Faut-il croire les historiens ?
Publié le 13/09/2005
Extrait du document
II Du travail de l'historien L'historien est celui qui rassemble les preuves. Il doit les faire concorder dans une cohérence logique et une narration crédible pour écrire l'Histoire. Ainsi, c'est selon l'avis de l'historien que le récit se base, il n'est pas celui qui photographie le passé dans une objectivité figée, il est celui qui la rapporte en toute conscience. Ainsi, croire l'historien serait lui faire confiance, lui accorder une impartialité dans son jugement mais également savoir faire la part des choses dans son récit entre ce qui s'est passé et ce qu'il nous explique. III L'histoire comme savoir neutre L'historien est donc notre rapporteur du passé, cette même histoire nous prouve que dans le passé elle même a une histoire. C'est donc selon des époques, selon des personnes, selon les historiens et leur influence sur leur narration que nous devons nous baser. Les historiens doivent être neutres, on peut dons accorder une crédibilité à l'historien des faits, celui qui sait écarter son propre opinion mais refuser d'écouter l'historien qui juge ces faits. Lectures utiles Hegel, Leçon sur la philosophie de l'histoireRicoeur, Histoire et vérité Marrou, De la Connaissance historique Textes utiles -"Le premier aspect (histoire-réalité)... est insaisissable sinon sous la forme du second, c'est à dire sous la forme d'une connaissance" Marrou. Thucydide est à mon gré le vrai modèle des historiens.
Faut-il croire l'histoire que raconte l'historien comme on croit une fable ou un conte ?
Peut-on tenir pour vrai ce que les historiens nous disent ?
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• L'historien n'est jamais neutreLa neutralité de l'historien est illusoire.
L'irruption de sa subjectivité est un risque majeur et permanent pour la valeurde son travail.- L'historien écrit l'histoire de son point de vue, mais attention, cela ne remet pas en cause son intégrité, s'il a, audépart, fait œuvre de véritable historien : méthodologie, rigoureuse, recherche et confrontation de documents, etc.
• Deux exemples- L'historien marxistePour lui, l'histoire est traversée par la lutte des classes qui, elles-mêmes, résultent des relations économiques avecles hommes.
La révolution prolétarienne marquera la fin du capitalisme et deviendra internationale.
« Le marxismepeut prétendre être très influent pour l'analyse de l'inégalité économique persistante autant à l'intérieur de chaquenation qu'entre les nations, et pour l'analyse des systèmes de pouvoir et de domination.
» (Dictionnaire de la penséepolitique - Hatier)- L'historien hégélienPour Hegel « la question est de savoir si, sous le tumulte qui règne à la surface, ne s'accomplit pas une œuvresilencieuse et secrète dans laquelle sera conservée toute la force des phénomènes » (La Raison dans l'histoire).
Etc'est la Raison qui est à l'œuvre dans l'histoire.
• Il faut garder l'esprit critiqueL'histoire n'est pas une narration, mais bien une connaissance.
Cependant, la pluralité des interprétations nousavertit qu'il ne faut pas d'emblée croire les historiens, qu'il faut demander des preuves.
Tout historien digne de cenom explique toujours la méthode - elle, scientifique - qu'il a utilisée : « L'histoire doit être le résultat de l'effort leplus rigoureux, le plus systématique pour s'approcher [de la vérité historique] » dit H-I Marrou.C'est pourquoi « L'histoire se définit par la vérité qu'elle se montre capable d'élaborer.
Car, en disant connaissance,nous entendons connaissance valide, vraie : l'histoire s'oppose par là à ce qui serait, à ce qui est représentationfausse ou falsifiée, irréelle du passé, à l'utopie, à l'histoire imaginaire - au roman pédagogique » (idem)- Il faut toujours garder l'esprit critique contre les faux historiens (par exemple les négationnistes, ceux qui nientl'existence des chambres à gaz).
Conclusion
Sans l'historien, le passé « n'est qu'un vague fantôme, sans forme ni consistance » (Marrou).
Certes, l'histoire n'estpas une science « dure », mais c'est une science humaine qui, loin d'être un roman, permet à l'homme de connaîtrele passé, et d'essayer ainsi de mieux comprendre le présent.
De faux historiens - « ces assassins de la mémoire » comme l'écrit si bien P.
Vidal-Naquet, peuvent falsifier l'histoire, mais il ne p U vent pas faire que ce qui a été ne fûtpas.
Il faut donc insista SU) Il « mission sociale » de l'histoire qui fait exister le passé, donc la mémoire Il ne fautjamais renoncer à l'histoire.
Il faut croire avec lucidité les historiens.
Bibliographie
• V.
Jankélévitch : L'irréversible et la nostalgie, Flammarion.• Kant : La Philosophie de l'histoire, Gonthier-Médiations.• C.
Lévi-Strauss : Race et Histoire, Gonthier-Médiations.• H.I.
Marrou : De la connaissance historique, Seuil.• E.
Weil : « La fin de l'histoire », Revue de métaphysique et de morale, octobre-décembre 1970.• Tolstoï : Guerre et Paix, Livre de poche.• C.
Ruby : L'Histoire, Quintette.• R.
Aron : Dimensions de la conscience historique, Pion.• M.
Bloch : Apologie pour l'histoire ou le Métier d'historien, A.
Colin.• D.
Huisman : Dictionnaire des mille œuvres clés de la philosophie, Nathan..
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