Faut-il aimer pour être heureux ?
Publié le 09/04/2012
Extrait du document
«
d’individuel, voire de solitaire, avant de nuancer notre propos en réfléchissant sur les
différents sens de l’amour et de leur lien au bonheur.
(Première partie : l’amour est une condition du bonheur)
Il semble bien que l’on ne puisse sans difficulté penser un bonheur qui serait dépourvu
d’amour.
(A : l’amour comme condition nécessaire au bonheur)
En effet, l’amour marque un accomplissement total de l’être qui trouve dans l’être aimé une
plénitude propre.
Pour Aristophane, dans le Banquet de Platon, seul l’amour permet à
l’homme d’être heureux.
En effet, dans le récit mythique qu’il raconte de l’origine de
l’homme, les hommes qui étaient deux pour former une unité au départ, ont été coupés en
deux par les dieux.
Aussi, les hommes actuels recherchent-ils leur moitié, celui ou celle avec
lequel ils formaient une unité avant la séparation.
En retrouvant leur âme-s œur, celui avec
lequel ils n’étaient qu’un au départ, et pour Aristophane c’est leur seule manière, ils
atteignent le bonheur.
Par-delà le mythe platonicien, on peut reconnaître dans la soif d’amour
de tout individu l’idée que l’amour seul le rendra heureux, complet, authentiquement lui-
même.
Est-on heureux si l’on est seul, c’est-à-dire si l’on est en fin de compte que la moitié
de soi-même ? On peut penser à ces couples célèbres, en guise d’illustration, qui n’étaient
heureux que rassemblés, même dans le malheur et la mort : Roméo et Juliette ou Tristan et
Iseult.
Dans cette conception de l’amour héritée de Platon, l’amour semble une condition sine
qua non du bonheur, une condition nécessaire.
(B : l’amour, une condition suffisante du bonheur)
De plus, même si on quitte une vision de l’amour aussi forte que celle décrite par Platon, on
peut penser l’amour comme une condition suffisante du bonheur.
Chez Pascal, par exemple,
l’amour apparaît comme un divertissement (comme, du reste, de nombreuses autres activités).
Le divertissement pascalien est une occupation qui nous agite et nous empêche de penser à la
misère de notre condition (nous sommes mortels, misérables, finis et fragiles).
En aimant,
nous tournons notre esprit vers autre chose que cette condition, qui nous rend malheureux dès
que nous y pensons.
L’amour, y compris dans sa dimension mondaine, courtoise ou séductrice
fait partie de ces activités qui, parce qu’elles détourent notre attention de notre condition, rend
possible le bonheur.
Il suffit d’aimer pour ne plus penser à notre condition.
L’amour semble
alors ici une condition suffisante du bonheur.
(C : l’amour nous fait avancer vers le bonheur)
De façon plus générale encore, on peut penser le bonheur comme un Bien Souverain,
comme le fait Aristote.
Il résulte d’un projet global de vie.
On se fixe des buts pour trouver le
bonheur.
On peut alors penser que l’amour nous apporte des joies réelles et durables et qu’il
nous permet en quelque sorte d’avancer vers le Souverain Bien comme bien intermédiaire.
Précisons alors que l’amour n’est alors qu’un bien relatif, par rapport au bonheur qui est un
bien absolu.
L’amour n’engendre pas immédiatement le bonheur mais contribue à cheminer
vers ce dernier.
(Conclusion partielle et transition)
Ainsi apparaît-il clairement que l’amour favorise notre bonheur, voire le provoque
directement – comme dans la théorie du Banquet .
Cependant, il semble que nous n’ayons ici
envisagé qu’un aspect de l’amour, celui qui nous est bénéfique et qui ne nous apporte pas de
malheur.
Aussi convient-il de réexaminer le rapport entre amour et bonheur à la lumière d’une
vision plus noire et lucide de l’amour..
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