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Explication de texte: Hume sur ''le moi'' imperceptible

Publié le 06/05/2012

Extrait du document

hume

La problématique du texte

 

 La question traitée : Quel est le statut de réalité de ce que nous désignons sous le terme de « moi « ? En quoi  consiste-t-il ? [La question n'est pas neuve (voir Pascal), mais elle est posée par Hume à nouveaux frais].

 

 La thèse du texte : Le « moi « n'est qu'une collection de perceptions sans rien en deçà d'elle. « Je ne parviens jamais, à aucun moment, à me saisir moi-même sans une perception «.

 

 La thèse adverse

Hume s'oppose de manière explicite à tous ceux qui conçoivent un moi substantiel (un support stable et continu) et auquel devrait être rapporté la diversité des nos perceptions. Descartes est spécialement visé.

Pour Hume un tel moi est un mystère incompréhensible.

 

 Plan du texte

Dans un premier temps (« Il y a...parfaites «), Hume présente la thèse adverse (l'idée qu'il existerait un  moi substantiel qui serait connu de nous).

Dans un deuxième temps  (« Pour ma part ... perception «), il entreprend de montrer le caractère problématique de cette thèse. Si on s'en tient strictement aux données de l'expérience, on ne peut jamais se saisir sans ses perceptions.

hume

« rien observer que de la perception ».

Pour Hume l'idée d'un moi substantiel est un mystère incompréhensible.

- Partie explicative Dans un premier temps (« Il y a...parfaites »), Hume fait état de la croyance selon laquelle il existerait un moi connu de nous,assimilable à une entité, à une substance.

Ce moi serait notre identité personnelle.Hume analyse cette croyance pour en relever plusieurs caractères.

Ce serait, dit-il, un moi dont nous aurions « à tout momentla conscience intime ».

C'est dire que le moi serait quelque chose de simple et de concret au fond de nous-mêmes, présent àl'expérience de chacun.Par ailleurs il serait quelque chose dont nous sentirions « la continuité d'existence ».

C'est dire qu'il y aurait une permanencede ce moi dans le temps, en dépit des transformations psychologiques, physiques que nous subissons.

Ce moi que je suisaujourd'hui c'est ce moi que j'étais hier, il y a deux mois, un an, dix ans...même si entre temps j'ai pu changer.Autre fait remarquable : nous serions absolument certains « de son identité et de sa simplicité parfaite ».

Arrêtons sur cepoint.

La certitude caractérise l'état de l'esprit qui adhère fortement à une pensée.

Ce qui fonde la certitude, lui donne uncaractère objectif c'est l'évidence.

Comme on le voit en mathématiques lorsqu'on fait des démonstrations.

En effet une véritédémontrée, pour qui a fait la démonstration, s'impose à l'esprit.

Elle est certaine parce qu'évidente.

Or la certitude del'identité du moi serait fondée par une évidence encore plus grande que celle procure une démonstration.

Nous serions pluscertains de l'identité de notre moi que d'une propriété du triangle telle que la somme des angles est égale à deux droits.Il y a donc une croyance certaine en un moi, permanent, simple et identique.

Cette croyance, selon Hume, se rencontre chez« certains philosophes ».

Effectivement on la trouve par exemple chez Descartes : « je suis une substance dont toute la natureou l'essence est de penser » peut-on lire dans la deuxième des Méditations métaphysiques.

« La chose pensante » que jesuis, est une idée claire et distincte.

Elle a le caractère de l'évidence, elle est indubitable.Mais on peut considérer que cette croyance dont nous parle Hume est partagée par le plus grand nombre des hommes.

Pourbeaucoup, le seul moi réel, le vrai moi c'est celui qui est enfoui en nous, celui qui ne change jamais, une sorte de moi « pré-identitaire ».

Le moi social étant, lui, considéré plutôt comme un moi conventionnel, changeant, inauthentique.

Hume vient de définir ce qu'il faut entendre par moi profond.

Dans un deuxième temps (« Pour ma part...perception »), ilentreprend de montrer le caractère fictif de ce moi.Pour cela il nous fait part de son expérience « Pour ma part quand je pénètre le plus intimement dans ce que j'appelle moi ».Hume, en bon empiriste qu'il est, adopte ici le point de vue selon lequel l'unique source de la connaissance est la perceptionsensible, donc l'expérience, la rencontre avec le donné.

Or que lui donne l'expérience ? Toujours et seulement unemultiplicité de perceptions particulières de ceci et de cela, mais jamais la perception d'un moi continu, simple et identique àlui-même dans le temps.

Hume précise sa pensée : « Je ne peux me saisir, moi, en aucun moment sans une perception » ; Parexemple si j'ai froid, je ne me saisis que comme « perception de froid », autrement dit c'est le froid que ma conscience saisitet non pas le moi.Plus loin dans son œuvre il comparera l'esprit à un théâtre où les perceptions diverses font successivement leur entrée,passent et repassent, glissent sans arrêt.

Si l'on s'en tient scrupuleusement à ce qui est effectivement donné, on doit considérer, selon Hume, que je ne puis me saisirsans mes perceptions.

Et s'il en est ainsi ce n'est pas parce que les perceptions feraient barrage, que le moi serait cachéderrière elles, mais c'est que je ne suis rien qu'elles.

Un ego séparé des impressions est une illusion.

Telle est l'idée centraledu texte.

C'est ce que va tenter de prouver Hume dans un troisième moment (« Quand mes perceptions...néant »).

Que se passe-t-ilquand les perceptions sont rendues impossibles ? Deux situations sont envisagées : d'abord celle du « sommeil tranquille »et ensuite une situation plus radicale, celle de la mort...

Ces deux situations de non perception sont équivalentes à une pertede mon existence.Dans le « sommeil tranquille » bien loin de ne plus avoir conscience que de notre "moi", nous n'avons plus aucune consciencede nous-mêmes.

Donc, l'absence (ou la diminution en nombre et en intensité) de toutes les impressions, équivaut à ladisparition momentanée du sujet que je suis.

C'est comme si je n'existais pas [« On peut dire vraiment que je n'existe pas »].A partir du moment où je cesse de percevoir je cesse d'être.

Perception et être forment une totalité qui émerge et disparaîten même temps.Dans l'hypothèse de la suppression définitive des perceptions - la mort et non plus le sommeil -, les choses seraient encoreplus claires car là je ne serais plus seulement un sujet intermittent, mais tout simplement « un parfait néant ».Un être qui cesserait de percevoir cesserait par là même d'être, serait anéanti définitivement.

Il n'y a rien d'autre derrière lesperceptions absentes.

- Conclusion : Ce texte est intéressant pour la critique qu'il fait de la notion d'un moi substantiel.

L'idée d'un moi profond, antérieur à toute. »

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