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Etude du texte de Bergson: "Dans des conditions déterminées, la matière se comporte de façon déterminée [...] Et c'est pourquoi, en droit, sinon en fait, la conscience est coextensive à la vie."

Publié le 03/12/2009

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bergson

Depuis longtemps, les philosophes s'interrogent sur la conscience. Dans son texte, Bergson définit les fondements de la conscience, intimement liée à la vie. La matière est inertie, dépourvue de toute volonté et de spontanéité ; contrairement à la conscience qui fait appel à la raison et à la liberté. La liberté, à travers la conscience, conduit à créer.

La pensée de Bergson s'inscrit dans le prolongement de celle de Descartes pour qui la conscience est originaire, fondée sur le « cogito «, ainsi contrairement à la thèse habituelle qui ne reconnaît de conscience qu'à l'Homme, Bergson admet de façon quelque peu paradoxale que l'intelligence puisse s'étendre à l'ensemble des êtres vivants. Cependant, il ne s'oppose pas pour autant aux défenseurs du déterminisme et ne conçoit pas l'Homme comme étant un « Empire dans un Empire « pour reprendre le propos de Spinoza. Pour l'auteur, la conscience n'est pas une création distincte de la vie mais plutôt un élément coextensif à la vie. En défendant ce point de vue, Bergson affirme que, dans un monde matériel où tout est prévisible, il existe une part d'incertitude qu'est la vie car l'être vivant étant libre, il est aussi a contrario matière.

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« en tant qu'existence vécue.

La vie apporte quelque chose de plus que la matière brute ; elle s'introduit dans lamatière et le façonne à son insu en utilisant l'énergie dont elle dispose.

Cette aventure de la conscience dans lamatière est appelé élan vital.

La durée de la conscience est aussi perpétuelle accumulation du passé dans leprésent.

Contrairement à la matière qui n'est pourvue d'aucune initiative propre, l'être vivant est le créateur de sonmouvement ; ce mouvement est alors imprévisible car ceux-ci sont libres et disposent d'un libre arbitre leurpermettant de choisir et d'orienter leur futur dans le sens de l'adaptation et ainsi de former une « zoned'indétermination » dans un environnement matériel dont le comportement est déterminé.

Cette liberté détermineainsi leur mouvement comme étant volonté ; la volonté n'a donc pas de causes premières comme l'a l'inertie.

On nepeut donc pas, comme pour la matière, anticiper le mouvement des êtres vivants puisque celui-ci dépenduniquement du sujet en lui-même.Enfin, Bergson tente d'expliquer ce qu'est la conscience et comment elle est intimement liée à la vie.

Il veut ainsimontrer par une suite de conséquences que le passé, le présent et le futur forment une continuité indissociable, etde ce raisonnement, il affirme que la mémoire et l'anticipation forment la conscience. Il affirme que la meilleure manière de construire son avenir est de le préparer dans le présent sur la base de ce qui aété effectué dans le passé.

Il en déduit que la vie s'emploie idéalement à satisfaire ces principes en mémorisant lepassé et en anticipant sur les choix à voir.

Pour lui, ce mouvement perpétuel lie le passé, le présent et le futur dansun « continuum » qui évolue de manière continue au fil du temps.

En effet, nos actes résultent d'une évolutioncontinue qui tient compte du passé et du futur, en devenir.

L'être vivant ne s'inscrit pas dans le présent comme lamatière où à un instant donné on est capable de déterminer sa position à l'instant suivant.

Les lois qui le gouvernentévoluent en conséquence, propres à chaque être vivant, à son passé, constitué de différents choix qu'il a effectuéet donc des futurs qu'il s'est construit antérieurement pour construire ceux à venir.

Dans ce sens, passé, présent etavenir forment une « continuité indivisée ».Pour Bergson, la faculté qu'a l'être vivant de pouvoir stocker et utiliserson passé pour effectuer des choix et aider à sa propre évolution constitue la conscience.

En cela, la conscienceest étroitement liée à la vie. Pour autant, il est possible d'objecter certains points.

D'une part, Bergson considère que la matière et l'espritforment un duel inséparable.

En effet, si l'esprit anime la matière, il le fait par le biais de la vie, c'est-à-dire àl'intérieur de la matière.

Celle-ci s'applique, selon lui, à tous les êtres vivants, y compris les végétaux et les animaux.Dans ce dernier cas, les animaux sont effectivement capables de procéder à des choix résultant d'une certaineexpérience ayant été acquise par eux-mêmes dans le passé mais les animaux se servent de leur conscience defaçon très limitée et très temporaire, pour anticiper l'avenir.

Cette utilisation de la mémoire et cette anticipation trèsrelative résulteraient soit d'un conditionnement soit d'un instinct animal.

Peut-on alors encore parler de consciencedans ce cas ?D'autre part, même concernant l'être humain, le fait de mémoriser et anticiper constitue-t-il unepreuve de conscience ? N'est-ce pas parfois une illusion, parmi les différentes possibilités ? N'est-il pas amené àchoisir une décision qu'on lui aurait dictée à son insu, par son inconscient, des impératifs moraux, religieux, desphénomènes sociaux (en tant qu'individu appartenant à une masse ? Dans ce cas, l'Homme n'est-il pas prisonnier deses choix, même s'il se les impose à lui-même ? Peut-on encore parler de conscience ?Enfin, lorsque l'Hommeprocède mécaniquement à des choix sur la base d'une explication acquise, contre l'anticipation et la mémoire, laconscience ne nécessiterait-elle pas une prise de recul par rapport à notre manière de nos comporter qui nousrévèle à nous-mêmes et nous permet de nous libérer des facteurs qu'on ne perçoit pas à première vue qui nousconditionnent et des choix mécaniques. Pour conclure, selon Bergson, nous sommes un composé de conscience et de matière que la vie enveloppe.

D'unepart parce que la conscience est liée à la faculté de l'être vivant de mémoriser des souvenirs et de profiter ainsi deson passé pour anticiper l'avenir en effectuant des choix.

D'autre part, plus la vie est évaluée, plus la conscienceest également évaluée (cela distingue la conscience des animaux de celle des Hommes).

En effet, l'Homme estsoumis à des règles et la nature l'a doté d'outils qui font qu'il fait évolué lui même son propre model dereprésentation, contrairement à la matière qui suit tout le temps un même model.

Enfin, plus on vit intensément,plus cette conscience est aigue et plus l'on fait appel à elle.Vie et conscience semblent intimement liées puisque la vie, mouvement libre, conduirait les êtres vivants à créer etcette création serait elle-même dépendant des facultés de la conscience. Sujet désiré en échange :L\'hypothèse de l\'inconscient contredit-elle l\'exigence morale ?. »

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