Devoir de Philosophie

Faut-il chercher en toute chose l'efficacité ?

Publié le 01/04/2004

Extrait du document

 

L’efficacité se définit comme l’obtention d’un résultant avec le plus de rendement possible. Plus exactement, il s’agit de maximiser les profits en minimisant la dépense. L’efficacité est alors essentiellement un concept économique. Elle a un but d’utilité, une certaine valeur technicienne. Elle permet alors une rationalisation des moyens en vue de la fin. Or si le travail semble effectivement être la recherche de l’efficacité qu’en est-il des autres domaines ? En effet, en art, il semble difficile de voir une efficacité. Pourtant, le génie n’est-il pas justement aimé et vénéré justement pour l’efficacité de son geste relevant quasi du divin. Mais le « faut-il « de la question n’implique-t-il pas aussi une valeur éthique, c’est-à-dire s’interroger sur la portée de cette cherche : est-ce un impératif ? Il s’agira donc de s’interroger sur le sens, la valeur et le fondement de cette efficacité.

            Si dans un approche définitionnelle l’efficacité apparaît comme un modèle de rigueur, de méthode et d’utilité (1ère partie), il n’en demeure pas moins que « tout « ne saurait s’appliquer à cet impératif (2nd partie) et nécessite alors une éthique subordonnant l’efficacité (3ème partie).

 

 

I – L’efficacité comme modèle et méthode

 

II – Limites d’un monde de l’efficacité

 

III – Nécessité du d’une éthique de l’efficacité

 

 

 

« a) C'est en effet ce qu'indiquait Nietzsche dans Humain trop Humain et dans démythification du génie.

Dressant un parallèle entre le génie et l'inventeur en mécanique, du savant, de l'historien, du maître en tactique, il montre que« Le génie ne fait rien non plus que d'apprendre d'abord à poser des pierres, puis à bâtir, que de chercher toujoursdes matériaux et de toujours les travailler.

» C'est une compilation merveilleuse.

Rien n'est un miracle.

Il y a doncune croyance qu'il y a de génie que chez les artistes, l'orateur ou le philosophe.

Le terme de génie permet alors deparler de divin, donc de ne pas chercher à rivaliser.

Et l'on ne se soucie pas du labeur, on préfère voir le fini,l'achevé, la genèse refroidit.

L'efficacité ne peut se comprendre alors qu'on l'aune d'une activité répétée ettravailler.

Elle n'est pas première. b) Mais bien plus, la recherche de cette efficacité dans la division du travail qu'elle produit, dans sa propreparcellisation induit une nouvelle forme de rapport au travail et à l'ensemble de ses tâches.

La recherche constantede l'efficacité, si elle n'est qu'une pression, peut aller jusqu'à l'aliénation du travail.

Or c'est bien ce que l'on peutvoir dans la critique que Marx fait du monde de l'usine et du capitalisme dans ses Manuscrits de 44 .

Le travail n'est donc plus une forme de libération, d'épanouissement mais un facteur d'aliénation.

Et celle-ci prend trois formes.Toutes ont un rapport avec l'idée d'altérité et de perte de soi.

Premièrement, le travailleur est dépossédé desproduits de son travail.

Deuxièmement, par l'organisation même du même qui n'est pas l'expression d'une décision prise par ceux qui travaillent et collaborent dans la production d'un bien ou d'un service, mais de celui qui achète laforce de travail.

Ainsi, dans ces conditions de travail, ce dernier est extérieur aux fins de son travail ce qui signifiequ'il exerce une activité dans laquelle ils ne peuvent se retrouver ou se reconnaître.

Ils sont comme étrangers àeux-mêmes.

Enfin, l'aliénation est déshumanisation c'est-à-dire aliénation de l'essence de l'homme dans la mesure oùle travail à cause des deux aliénations précédentes est une activité par laquelle au lieu de s'accomplir, de devenirplus humain, l'homme se perd, se dénature, se mutile. c) Au-delà de cette approche, il faut bien voir sur quelle conception erronée du temps se comprend alors cetterecherche d'efficacité.

Elle temps à parcelliser le temps, à en faire une espace qu'il faut remplir le plus possible.

Dèslors on assiste à la spatialisation de la durée ; durée qui justement exprime l'existence et la vie.

Plus exactement, ilsemble que l'efficacité donne une perception du temps comme contrainte.

Or la perception du temps comme unecontrainte résulte d'une parcellisation et d'une spécification du temps, c'est-à-dire d'une division du temps.Justement, cette perception est une certaine représentation du temps mais elle confond et méconnaît la véritablenature du temps.

Cette illusion du temps compris comme un espace temporel est dû au travail de l'intelligence afind'agir sur le monde comme on le remarque avec Bergson dans l'Evolution créatrice .

Et cette dernière cherche justement l'efficacité en toute chose.

Plus fondamentalement, une telle perception méconnaît la nature du tempsdans la mesure où elle le spatialise.

C'est alors qu'il devient un obstacle au lieu d'un flux.

Le temps est en effetessentiellement durée, c'est-à-dire un flux, un écoulement qui justement n'est pas une contrainte.

Comme leremarque Bergson dans ses Essais sur les données immédiates de la conscience : La durée est-elle une chose mesurable ? Elle ne l'est qu'au prix d'une spatialisation, d'une représentation spatiale qui est une trahison.

Nousavons en effet régulièrement recours à l'espace pour symboliser et représenter le temps.

Mais cela trahit la vraiedurée.

Il faut donc concevoir la vraie nature du temps.

En effet, faire du temps une contrainte c'est supposer quenous ne faisons pas un avec le temps, comme si nous pouvions nous en extraire.

Or cela est impossible nousévoluons en même temps que nous suivons la vague de la durée et l'élan vital qui s'y développe.

Or, Il est impossiblede le ralentir ou de l'accélérer.

Nous sommes comme prisonniers du temps ; de son écoulement immuable etimperturbable.

Nous devons soit attendre pour agir soit agir dans l'urgence, dans la précipitation.

Or c'est peut-êtrece que l'on peut percevoir à travers cette petite expérience « métaphysique » que Bergson décrit dans l'Evolution créatrice à propos de la fonte d'un morceau de sucre dans un verre.

En effet, quoi que l'on fasse, comme le remuer pour essayer d'aller plus vite, nous devons bien attendre que le sucre fonde avant de le boire.

Notre vécu coïncidealors avec la durée de la fonte. Transition : Ainsi nous ne pouvons pas rechercher en toute chose l'efficacité, au risque sinon, non seulement de trahir lavéritable valeur de la durée en la spatialisant mais surtout c'est risquer de rationaliser l'existence même et ne pas serendre qu'en toute chose l'efficacité n'est pas première même si elle peut se développer.

Mais bien plus, faut -il recherche cette efficacité ? III – Nécessité du d'une éthique de l'efficacité a) Le « faut-il »vie de l'esprit nous renvoie ici directement au champ de la morale et de l'éthique c'est-à-dire dudevoir être.

Or la question est bien de voir ici que la recherche de l'efficacité se trouve irrémédiablement conduit àune réduction de la vie de l'esprit : à l'impossibilité de perdre son temps par exemple.

Or qu'est-ce à dire sinonmettre la vie elle-même devant ou régi par un principe d'économie qui la ruine essentiellement ? En effet, quellevaleur accorder à l'art, la philosophie ou même la flânerie comme rêverie et ressourcement ? Dès lors ces activitéspar leur manque de productivité seraient considérées à l'aune de ce impératif économique comme inefficace, donc àproscrire.

Or c'est bien contre cette « esprit d'utilité » que se forme la critique de Russell dans le dernier chapitre des Problèmes de philosophie : « Il sera profitable en conclusion, de considérer la valeur de la philosophie et les motifs qu'on peut avoir de l'étudier.

Il est d'autant plus nécessaire de traiter cette question que bien des hommes,sous l'influence de la science ou de la vie pratique, incline à penser que la philosophie n'est rien d'autre qu'un jeufrivole, l'art de couper les cheveux en quatre, bref un ensemble de controverses sur des sujets où la connaissanceest impossible.

» On devrait alors convenir que est penser inutile.

Mais il poursuit : « cette vision résulte pour unepart d'un fausse conception des buts de l'existence, et pour une part d'une appréciation erronée des bienfaits que la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles