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Faut-il chercher à oublier la mort ?

Publié le 27/02/2008

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Dès lors, c'est bien l'image horrifique que nous avons de la mort qu'il faut changer. C'est pour cela qu'Epicure s'est efforcé de montrer que la mort n'est rien pour nous, qu'il ne faut pas la craindre : « familiarise toi avec l'idée que la mort n'est rien pour nous, car tout bien et tout mal réside dans la sensation ; or, la mort est la privation complète de cette dernière. Cette connaissance certaine que la mort n'est rien pour nous a pour conséquence que nous apprécions mieux les joies que nous offre la vie éphémère, parce qu'elle n'y ajoute pas une durée illimitée. »( Lettre à Mécénée) - De même, les Stoïciens en distinguant ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous, nous invitent à être indifférent à ce qui ne dépend pas de nous et donc aussi à la mort. Nous devons être conscients que la mort est là et qu'elle arrivera, mais cette pensée ne doit s'accompagner d'aucune peur. La mort est partie intégrante de la vie et nous devons y penser sans nous y attacher. - Au-delà de ça, l'homme doit aussi s'attacher à sublimer la mort, à essayer en quelque sorte de la conjurer par ses actions. Ainsi, par exemple, l'artiste en essayant de créer une oeuvre immortelle essaie de transformer sa peur de la mort, en un élan, un sentiment positif. Ceux qui entreprennent de faire des grandes choses, ou même simplement de fonder une famille essaient à leur manière de créer quelque chose qui se perpétuera au-delà de leur propre mort. Penser la mort sans crainte peut nous permettre d'habiter notre vie et d'agir au mieux.

« - Kierkegaard va lui, beaucoup plus loin.

Il affirme sans détour que c'est lamort qui donne l'énergie de vivre.

La pensée de la mort a plusieursconséquences selon le type d'individus qui la possèdent.

Seuls, quelquesesprits seront immobilisés d'impuissance.

Les hommes charnels profiterontencore plus de la vie, puisqu'elle peut se terminer demain.

Mais elle estbeaucoup plus positive pour les hommes qui ont conscience de ce qui estimportant ou ne l'est pas, pour les hommes « sérieux ».

« La mort envisagéedans le sérieux est une source d'énergie comme nulle autre ; elle rend vigilantcomme rien d'autre.

[…] à l'homme animé de sérieux, la pensée de la mortdonne l'exacte vitesse à observer dans la vie, et elle lui indique le but oùdiriger sa course.

»( L'existence ) De plus, vivre avec la conscience de la mort, nous permet d'avoir uneconduite vertueuse, de ne pas se laisser perdre par nos désirs.

Epictète dansson Manuel nous exhortait à ce « que la mort[…] soit tous les jours devant tes yeux, et tu n'auras jamais de pensée basse, et tu ne désireras rien avectrop d'ardeur.

»- Heidegger se distingue des autres philosophes, puisqu'il ne nous invite pas àprendre au sérieux la mort comme événement toujours à venir, mais commehorizon duquel surgit la pensée du néant, inscrit au sein même de l'existence.Cette conscience du néant, de la mort s'éprouve dans un sentimentd'angoisse mais cette dernière ne doit pas être confondue avec la simplecrainte de mourir.

L'angoisse exprime le fait que notre existence n'a de sensque parce qu'elle est « pour la mort », en quelque sorte orientée par elle.

La mort, est fondamentalement pourHeidegger ce à partir de quoi la vie peut prendre sens.

Assumer notre condition d'être motel nous oblige à prendreen charge la responsabilité de notre propre vie, sans pour autant être obligé de réfléchir sur l'éphémère de chaquechose.- De plus, oublier la mort, c'est aussi oublier les morts, c'est-à-dire nos ancêtres, le passé, l'histoire.

Il est certainqu'il y a plus de morts que de vivants dans ce monde et nous avons une sorte de devoir de se souvenir d'eux pourne pas oublier ce qu'a été l'humanité et ne pas reproduire les erreurs de hier.Nous ne pouvons donc pas oublier la mort, puisque c'est elle qui fait la vie.

Cependant, comment pouvoir penser à lamort, sans tomber dans un désarroi total ? Quelle considération doit-on avoir sur la mort ? Il faut changer notre opinion, notre représentation de la mort - Comment alors concilier le fait que la pensée de la mort puisse nous paralyser de peur et d'impuissance, mais dansun même temps donne tout sens à la vie ? Il s'agit alors d'être ni obséder par la mort, ni de l'oublier complètementmais de pacifier notre rapport à son idée.

Comme le disaient les Stoïciens, Epictète en premier, le mal n'est pas dansles choses mais dans l'image que nous avons des choses.

Dès lors, c'est bien l'image horrifique que nous avons de lamort qu'il faut changer.C'est pour cela qu'Epicure s'est efforcé de montrer que la mort n'est rien pour nous, qu'il ne faut pas la craindre :« familiarise toi avec l'idée que la mort n'est rien pour nous, car tout bien et tout mal réside dans la sensation ; or,la mort est la privation complète de cette dernière.

Cette connaissance certaine que la mort n'est rien pour nous apour conséquence que nous apprécions mieux les joies que nous offre la vie éphémère, parce qu'elle n'y ajoute pasune durée illimitée.

»( Lettre à Mécénée) - De même, les Stoïciens en distinguant ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous, nous invitent àêtre indifférent à ce qui ne dépend pas de nous et donc aussi à la mort.Nous devons être conscients que la mort est là et qu'elle arrivera, mais cette pensée ne doit s'accompagnerd'aucune peur.

La mort est partie intégrante de la vie et nous devons y penser sans nous y attacher.- Au-delà de ça, l'homme doit aussi s'attacher à sublimer la mort, à essayer en quelque sorte de la conjurer par sesactions.

Ainsi, par exemple, l'artiste en essayant de créer une œuvre immortelle essaie de transformer sa peur de lamort, en un élan, un sentiment positif.

Ceux qui entreprennent de faire des grandes choses, ou même simplement defonder une famille essaient à leur manière de créer quelque chose qui se perpétuera au-delà de leur propre mort.Penser la mort sans crainte peut nous permettre d'habiter notre vie et d'agir au mieux.Schopenhauer dans le même ordre d'idée, affirme que la pensée de la mort est ce qui découle de l'intelligence del'homme et ce qui pousse l'homme à réfléchir sur le monde.

« C'est la connaissance des choses de la mort et laconsidération de la douleur et de la misère de la vie qui donnent la plus forte impulsion à la pensée philosophique età l'explication métaphysique du monde.

Si notre vie était infinie, il n'arriverait à personne de se demander pourquoi lemonde existe, et pourquoi il a précisément cette nature particulière.

»( Le monde comme volonté et comme représentation ) Regarder la mort sans crainte, la savoir présente sans pourtant lui donner trop de place dans l'instant présent, dansnotre vie, c'est s'autoriser à comprendre le monde, à construire de belles choses.

Devoir oublier la mort sous-entendque la mort est une chose horrible.

Or, si nous arrivons à faire de la mort une pensée comme une autre, nousn'aurons plus besoin de l'oublier.

Elle s'effacera comme d'autres pensées.

Nous pouvons ici penser au mécanisme del'oubli tel que le définit Bergson.

Celui-ci est une composante de la mémoire qui élimine de la conscience ce qui n'estpas utile à l'action.

Dès qu'une pensée, un souvenir est utile à l'existence du sujet, à son action, ceux-ciréapparaissent.

La pensée de la mort doit être ainsi : considérée par le sujet comme une pensée comme une autre,elle se doit de laisser place à la vie et de réapparaître quand elle peut aider la vie, la soutenir, lui donner un nouveausouffle.. »

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