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Faut-il chercher a se connaitre soi-même ?

Publié le 20/02/2005

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 » Pendant longtemps je me demandai quelle était son idée ; enfin je me décidai, quoique à grand peine, à m'en éclaircir de la façon suivante : je me rendis chez un de ceux qui passent pour être des sages, pensant que je ne pouvais mieux que là, contrôler l'oracle et lui déclarer : « cet homme-ci est plus sage que moi, et toi, tu m'as proclamé le plus sage. » J'examinai donc cet homme à fond. [...] Il me parut en effet, en causant avec lui, que cet homme semblait sage à beaucoup d'autres et surtout à lui-même, mais qu'il ne l'était point. J'essayai alors de lui montrer qu'il n'avait pas la sagesse qu'il croyait avoir. Par là, je me fis des ennemis de lui et de plusieurs des assistants. Tout en m'en allant, je me disais en moi-même : « je suis plus sage que cet homme là. Il se peut qu'aucun de nous deux ne sache rien de beau ni de bon ; mais lui croit savoir quelque chose, alors qu'il ne sait rien, tandis que moi, si je ne sais pas, je ne crois pas non plus savoir. Il me semble donc que je suis un peu plus sage que lui par le fait même que ce que je ne sais pas, je ne pense pas non plus le savoir ». »     II - Se connaître soi-même pour s'accomplir               1) Connaître son désir   Nous agissons et pensons dans le but inconscient de nous préserver et de préserver notre nature d'homme.

« Connais-toi toi-même « était une inscription figurant sur le temple de Delphes et que Socrate retint pour devise. Souvenons-nous que l’impératif était suivi par ces mots « et tu connaîtra l’univers et les Dieux «. Se connaître ne serait pas une fin en soi, mais le moyen indispensable pour acquérir une connaissance objective du monde. S’il faut chercher à se connaître soi-même, serait-ce seulement pour garantir le bien-fondé de nos connaissances ? L’intérêt d’une connaissance de soi n’excède-t-il pas ce statut de propédeutique à l’institution d’un savoir rationnel sur le monde ? Chercher à se connaître n’est-ce pas d’abord vouloir éclaircir sa propre existence ?

 

 

« « Toute chose s'efforce – autant qu'il est en son pouvoir – de persévérer dans son être. L'effort par lequel toute chose s'efforce de persévérer dans son être n'est rien d'autre que l'essenceactuelle de cette chose. Cet effort, en tant qu'il a rapport à l'âme seule, s'appelle : Volonté.

Mais lorsqu'il a rapport en même tempsà l'Ame et au Corps, il se nomme : Appétit.

L'appétit, par conséquence, n'est pas autre chose que l'essence mêmede l'homme, de la nature de laquelle les choses qui servent à sa propre conservation résultent nécessairement ; etpar conséquent, ces mêmes choses, l'homme est déterminé à les accomplir.

En outre, entre l'appétit et le désir iln'existe aucune différence, sauf que le désir s'applique, la plupart du temps, aux hommes lorsqu'ils ont consciencede leur appétit et, par suite, le désir peut être ainsi défini : « le désir est un appétit dont on a conscience.

» Il estdonc constant, en vertu des théorèmes qui précèdent, que nous ne nous efforçons pas de faire une chose, quenous ne voulons pas une chose, que nous n'avons non plus ni l'appétit ni le désir de quelque chose parce que nousjugeons que cette chose est bonne ; mais qu'au contraire bous jugeons qu'une chose est bonne parce que nousnous efforçons vers elle, que nous la voulons, que nous en avons l'appétit et le désir.

» 2) Chacun sa vérité La vérité est une certaine mesure.

Elle correspond à ce qui est bon pour nous à un moment donné.

Se connaître soi-même permet alors de savoir ce qui'il y a de meilleur pour nous. Platon, Théétète, 166d-167d : « J'affirme que la Vérité est telle que je l'ai écrite : chacun de nous est mesure de ce qui est et de ce quin'est pas.

Et de l'un à l'autre, il existe des différences à l'infini, du fait même que ce qui apparaît et qui est tel à l'un,apparaît différemment à l'autre.[...] Les choses qui paraissent à chaque cité justes et belles sont telles pour elle, aussi longtemps qu'elle enconvient ; mais le sage fait paraître et être justes, à la place de choses qui, pour l'une ou l'autre, son,t nuisibles,des choses qui leur sont profitables.

Pour la même raison, le sophiste qui est capable d'éduquer de cette façon sesélèves est sage, et mérite de recevoir un large salaire de la part de ceux qu'il a éduqués.

Et ainsi il y a des gens quisont plus sages que d'autres, sans que personne n'ait d'opinions fausses.

» III – Autrui me permet de me connaître moi-même 1) Autrui est constitutif de la conscience de soi L'autre joue un rôle dans la conscience que j'ai de moi-même. Sartre, L'Etre et le Néant : « J'ai honte de ce que je suis.

La honte réalise donc une relation intime de moi avec moi : j'ai découvertpar la honte un aspect de mon être.

Et pourtant, bien que certaines formes complexes et dérivées de la hontepuissent apparaître sur le plan réflexif, la honte n'est pas originellement un phénomène de réflexion.

[...] La hontedans sa structure est honte devant quelqu'un.

» 2) Autrui me permet d'être moi-même dans la lutte Je ne suis moi-même que si une autre conscience me reconnaît aussi comme tel.

Chaque conscience doit ainsi prouver à l'autre qu'elle est elle-même.

D'où une lutte des consciences pour la reconnaissance. Hegel, Phénoménologie de l'Esprit : « Ce qui pour elle [la conscience de soi] est autre chose, est, en tant qu'objet inessentiel, marqué du caractère négatif.

Mais l'autre est aussi une conscience de soi ; un individu se présente face à un autre individu.

Etse présentant face à face ainsi immédiatement, ils sont l'un pour l'autre à la manière d'objets communs ; figures,personnages autonomes, consciences abîmées dans l'être de la vie – car c'est en tant que vie ici que l'objet qui ests'est déterminé – qui n'ont pas encore accompli l'une pour l'autre le mouvement de l'abstraction absolue, quiconsiste à anéantir tout être immédiat.

» Conclusion : Se connaître soi-même exige une introspection et un effort vis-à-vis d'autrui qui ne sont pas faciles àréaliser.

Cependant, cela permet de vivre en concordance avec sa propre nature, aussi bien celle d'être humain quecelle plus intime que chacun d'entre nous possède et qui est différente d'un individu à l'autre.. »

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