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fascicule de philosophie

Publié le 26/11/2023

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« Fascicule DE PHILOSOPHIE DOMAINE I : LA REFLEXION PHILOSOPHIQUE Problème structurant : Si nous partons du principe de l’universalité de la raison, peut-on-attribuer une origine à la philosophie ? Introduction générale Réfléchir sur la philosophie, c’est se pencher sur une activité adossée à une faculté nommée raison.

En quoi consiste-t-elle ? Quelles sont ses caractéristiques ? La raison est-elle l’apanage de certains ou plutôt est-elle un bien commun appartenant à tous ? Si nous partons du principe de son universalité, serait-il légitime de vouloir trouver à la philosophie une origine spatio-temporelle ? Si philosopher revient à se servir de sa raison, tout homme n’est-il pas forcément philosophe ? Toutefois la possession de la raison suffit-elle pour philosopher ? Ne faudrait-il pas certaines conditions afin que cette faculté soit mise en éveil ? Sous ce rapport, la question de l’origine ne devrait-elle pas mettre en exergue la provenance intellectuelle de la philosophie ? Qu’est-ce qui d’ailleurs fait la spécificité de la philosophie : son objet ou la nature de ses interrogations ? En fonction de ce qui la spécifie, la philosophie estelle encore d’actualité ? Autant d’interrogations qui, dans l’ordre de leur énonciation, constituent les différents moments de ce travail. QU’EST –CE QUE LA RAISON ? La Raison est, au sens le plus général, la faculté spécifiquement humaine de juger (distinguer le vrai du faux), de connaître et de comprendre.

La connaissance, en particulier, repose sur notre faculté de concevoir, c’est-à-dire produire des représentations objectives, en quoi la raison se distingue des simples pensées qui restent par définition « subjectives ».

La raison se distingue de la conscience ou de la pensée pure, puisque la première peut être confuse, et la seconde existe également sous une forme « affective » ou « imaginative ».

La raison est une faculté, c’est-à-dire une opération spécifique de notre esprit, elle n’est pas l’esprit lui-même ("l’âme") et encore moins le "vécu" intérieur. Le Réel désigne, dans un premier sens, tout ce qui existe, ou le fait d’exister. Notons qu’il ne s’agit pas exclusivement de la « réalité matérielle ».

Plus particulièrement, l’adjectif Réel vient confirmer ou attester l’existence de quelque chose et il s’oppose dans ce sens à l’illusoire.

Autrement dit le Réel désigne ce qui existe vraiment, il réunit dans son concept l’Etre plus la Vérité.

La Vérité est le but, la finalité (sinon l’objet) de la connaissance : l’homme cherche toujours à connaître la vérité de quelque chose. Sens et enjeu de leur relation : le problème de la connaissance. Or ces termes de Raison et de Réel sont liés, ils s’impliquent mutuellement.

En effet la Raison se fixe avant tout pour finalité de connaître ou de comprendre le Réel (humain ou naturel, spirituel ou matériel), tout en chassant l’erreur et l’illusion.

Le Réel semble être son objet ; c’est bien en utilisant la Raison que l’on peut déterminer ce qui est réel ou non.

Mais la Raison, dans quelle mesure est-elle « réelle » ? La raison se « réalise » t- elle en connaissant et en changeant le monde par exemple ? Corollairement, ne faut-il pas admettre que le Réel se trouve déterminé par la Raison ? A partir du moment où la Raison prend le Réel pour objet de connaissance, voire de champ d’expérience, le Réel est-il (ou devient-il) par là-même rationnel ? Bref, lorsque la Raison se penche sur le Réel, elle se penche aussi nécessairement sur elle-même ; elle a même comme fâcheuse tendance à se prendre elle-même pour Objet Réel… Et si au contraire la Raison n’était finalement qu’un instrument, une grille arbitrairement plaquée sur ce réel qu’on appelle le Monde pour mieux le manipuler ? La Raison peut-elle connaître le Réel ? A défaut de le connaître tel quel, ce qui suppose purement l’identification de la Raison et du Réel, peut-elle connaître quelque chose du Réel ? C’est en ces termes que peut être posé le problème de la connaissance. I.

– Les formes historiques de la relation Raison/Réel 1) Qu’est- ce que la raison ontologique ? En grec ancien, la raison se dit logos, d’un terme qui signifie d’abord la parole ou le langage, et par extension le discours visant la vérité (par opposition à muthos, mythe).

Mais chez les plus anciens des philosophes grecs, comme Héraclite, le Logos a également un sens ontologique, c’est-à-dire qu’il désigne un mode d’Etre : c’est l’âme du Monde, ou plus simplement la Nature en tant qu’organiquement constituée, ordonnée, la Raison universelle.

Voici pourquoi la problématique (l’opposition/relation) de la Raison et du Réel est constitutive de la Raison et de toute réflexion philosophique portant sur la connaissance des choses. Il faut attendre Socrate pour que le discours rationnel se désintéresse de la nature pour se concentrer sur l’humain : le problème de Socrate n’est plus de savoir si la nature est rationnelle mais si ce que disent les humains est rationnel ; ce n’est plus « qu’est-ce que la raison ? Mais « qu’est-ce que avoir raison » ? 2) En quel sens la raison dogmatique s’impose- t- elle par rapport au réel ? L’expression « raison dogmatique » désigne le « rationalisme » des philosophes du 17è siècle, comme Descartes, Spinoza ou Leibniz.

Pour ces philosophes déjà « modernes », la raison n’est certes plus la « réalité » ou la « nature », mais bien d’abord la faculté humaine de connaître la réalité. Descartes affirme au tout début du Discours de la Méthode : « Le bon sens est la chose au monde la mieux partagée » (le bon sens n’est pas autre chose que la raison).

Et il lui attribue deux caractéristiques principales : l’Universalité et l’Unité.

La raison est universelle en ce sens que tous les hommes la possèdent, c’est la marque même de l’humain.

D’autre part la raison est une : en effet tous les hommes la possèdent et ils la possèdent toute, en entier.

Il n’y a pas de demi-saison.

Cette unité essentielle de la raison se justifie par l’indivisibilité des actes mêmes de la raison, à savoir les jugements.

En effet un jugement est un acte de l’esprit qui reste indivisible, même s’il est le résultat d’une série d’approximations qui elles-mêmes restent des jugements dans leur ordre. Bien sûr, on n’utilise pas toujours toute notre raison, cependant nous le pourrions et nous le devrions : cette question est d’emblée d’ordre moral.

Pour Descartes ce qui distingue un homme raisonnable d’un autre déraisonnable, ce n’est pas la possession ou non de cette faculté, c’est le fait de l’utiliser effectivement ou non, et d’autre part le fait d’être instruit ou non d’une méthode pour bien conduire ses pensées.

C’est cette méthode que justement Descartes se propose d’examiner dans l’ouvrage cité en référence. Le caractère « unitaire » de la raison, la confusion dans le « bon sens » du rationnel (faculté de connaître la nature, théorique) et du raisonnable (faculté de comprendre les hommes, essentiellement pratique), d’autre part le caractère infaillible d’une raison « bien conduite » et la possibilité absolue de connaître le réel, tout ceci justifie le qualificatif de « dogmatique » appliqué généralement à la conception cartésienne. La raison serait non seulement la reine des facultés (bien supérieure à l’imagination par exemple) mais elle nous permettrait d’appréhender le réel « lui-même », sans reste.

Or cette affirmation ressemble étrangement à une croyance ou tout au moins à un postulat.

En effet une faculté aussi parfaite n’a pu échoir à l’homme que par les bons soins d’un Etre lui-même parfait, à la fois infiniment intelligent et réel, le Créateur (Dieu).

Ce qui est « dogmatique » (qui se prétend évident et indiscutable), c’est justement ce fait de postuler l’existence même et l’unité de la raison dans l’homme, comme faisant partie de son essence, sans imaginer qu’elle puisse être le résultat d’une formation individuelle, lente et imparfaite, plus ou moins aléatoire en fonction de l’éducation, des facteurs sociaux, génétiques ou autres. 3) Dans quelle mesure la raison critique s’oppose- t- elle au dogmatisme ? Ces prétentions quasiment délirantes de la Raison doivent être relativisées, on doit abandonner les prétentions à une connaissance absolue, donc relativiser les pouvoirs de la raison, sans pour autant perdre de vue la dimension universelle de ses principes.

Ce travail critique sur la raison est l’œuvre de Kant, notamment dans sa Critique de la Raison Pure.

« Critique » s’oppose à « dogmatique » en ce sens que la Raison doit être capable d’apercevoir ses propres limites. Sur la question de savoir si l’on peut connaître le Réel, Kant fait une série de distinctions capitales.

1) Il faut distinguer la réalité « en soi » (les « noumènes ») et ce que nous pouvons en apercevoir effectivement (les « phénomènes »), d’abord par l’intermédiaire de nos sens ; même après le travail de conceptualisation et d’abstraction, jamais l’esprit ne peut prétendre cerner l’Etre d’une chose, d’abord parce que l’Etre ne se donne pas à connaître, ce n’est pas une « qualité ».

2) Il faut distinguer ensuite la Raison.... »

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