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Faut-il croire ceux qui nous le demandent ?

Publié le 12/04/2011

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     Faut-il croire ceux qui nous le demandent ? La croyance est, avant toute chose, fondée sur un sentiment personnel qui oscille entre objectivité et subjectivité. Cette croyance nous est de plus en plus demandée par une pluralité d'individus. Pourtant, il dépend de chacun d'entre nous de voir cela comme une exigence, comme un devoir. Ainsi, nous pouvons croire ceux qui nous le demandent en tenant compte de nos connaissances, rarement complètes, qui impliquent de croire en quelqu'un sur une base défaillante. De ce fait, ceux qui nous demandent de les croire utilisent certains outils à cet effet. Cependant, lorsque le sujet ignore tout de ce qui lui est demandé de croire, il adopte, au choix, soit un comportement rationnel, soit un comportement irrationnel. Il paraît donc légitime de se demander dans quelle mesure notre connaissance influe-t-elle sur les décisions de croire ou non un individu ou une collectivité ? 

« Tout d'abord, lorsque le sujet tente d'analyser ce qui lui est demandé de croire de façon rationnelle, il commencepar vérifier la validité du raisonnement qui lui est proposé afin de pouvoir mettre en évidence les raisonnementsvalides de ceux qui ne le sont pas, les démonstrations apparentes et celles qui ne le sont pas, comme le faitAristote.

Pour cela, le sujet doit maîtriser les définitions exactes des termes utilisés afin de ne pas être une proiefacile pour la tromperie.

De plus, dans les Seconds analytiques I ,2, Aristote montre qu'il faut également avoir uneconnaissance parfaite de la vérité des prémisses : «…mais…de les (prémisses) connaître mieux que laconclusion.

».

De ce fait, la forme parodiée d'une démonstration ne garantit en rien la vérité de conclusion dont onne pourrait raisonnablement pas douter à l'instar d'une démonstration scientifique.

Ainsi, il faut être en mesure deconnaître les prémisses.

Cependant, force est de constater qu'il n'est pas possible de remonter indéfiniment dans lesraisonnements pour s'assurer la validité de ces dernières.

Ici réside, par conséquent, la limite de la rationalité, dansune certaine mesure. Ainsi donc, lorsque nous ne sommes plus en mesure de vérifier la véracité des prémisses, le sujet se trouve face àdeux choix : celui de douter, ou celui de croire. Nous pouvons distinguer une approche rationnelle incomplète du problème quand le sujet doute et qui estcommunément appelée « comportement séquentiel satisfacteur » où il se contente d'une seule raison qui lui apparaîtvalable et ne pousse pas la connaissance jusqu'au bout puisque le cerveau humain peut se contenter,momentanément du moins, à ce genre d'explications partielles. Lorsque le sujet se dispose à croire ce qui est énoncé, cela peut-être dû à de nombreux facteurs.

En effet, celapeut-être causé par la volonté de croire en l'être aimé, ou encore parce que nous avons confiance en ce dernier etque nous le croyons sur parole.

L'on peut également être séduit par tel ou tel interlocuteur en raison de sonéloquence ou encore parce que ce qu'il affirme nous touche particulièrement.

En outre, cela peut être dû àl'habitude.

En effet, comme le montre Nietzsche dans son texte Humain, trop humain !l'habitude, donnée par lanaissance qui n'est que pur hasard, peut être le fondement de la croyance puisque de ce fait, nous jugeons qu'ellessont bonnes et que donc nous y croyons.

Nous pouvons enfin mettre en évidence une dernière raison, mais pas desmoindres, qui peut être à l'origine de la croyance, c'est la crainte de l'autre ce qui la présente comme un devoir, uneobligation.L'expérience sensible est, pour finir la dernière explication qui pourrait pousser le sujet à croire de façon insensée cequi lui est demandé puisque comme le montre Platon dans l'allégorie de la caverne, l'expérience sensible ne garantitpas la véracité des faits. Compte tenu du caractère improbable des origines de ce genre de croyances, de nombreux risques se présentent etnotamment l'usage abusif que l'on pourrait faire de ce dogmatisme ou encore de la sophistique. Ainsi nous avons présenté les deux comportements auxquels était soumis le sujet dans le cadre de l'ignorance oudans le cadre de la connaissance partielle des choses lorsqu'il lui était demandé de les croire.

De ce fait, lesexemples les plus cités, et souvent à tord, pour illustrer les comportements rationnels et irrationnels sont,respectivement, la science et la religion.

Comment croire en l'une et pas en l'autre ? Comment les distinguer surtoutlorsque la limite entre les deux ne cesse d'être franchie par chacune d'entre elles ? Pour la religion, il s'agit des'appuyer sur la science pour consolider le caractère divin/réel ; et pour la science lorsque, arrivée à un certaindegré, quand les théories prennent plus de place que les démonstrations et les expériences, nous pouvons lui fairedire ce que l'on désire sachant que « la science sans la religion est aveugle » comme l'a dit Einstein.

De ce fait unchoix apparaît-il comme nécessaire ? Et si non, pouvons nous vivre dans un doute continuel ? Intervient donc ici la notion de liberté, la liberté d'opinion et la liberté de penser.

De ce fait, il apparaît clairementque nous ne sommes pas dans l'obligation de croire ceux qui nous le demande, que ce soit les scientifiques ou lessavants religieux.

Nonobstant, le sujet ne peut vivre incessamment dans le doute ce qui implique que le choix àeffectuer est strictement subjectif et dépend de tout un chacun.

Ainsi, le sujet irrationnel ne se préoccupe pas decela étant donné qu'il est attaché à ce qu'il croit alors que l'individu rationnel, arrivé à la limite de la rationalité setrouve dans une impasse, où un couloir de délivrance à été tracé par la notion de métaphysique assez paradoxalepuisqu'elle introduit le concept de « causalité libre », de prémisse première, qui répond au besoin rationnel deconnaissance. Par conséquent, la croyance est une affaire personnelle, subjective et variable où de nombreux facteurs entrent enligne de compte lorsqu'il y a interaction entre le sujet et autrui.

Cependant, qu'en est-il lorsque celui qui nousdemande de le croire n'est autre que nous même ? Sujet désiré en échange : Qu'est ce que l'idéologie. »

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