de l'autre ne peuvent se soustraire mais plutôt se conjuguer et s'éveiller mutuellement. * Rencontrer un homme libre (Gandhi, Jésus, etc.) n'est pas une menace pour ma liberté mais au contraire comme une invitation à vivre moi-même en homme libre.

La société est un lieu artificiel crée par l’homme dans lequel les hommes sont en relation les uns avec les autres : ils sont en contact rapprochés et les actions des uns ont une influence sur les autres. Leur relation repose sur un pacte qu’ils ont passés ensembles dans lequel chacun se donnant à tous ne se donne à personne. Ainsi chaque homme a accepté, lorsqu’il est entré en société, de céder un petit peu de sa puissance et de sa liberté pour que la vie commune soit possible.  Mais alors est-on vraiment libre en société ? Est-ce que l’autre n’est pas le représentant de la limite de la liberté ? L’essence de la liberté dépend-elle de la solitude ? Est-on libre parce qu’on est seul ou peut-on être libre avec les autres ? En effet, il semble dans le même temps que  si notre liberté est garantie c’est aussi grâce à autrui. Alors est-ce que la solitude ne risque pas de briser toute liberté ? L’on pourrait penser que seule la solitude permette la liberté, mais alors la liberté est conçue comme l’absence d’obstacle. N’y a-t-il que la solitude qui me garantisse la liberté ? Et quelle solitude ? La solitude peut être physique comme le sage qui part réfléchir seul en haut de sa montagne (Chez Nietzsche c’est Zarathoustra), mais la solitude peut aussi se traduire, à l’égard de la société, par une indépendance d’esprit (chez Kant par exemple, ou Alain).

« « Imaginons que j'en sois venu à coller mon oreille contre une porte, à regarder par le trou d'une serrure.

Je suis seul et sur leplan de la conscience non-thétique de moi.

»Je suis seul & j'existe sur le plan de la conscience non-thétique ou immédiate de moi, cela signifie que mon attitude n'a aucun «dehors », que je n'ai pas conscience de « moi » comme objet et qu'il n'y a donc rien à quoi je puisse rapporter mes actes pourles qualifier , les juger.

Je suis mes actes et « ils portent en eux-mêmes leur totale justification ». « Or voici que j'ai entendu des pas dans le corridor : on me regarde.

»Qu'est-ce que cela signifie , sinon que le regard d'autrui me fige.

J'étais liberté pure, conscience allégée de toute image, me voicidevenu quelqu'un, un objet du regard.

Je me vois parce qu'on me voit : mon « moi » fait irruption.

En même temps j'en viens àexister sur le même plan que les objets.

Je suis objet d'un regard.

Autrui surgit et j'ai un « dehors », une apparence externe.

J'aiune nature qui ne m'appartient pas.

Ce que je suis pour autrui (vicieux, jaloux...), je ne suis plus libre de l'être.

Je suis engagédans un autre être.

Plus jamais je ne pourrai échapper à l'image qu'autrui me tend de moi-même.

Autrement dit, j'existe sur lemode d' « être-pour-autrui ». « Ma chute originelle, c'est l'existence d'autrui...

» Cela signifie donc que tout se passe comme si autrui me faisait m'écrouler aumilieu des choses.

C'est ce que je découvre dans la honte qui n'est, au fond, que « l'appréhension de moi-même comme nature».

Chute originelle qui fait songer au péché originel.

Je suis découvert, presque nu devant le regard tout-puissant de l'Autre,regard qui me dépouille de ma transcendance.Face à autrui, je ne peux plus qu'être « projet de récupération de mon être ».

Si autrui me regarde, je le regarde aussi.

S'il tendà me chosifier, je peux faire de même.

Mon projet de récupérer mon être ne peut se réaliser que si je m'empare de cette libertéd'autrui et que je la réduis à être liberté soumise à ma liberté.

Et, en effet, tout est combat, même l'amour.

Quel est, en effet, ledésir de tout être amoureux ? N'est-ce pas d'abord de posséder l'être aimé, d'en faire sa chose ? Le combat se poursuit mêmedans les moments les plus doux, jusque dans le désir, la caresse.

Le désir est une tentative pour déshabiller le corps de sesmouvements comme de ses vêtements et le faire exister comme pure chair.

Le désir, cette tentative d'incarnation d'autrui,s'exprime par la caresse : « En caressant autrui, je fais naître sa chair, par ma caresse, sous mes doigts.

La caresse estl'ensemble des cérémonies qui incarnent Autrui.

»Qu'est-ce que cela veut dire, sinon que la caresse, ce n'est pas le simple « contact de deux épidermes », mais une façon, pourmoi, d'empâter l'être désiré dans sa chair : « Mon but est de le faire s'incarner à ses propres yeux comme chair, il faut que jel'entraîne sur le terrain de la facticité pure, il faut qu'il se résume pour lui-même à n'être que chair...

»Devenu corps, chair, présence offerte, sous mes doigts, par ma caresse, autrui ne me transcende plus.

Je suis rassuré : autruiest ma chose, il ne sera plus que ceci, cad chair. Si Sartre nous fait sentir toute cette « part du diable » qu'il peut y avoir dans nos rapports avec autrui – qui, comme sa pièce dethéâtre « Huis clos » tend à montrer, sont souvent « tordus » - notons cependant que la vision sartrienne n'est pas entièrementnégative.

Sartre, à la suite de Hegel, reconnaît que j'ai besoin de la médiation d'autrui pour obtenir quelque vérité sur moi.

Dessentiments comme la honte ou la pudeur ne me découvrent-ils pas des aspects essentiels de mon être que j'ignorais sans autrui? Avoir honte, n'est-ce pas reconnaître que je suis tel qu'autrui me voit ? Que cette image qu'autrui me tend de moi-même n'estpas une vaine image ? Autrui est, ainsi, un médiateur indispensable entre moi & moi-même.

Il me fait passer d'une « consciencenon-positionnelle de soi » à « une conscience réflexive ».

Autrement dit il me fait accéder à une véritable conscience de moi-même.

D'où la formule : « Je suis un être Pour-soi, qui n'est Pour-soi que par un autre.

» Enfin si la relation à autrui est conflictuelle, c'est parce que le projet originel de tout être humain, c'est d'être cause de soi, decoïncider totalement avec lui-même, tel Dieu.

Or, ce projet d'être Dieu est, comme le dit Sartre, une passion inutile.

La peinturedu vécu concret de l'altérité dans « L'être & le néant » ne peut, sans doute, se comprendre qu'en référence à ce projet del'homme.

Si l'homme pouvait renoncer à cela, peut-être pourrait-il alors accéder à une vie plus authentique en assumant saliberté et en reconnaissant la liberté d'autrui comme autre. L'authentique liberté s'oppose au conformismeLes esprits libres, parce qu'ils suivent des chemins qui ne sont soumis à aucune contrainte sociale, n'obéissent à aucune mode etsont réduits à la solitude.

Les hommes disent aimer la liberté, à condition que cette liberté soit conforme à la définition qu'endonne le plus grand nombre.

Or, penser et agir librement, c'est ne pas se conformer à l'opinion générale. [Autrui est le seul à pouvoir satisfaire la plupart de mes désirs.

Un homme seul est un homme qui est doublement aliéné.

Il est aliéné par rapport à lui-même.

Il est aliéné par rapport à la nature.] Liberté et satisfaction des désirsClaude Lévi-Strauss rappelle que si l'homme est un être social, c'est tout d'abord parce qu'il est un être sexué.

Or, le désirsexuel est, dit Freud, le creuset de tous les autres désirs.

Étant seul, il m'est impossible de le satisfaire.

Ma liberté sexuelledépend donc bien du désir et du corps de l'autre. La dimension collective de la liberté. A) L'instauration de la liberté civile suppose non pas une limitation de la liberté naturelle mais son abandon pur et simple.(Rousseau) 1) Sur le plan politique, la liberté ne peut être que collective.

C'est un peuple tout entier qui est libre ou qui ne l'est pas.• Ex.: libération de la France à l'issue de la Seconde Guerre Mondiale.. »

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