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Explication de Texte Bergson

Publié le 17/01/2016

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bergson
Intro : Un poète aura forcément besoin de la matière pour réaliser un poème, de même qu'un peintre aura nécessairement besoin d'une toile pour retranscrire l'image qu'il a à l'esprit. Dans ce cas, la matière est essentielle dans l'interprétation de notre conscience. Cependant, lors d'une discussion, ou d'un débat, les personnes vont énoncer leur opinion, leur ressenti à l'oral, sans passer par le biais de la matière. Nous pouvons donc nous demander si la matière joue un rôle important dans la transcription de notre conscience. Bergson répond à cette question que la matière est élémentaire dans la transcription de la pensée car elle nous incite à produire un effort qui va approfondir notre réflexion. Bergson énonce cette réponse en trois temps. Ligne 1 à ligne 7 « Mettons donc […] qui s'entrepénétraient » dans cette première partie Bergson annonce un certain lien entre la matière et la conscience. Ligne 7 à ligne 12 « D'autre part […] soi-même » ici Bergson explique que nous avons besoin de faire un effort pour retranscrire notre pensée, et que cet effort est dû à la matière. Ligne 12 à ligne 15 « Or cet effort […] l'intensification » enfin Bergson donne les conditions nécessaire pour que la matière permettent la transcription de notre conscience. I: Dans les premières lignes du texte Bergson annonce la première partie de sa thèse dans laquelle il défend que la matière a une effet clarifiant sur la conscience. « Mettons donc matière et conscience en présence l'une de l'autre : nous verrons que la matière est d'abord ce qui divise et ce qui précise ». Il montre alors que le lien qui lie la matière et la conscience n'est pas juste la transcription. En effet, lorsque l'on pense, nos idées ne sont pas triées, elles nous viennent l'une après l'autre à l'esprit. Pour pouvoir nous éclaircir nos pensées, définir quelles i ier. De cette façon, « la matière est ce qui divise ». Mais Bergson ajoute que la matière est aussi « ce qui précise ». En effet, les idées qui nous viennent à l 'esprit ne sont que brèves, vagues. Une fois les avoir mis à l'écrit, nous pouvons les affiner et les préciser. Comme le ferait un peintre après avoir choisit ce qu'il allait peindre, il va d'abord faire un croquis de ce qu'il a pensé, puis affiner en allant dans le détail. Et Alain va également dans le sens de Bergson en disant que « la loi suprême de l'invention humaine est que l'on n'invente qu'en travaillant » Pour compléter sa thèse, Bergson explique que si il n'y avait pas la matière, nos pensées ne serait que confusion. « une pensée, laissée à elle-même offre une implication réciproque d'éléments dont on ne peut dire qu'ils soient un ou plusieurs : c'est une continuité et dans toute continuité il y a de la confusion » cette confusion est dû à une continuité, à une in-interruption de nos idées. En effet si je veux développer mes idées sans les mettre à l'écrit, elles vont petit à petit devenir floues. Si nous prenons l'exemple d'un d'élève faisant une dissertation, si il ne veut pas se mélanger dans les arguments qu'il a, ou en oublier un, il a intérêt de les diviser à l'écrit, autrement dit sur la matière, afin de développer de ceux-ci de bons raisonnements. De cette façon, au fil de ma réflexion, ma pensée va « s'éparpill[er] en mots ». Bergson dit que c'est le seul moyen pour que notre pensée devienne « distincte ». D'où l'intérêt pour un élève de faire un brouillon. II : Bergson annonce que "la matière provoque et rend possible l’effort", cela constitue la deuxième partie de sa thèse. On se rend compte, avant même que cela soit démontrer, que la matière est ici perçue à la fois comme cause à l’origine de l'effort, et comme moyen de sa réalisation. Autrement dit, tant que l'homme n'est pas confronté à la matière on le peut pas parler d'effort. Toutefois l'effort sur la matière n'est pas forcément physique, il peut aussi être intellectuel, comme le fait de débattre sur un sujet. Mais Bergson souligne que « la pensée qui n'est qu'une pensée, l’œuvre d'art qui n'est que conçue, le poème qui n'est que rêvé, ne coûtent pas encore de la peine ; c'est la réalisation matérielle » ce n'est pas en effet le fait d'avoir une idée qui suscite l'effort, comme pourrait le faire un élève qui décide de faire des dissertation chez lui pour s'entraîner à l’épreuve du baccalauréat. Par contre il faut produire un effort pour transformer notre pensée en quelque chose de réel, pour donner à la matière une forme se rapprochant de celle qui a été rêvée, ce que Bergson nomme la "réalisation matérielle". En effet cette réalisation ne se fait pas spontanément sans intervention humaine, si l'élève veut faire des dissertations il va devoir faire l'effort de retranscrire les idées auxquelles il a réfléchit pour répondre au problème de la dissertation. On comprend que « la pensée qui n’est que pensée » ne coûte pas de la peine, car elle ne demande pas d’apport d’énergie, car il n’y a pas de résistance à ce que cette pensée vienne à l’esprit . En effet, une pensée peut apparaître dans notre esprit sans que nous en ayons exprimé la volonté. Elle ne demande donc pas de dépense d’énergie intellectuelle, car si cette énergie est utilisée, la pensée n’est plus seulement pensée, mais réfléchie, transformée, organisée. De même, "l’œuvre d’art qui n’est que conçue" est à l’artiste un ensemble de sensations visuelles ou auditives. Comme dans le cas de la pensée, l’artiste qui n’a pas encore été confronté à la matière, n’a pas produit d’effort. Il en va de même pour le poème. L’auteur utilise pour ce dernier exemple le verbe rêver qui montre bien qu’il ne s’agit pas d’un acte volontaire mais d’un état : la rêverie et de cette manière il montre que l'effort n'a pas encore été produit. Mais Alain dit que «la méditation de l'artiste serait plutôt observation que rêverie » Le texte montre ensuite les avantages de l’effort. Certes, "l’effort est pénible", car il nous oblige à nous affaiblir en dépensant de l’énergie. Toutefois, on doit aussi en voir les aspects profitables. En effet, l'effort permet de réaliser de manière matérielle ce que l'esprit humain a produit. Mais ce n’est pas seulement pour cela que l’effort est "précieux". L’œuvre est en quelque sorte le résultat de l’effort, mais l’effort est également « précieux » en lui-même en laissant à part l’œuvre. L’effort va à l’encontre de la tendance naturelle. Produire un effort, c’est donc refuser de se laisser déterminer par sa nature. Comme l’effort pour y parvenir est pénible, il faut que l’homme soumette ses tendances naturelles aux ordres de son esprit . Il se fixe donc des lois qu’il place au-dessus de ce qui le définit. De cette façon, lorsque, par son effort, il obéit à ces consignes qu’il s’est lui-même fixées, l’homme se place au-dessus de lui-même en tant qu’être naturel. Bergson affirme que l’homme s’est ainsi "haussé au-dessus de [lui]-même". De cela vient en partie la dignité de l’homme. III. L’explication vient surtout dans la dernière partie du texte, dans laquelle l’auteur met en évidence les mécanismes par lesquels la matière et l’effort parviennent à donner à l’homme cette dignité. Bergson souligne tout d’abord « la résistance » qu’offre la matière à l’action de l’homme sur elle. Autrement dit, la matière tend donc à donner une résistance à l’action de l’homme. En ce sens elle peut être considérée comme un obstacle à la réalisation immédiate de l’œuvre. On peut remarquer à ce propos que ce n’est pas la matière en elle-même qui présente un obstacle, mais les lois par lesquelles elle est déterminée. Néanmoins ces lois ne peuvent pas apparaître à l’homme en dehors de la matière. Ce n’est que par la matière qu’elles peuvent se manifester. Il est donc compréhensible d’associer la matière à cet obstacle ou cette résistance.Mais d’un autre côté, l’œuvre étant la réalisation matérielle de la pensée, seule la matière peut permettre à l’homme de la produire. L’effort ne pouvant être fait que sur la matière, celle-ci est donc « l’instrument » de la dignité humaine que l’on a perçue. Ceci est permis par sa « docilité », car en effet la résistance de la matière n’est ni absolue ni invincible : sans les lois physiques, la matière n’est pas en elle-même résistante à l’action humaine. On peut en effet transformer la matière, la déformer, de façon à obtenir une forme qui était impossible sans l’action de l’homme : ainsi la matière "garde l’empreinte" de l’action que l’homme à eu sur elle. Sans cette docilité, tous les efforts resteraient vains. Enfin, la matière ne peut jamais correspondre exactement à la pensée ou à l’image que l’on avait, car celles-ci sont imaginaires, alors que l’œuvre matérielle est réelle. Elle peut s’approcher plus ou moins de l’idée que l’on en avait mais sans pour autant la reproduire fidèlement. Ainsi l’objectif n’est jamais entièrement atteint. Toutefois on peut toujours produire un effort plus important pour tenter de s’approcher plus de l’objectif initial. Dans cette mesure, la matière est bien un "stimulant" de l’action humaine. Finalement, on peut résumer en affirmant que la matière "éprouve notre force, en garde l’empreinte et en appelle l’intensification". CCL : à la question « la matière joue t-elle un rôle important dans la transcription de notre conscience ? » il faut répondre en trois temps. La matière va nous permettre de synthétiser notre conscience, mais cette transcription va susciter en nous des efforts, qu'ils soient physique ou intellectuel, pour la réalisation matérielle de notre esprit. Ces effort vont nous conduire à nous surpasser et à une améliorer dans nos capacités et dans nos connaissance, elle nous permet de repousser nos limites.

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