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Existence des choses, existence des hommes, existence de Dieu ?

Publié le 27/02/2008

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dieu
L'existence se distingue de l'essence en tant qu'elle se réfère à l'extériorité,  tandis que l'essence réside dans l'intériorité, elle correspond à ce qu'est l'être. L'existence d'un être se manifeste à d'autres êtres, elle se situe dans un monde. La notion d'être est ici trop vague. Le sujet permet de l'expliquer. L'être peut signifier les choses (plantes, animaux..), les hommes ou encore, dans un sens suprême, Dieu. L'existence se définit comme étant l'être dans l'extériorité, elle s'oppose au néant, à la mort, la preuve en est que cette dernière y met fin. Ce terme, se rapportant à des sujets de nature très différente, pose la question de son unité, de sa définition. En abordant la question de l'existence des choses, des hommes et de Dieu veut-on dire plus que les choses, les hommes et Dieu sont ? L'existence, en effet, peut sembler tautologique alors que l'essence nous permet d'accéder à la définition de chaque être. La problématique est la suivante : la notion d'existence est-elle multiple ? Si tel est le cas dans quelle mesure elle ne se perd pas dans cette multiplicité ? Permet-elle de mettre en relation des êtres de nature très différente ? L'instauration de degrés d'existence est-elle une solution ? L'existence est-elle essentiellement humaine ?
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« La gradation permet de sortir l'existence de la généralité indéterminée.

Pour autant nous oublions une dimension essentielle de l'existence, à savoir la mortalité. III- L'existence essentiellement humaine ? Les philosophes appartenant au mouvement de l'existentialisme (Kierkegaard, Heidegger, Sartre…) mettent au premier plan la notion de finitude, c'est-à-dire le fait pour l'homme d'être mortel et d'en être conscient.

L'homme sedistingue des autres animaux et des anges par la conscience de sa finitude, les premiers n'ayant pas de conscienceet les seconds étant éternels. La mort accompagnée de sa conscience définit précisément la nature humaine.

Ces deux notions sont même les fondements de la philosophie qui se soucie de l'existence.

La conscience qu'à l'homme de sa condition finie,mortelle et vouée à la souffrance et l'épreuve infinies (tragique existentiel), est le point de départ de la réflexion deKierkegaard (considéré comme le « père de l'existentialisme »)...

Mais cette conscience de la finitude trouvera sonexpression la plus originale avec Heidegger.

Celui-ci considérera que l'humain est essentiellement « être-pour-la- mort » ( Sein zum Töde ), trouvant en cela une véritable vérité « existentiale » (modalité fondamentale du fait d'être).

Il va plus loin puisqu'il considère que laconscience humaine est seule capable, dans sa résolution à ne plus ignorercette finitude mais bien à l'assumer, de fournir une vie « authentique » (Cf.Être et Temps ).

Seul l'homme capable d'affronter avec sérénité cette inéluctabilité de la mort, la sienne propre (il rappelle que je suis seul devantma propre mort), peut alors s'engager dans une existence qui sera l'occasionde manifester ses capacités les plus propres, les plus authentiques.

Laconscience et la mort deviennent, en ce sens, des capacités fondamentalesd'ouverture à la vérité de « l'être-là » que je suis ( Dasein ).

Plus, la mort et la conscience définissent l'essence humaine en tant qu'elle est seule conscienteet mortelle.

Heidegger considère en effet que seul l'homme, par saconscience, meurt, alors que les animaux, par exemple, restent prisonniers del'immédiateté irréfléchie, instinctive et naturelle qui les empêchent d'accéderà cette conscience fondamental d'eux-mêmes et de leur sort inéluctable (Cf.Les concepts fondamentaux de la métaphysique.

Monde-finitude-solitude ). Les philosophes n'ont pas attendu l'existentialisme pour aborder la question de la mortalité humaine.

Déjà nous trouvons dans les Pensées de Pascal une réflexion sur la mort et sur son caractère constitutif de l'existencehumaine, l'homme ne pouvant passer outre cette réalité. « Il ne faut pas avoir l'âme fort élevée pour comprendre qu'il n'y a point ici de satisfactionvéritable et solide, que tous nos plaisirs ne sont que vanité, que nos maux sont infinis, et qu'enfin la mort, qui nousmenace à chaque instant, doit infailliblement nous mettre dans peu d'années dans l'horrible nécessité d'êtreéternellement ou anéanti ou malheureux.

» Le fait pour l'homme d'être conscient de sa finitude le distingue des animaux.

En ce sens l'existence serait de manière abusive attribuée aux choses (plantes et animaux) dans la mesureoù elle serait inséparable d'une conscience de la mort. D'autre part le terme d'existence peut difficilement être attribué à Dieu s'il est inhérent à la conscience de la mort, dans la mesure où Dieu se définit comme étant éternel.

L'éternité est en dehors du temps tandis quel'existence se réalise dans le temps.

« La longueur du temps n'est faite que de la succession d'une multitude d'instants, qui ne peuvent se dérouler simultanément ; qu'au contraire, dans l'éternité, rien n'est successif, tout est présent , alors que le temps ne saurait être présent tout à la fois.

» SAINT AUGUSTIN, Confessions, XI.

13 Conclusion Nous ne pouvons attribuer l'existence ni aux choses (plantes et animaux), ni à Dieu, parce que l'existence est essentiellement humaine.

Elle suppose en effet la conscience de la finitude, ce qui est le propre de l'homme.« L'essence de l'homme est d'exister.

» Heidegger, Etre et temps, introduction.. »

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