Devoir de Philosophie

Explication de texte - Alain: Des liens entre parole et pensée

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

alain
Dans ce texte d'Alain, philosophe français de la fin du XIX° siècle et du début du XX°, c'est le thème de la pensée et plus précisément de la parole et de la pensée qui est abordé. L'auteur construit sa thèse autour du rapport entretenu entre ces deux notions et celle du rôle de la communauté qui, selon lui, est indispensable à l'élaboration d'une pensée individuelle. C'est ainsi qu'il dégage deux parties dont la première, allant de la ligne 1 à la ligne 4, traite du lien général entre le langage et la pensée et la deuxième, de la ligne 5 à la ligne 14, traite du lien qu'exerce le langage dans le rapport entre la pensée individuelle et la pensée collective. Son argument étant que l'homme ne peut se connaître et donc se penser qu'à travers autrui, soulevant le problème de la distance entre l'individu et ce qu'il appelle l' « ordre humain ».
alain

« Et c'est sans doute en cette universalité du langage que nous pouvons faire une première critique du lien que fait l'auteur entre la parole et la pensée.

Parce-que si la parole est universelle, que les mots dont nousnous servons pour parler et échanger sont universels, n'avons-nous donc pas finalement non pas une penséepropre à nous-mêmes mais plutôt une pensée commune élaborée sur ce que nous ont appris les mêmepersonnes qui nous ont appris à parler et donc à penser ? Peut-on réellement penser différemment que touteautre personne dans la mesure où nous utilisons le même langage qu'elle ? C'est ainsi que dans une deuxième partie, l'auteur approfondi ce lien entre la parole et la pensée en nous démontrant justement le lien qu'opère le langage entre la pensée individuelle et la pensée commune.

Et, c'esten expliquant cela par le biais de ce qu'il appelle l' « ordre humain », ou autrement dit le langage, qu'il parvientà montrer la nécessité de l'enfant à apprendre à parler grâce à son entourage.

Le langage lui permettant nonseulement d'accéder à la connaissance du monde mais aussi à la connaissance de lui-même qu'il acquiert par lareprésentation de son être que les autres lui reflètent.

Parce-que comme Alain le dit : « on le désigne à lui-même » (l.6). Et c'est avec cela que l'auteur pose immédiatement tout le problème de son texte parce-que c'est à ce momentlà que l'enfant se retrouve confronté à « l'opposition du moi et du non-moi » (l.7).

Opposition que nous pouvonsexpliquer par la proximité infime et de ce fait problématique entre ce que l'on croît être notre propre penséeet ce qui, en fait, relève de la pensée commune que l'on considère par erreur comme propre à nous-mêmes,propre à notre réflexion.

Et si Alain parle de cette opposition comme d'une « théorie abstraite », c'est sansdoute parce-que nous n'avons aucun moyen de savoir si notre pensée est, ou non, influencée par celle desautres… L'auteur parle également, de l'opposition entre « moi et les autres » (l.9).

Celle-ci découle directement de laprécédente opposition faite entre pensée individuelle et pensée commune puisque, l'homme étant un êtrepensant, si la pensée détermine l'homme et que cette pensée, comme nous venons de le voir, peut être parfoisjugée comme personnelle à mauvais titre, cela va de même pour le moi que nous pouvons donc juger commeparfaitement propre à nous-mêmes alors qu'en réalité, il est peut-être largement influencé par nos penséesnon personnelles. Pour faire simple, si l'homme est un être pensant mais que ses pensées ne sont non pas propres à lui-mêmemais communes, alors le moi qui définit cet homme n'est donc plus vrai, laissant place à cette notion de « non-moi » puisqu'il pense comme d'autres hommes. Pour finir, l'auteur montre l'acheminement de l'échange de la parole s'exerçant d'abord « entre la mère etl'enfant » et allant jusqu'aux « compagnons » (l.11) afin d'illustrer son dernier propos sur « l'existencecollective […] seule possible pour l'enfant .» (l.15).

Ce qui est en fait la thèse de l'auteur sur le rôlequ'entretient le langage dans la diffusion de la pensée individuelle grâce à la pensée collective.

En bref, cequ'Alain juge comme primordial à la connaissance de soi : la communauté sans laquelle, d'après lui, nous nepourrions fonder de réflexion personnelle. Pourtant, on en arrive à se demander comment l'auteur peut prôner la pensée commune au service de la pensée individuelle sans pour autant se méfier de la confusion que l'être peut faire entre les deux ? Si l'êtreest capable de discerner ce qui lui est propre et ce qu'il tient des autres, alors pourquoi la pensée collective jouet'elle un rôle qui semble être si important alors qu'en fin de compte, nous pourrions nous en passer ? Parce-que si nous avons besoin de la pensée d'autrui pour penser de façon personnelle, le fait que nous nousappuyions sur d'autres pensées que les nôtres ne rend-il pas de ce fait notre pensée immédiatement nonpersonnelle ? Pour conclure, on peut reconnaitre à Alain le mérite d'avoir soulevé une question importante même si les problèmes que cette question pose n'en restent pas moins délicats.

Car en effet, si sa thèse semble dans unpremier lieu être tout à fait solide, nous avons bien vu que sur un plan philosophique, elle reste assez fragile depar le problème qu'elle soulève quant à la notion de connaissance de soi.

Parce-que si nous apprenons à penserindividuellement par le biais de la pensée collective, avons-nous finalement une totale connaissance de nous ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles