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Faut Il Considerer La Foi Comme Un Esclavage ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

esclavage
L'esclavage - le corrélat nécessaire de la foi   1. La foi nous empêche d'être libre       « Erreur du libre arbitre. - Il ne nous reste aujourd'hui plus aucune espèce de compassion avec l'idée du « libre arbitre : nous savons trop bien ce que c'est - le tour de force théologique le plus mal famé qu'il y ait, pour rendre l'humanité « responsable à la façon des théologiens, ce qui veut dire : pour rendre l'humanité dépendante des théologiens... Je ne fais que donner ici la psychologie de cette tendance à vouloir rendre responsable. Partout où l'on cherche des responsabilités, c'est généralement l'instinct de punir et de juger qui est à l'oeuvre. On a dégagé le devenir de son innocence lorsque l'on ramène un état de fait quelconque à la volonté, à des intentions, à des actes de responsabilité : la doctrine de la volonté a été principalement inventée à fin de punir, c'est-à-dire avec l'intention de trouver coupable. Toute l'ancienne psychologie, la psychologie de la volonté, n'existe que par le fait que ses inventeurs, les prêtres, chefs des communautés anciennes, voulurent se créer le droit d'infliger des peines - ou plutôt qu'ils voulurent créer ce droit pour Dieu... Les hommes ont été considérés comme « libres », pour pouvoir être jugés et punis, - pour pouvoir être coupables : par conséquent toute action devait être regardée comme voulue, l'origine de toute action comme se trouvant dans la conscience [...]. Aujourd'hui que nous sommes entrés dans le courant contraire, alors que nous autres, les immoralistes, cherchons, de toutes nos forces, à faire disparaître de nouveau du monde l'idée de culpabilité et de punition, ainsi qu'à en nettoyer la psychologie, l'histoire, la nature, les institutions et les sanctions sociales, il n'y a plus à nos yeux d'opposition plus radicale que celle des théologiens qui continuent, par l'idée d'un « ordre moral du monde » à infester l'innocence du devenir avec le « châtiment » et la « faute ».

Faut-il considérer la foi comme un esclavage ? Cette question est d'actualité – en effet une des interprétations du terrorisme religieux est bel et bien celle de la servitude des croyants aux maîtres à penser que sont les théologiens ou autres... Cependant assimiler la foi à cela c'est en avoir une conception biaisée, et limitée. En effet il est tout à fait possible à l'inverse de penser la foi sous le mode de la libération à venir, autrement dit comme une assurance, une confiance en qqch, qqun ou une entité qu'elle soit Dieu ou autre. Cette aporie semble donc poser l'intérêt de notre question : dans quelle mesure peut-on penser la foi dans le cadre d'un dualisme « servitude «/ « liberté - libération « ?

esclavage

« « Erreur du libre arbitre.

- Il ne nous reste aujourd'hui plus aucune espèce de compassion avec l'idée du « librearbitre : nous savons trop bien ce que c'est - le tour de force théologique le plus mal famé qu'il y ait, pour rendrel'humanité « responsable à la façon des théologiens, ce qui veut dire : pour rendre l'humanité dépendante desthéologiens...

Je ne fais que donner ici la psychologie de cette tendance à vouloir rendre responsable.

Partout oùl'on cherche des responsabilités, c'est généralement l'instinct de punir et de juger qui est à l'oeuvre.

On a dégagé ledevenir de son innocence lorsque l'on ramène un état de fait quelconque à la volonté, à des intentions, à des actesde responsabilité : la doctrine de la volonté a été principalement inventée à fin de punir, c'est-à-dire avec l'intentionde trouver coupable.

Toute l'ancienne psychologie, la psychologie de la volonté, n'existe que par le fait que sesinventeurs, les prêtres, chefs des communautés anciennes, voulurent se créer le droit d'infliger des peines - ouplutôt qu'ils voulurent créer ce droit pour Dieu...

Les hommes ont été considérés comme « libres », pour pouvoir êtrejugés et punis, - pour pouvoir être coupables : par conséquent toute action devait être regardée comme voulue,l'origine de toute action comme se trouvant dans la conscience [...].

Aujourd'hui que nous sommes entrés dans lecourant contraire, alors que nous autres, les immoralistes, cherchons, de toutes nos forces, à faire disparaître denouveau du monde l'idée de culpabilité et de punition, ainsi qu'à en nettoyer la psychologie, l'histoire, la nature, lesinstitutions et les sanctions sociales, il n'y a plus à nos yeux d'opposition plus radicale que celle des théologiens quicontinuent, par l'idée d'un « ordre moral du monde » à infester l'innocence du devenir avec le « châtiment » et la «faute ».

Le christianisme est une métaphysique du bourreau...

» 2.

La foi comme fanatisme – une sorte d'esclavage et d'aliénation Le fanatique religieux est celui qui est dominé, esclavagisé par la foi.

Il est possédé par ce qu'il croit être la véritéabsolue.

Tellement emprisonné par celle-ci qu'il en va jusqu'à utiliser la violence...

Le fanatique est avant tout unpassionné et en tant que tel prisonnier de schéma prédéfinis par un dogme : le bien / le mal, Dieu / Satan...

Lefanatique voit les choses en noir et blanc, pour lui il n'y a pas de gris.

Exemple de fanatisme religieux : l'inquisition,le terrorisme religieux... II.

La foi comme possible libération si elle est accompagnée d'une certaine raison 1.

On peut à la fois obéïr et être libre SPINOZA « On estime esclave celui qui agit par commandement et libre celui qui gère sa vie à sa guise ; ce quicependant n'est pas absolument vrai.

Car en vérité, celui que son désir entraîne ainsi et qui est incapable devoir ce qui lui est utile et de le faire, est au plus haut point un esclave ; seul est libre celui qui vit de toutcoeur uniquement sous la conduite de la raison.

Une action faite par commandement, c'est-à-direl'obéissance, supprime bien la liberté d'une certaine façon, mais elle ne rend pas sur-le-champ esclave : c'estle principe de l'action qui rend tel.

Si la fin de l'action n'est pas l'utilité de celui-là même qui agit mais de celuiqui commande, alors l'agent est esclave et inutile à soi-même.» 2.

La foi dans un certain cadre peut même être ouverture, espérance...

Cette conception de la foi comme libératrice est flagrante dans le fait que souvent elle présupposel'existence d'un monde meilleur, d'un monde parfait, d'un monde idéal qui permet de penser, de supporter aumieux la condition qui nous est imposée.Exemple : La fiction du jugement dernier dans La République de Platon où il imagine que les hommes quiauront eu une existence exemplaire, autrement dit philosophique auront le droit de renaître dans une âme« pure », ou le droit comme il nous le signale dans Le Phédon de vivre dans l'île des Bienheureux.

Extrait du mythe final de République X "Déclaration de la vierge Lachésis, fille de la Nécessité : Âmes éphémères, vous allez commencer unenouvelle carrière et renaître à la condition mortelle.

Ce n'est point un génie qui vous tirera au sort,c'est vous-mêmes qui choisirez votre génie.

Que le premier désigné par le sort choisisse le premier lavie à laquelle il sera lié par la nécessité.

La vertu n'a point de maître : chacun de vous, selon qu'ill'honore ou la dédaigne, en aura plus ou moins.

La responsabilité appartient à celui qui choisit.

Dieun'est point responsable." i...] C'est là, ce semble, ami Glaucon, qu'est pour l'homme le risque capital ;voilà pourquoi chacun de nous, laissant de côté toute autre étude, doit surtout se préoccuper derechercher et de cultiver celle-là, de voir s'il est à même de connaître et de découvrir l'homme qui luidonnera la capacité et la science de discerner les bonnes et les mauvaises conditions, et de choisirtoujours et partout la meilleure, dans la mesure du possible.

En calculant quel est l'effet des élémentsdont nous venons de parler, pris ensemble puis séparément, sur la vertu d'une vie, il saura le bien etle mal que procure une certaine beauté, unie soit à la pauvreté soit à la richesse, et accompagnée detelle ou telle disposition de l'âme ; quelles sont les conséquences d'une naissance illustre ou obscure,d'une condition privée ou publique, de la force ou de la faiblesse, de la facilité ou de la difficulté àapprendre, et de toutes les qualités semblables de l'âme, naturelles ou acquises, quand elles sont. »

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