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Faut-il désespérer du bonheur?

Publié le 08/04/2005

Extrait du document

 » Dès lors je peux vivre, agir et profiter de cette vie sans redouter aucune punition post-mortem. Et je sais que c'est ici et maintenant qu'il me faut être heureux, en cette vie, car  je n'en ai aucune autre. Mon bonheur  dans la vie est une affaire sérieuse qui ne souffre aucun délai. Tel est l'enseignement de la sagesse matérialiste.   La modération des désirs.   Maintenant que nous avons vu les deux conditions négatives du bonheur, cad les pensées et les craintes qu'il faut éliminer pour pouvoir jouir de la vie, il nous faut encore définir positivement comment atteindre le bonheur. Un peu de réflexion nous montre qu'il est absurde  de désirer des plaisirs inaccessibles, ou qui ont des conséquences fâcheuses et se paient de plus grandes souffrances, comme les plaisirs de la gourmandise qui, pratiqués à l'excès, finissent par nous rendre affreusement malades. Il convient donc de modérer ses désirs, d'opérer un tri entre eux. Mais jusqu'à quel point ? Il faut rejeter tous les désirs qui ne sont pas naturels et aussi ceux qui ne sont pas nécessaires à notre survie, à notre santé ou à notre bonheur.

« mettra plus de temps à commencer à se décomposer.

Aussi, la mort se caractérise bien en premier lieu parl'absence de sensation : « Habitue-toi à la pensée que le mort n'est rien pour nous, puisqu'il n'y a de bien et de mal que dans la sensation, et que la mort est absence de sensation. » En effet, les sensations que nous avons de notre corps et, à travers lui, des choses du monde sont la source detoute connaissance, et aussi de tout plaisir et de toute douleur, donc le vrai lieu de tout bien et de tout mal,puisque le bien réel n'est que le plaisir et le mal la douleur.

Nous pouvons désigner la pensée d' Epicure comme un sensualisme qui fonde toute la vie intérieure sur la sensation.

La mort étant la disparition des sensations, il ne peuty avoir aucune souffrance dans la mort.

Il ne peut pas y avoir davantage de survie de la conscience, de la penséeindividuelle: « Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n'est rien pour nous, puisque lorsque nous existons, la mort n'est pas là, et lorsque la mort est là, nous n'existons plus.

» Dès lors je peux vivre, agir et profiter de cette vie sans redouter aucune punition post-mortem.

Et je sais que c'estici et maintenant qu'il me faut être heureux, en cette vie, car je n'en ai aucune autre.

Mon bonheur dans la vieest une affaire sérieuse qui ne souffre aucun délai.

Tel est l'enseignement de la sagesse matérialiste. La modération des désirs. Maintenant que nous avons vu les deux conditions négatives du bonheur, cad les pensées et les craintes qu'il fautéliminer pour pouvoir jouir de la vie, il nous faut encore définir positivement comment atteindre le bonheur.

Un peude réflexion nous montre qu'il est absurde de désirer des plaisirs inaccessibles, ou qui ont des conséquencesfâcheuses et se paient de plus grandes souffrances, comme les plaisirs de la gourmandise qui, pratiqués à l'excès,finissent par nous rendre affreusement malades.

Il convient donc de modérer ses désirs, d'opérer un tri entre eux.Mais jusqu'à quel point ? Il faut rejeter tous les désirs qui ne sont pas naturels et aussi ceux qui ne sont pasnécessaires à notre survie, à notre santé ou à notre bonheur.

Mais qu'est-ce qui est naturel dans les désirshumains ? Et surtout, qu'est-ce qui est absolument nécessaire à notre bonheur ? Epicure ne donne pas de réponse très précise, mais il nous dit qu'il faut savoir se contenter de peu.

Ainsi, celui qui désire des mets raffinésrisque fort d'être déçu et malheureux s'il n'a pas toujours les moyens de se les offrir, ou si le cuisinier rate sonplat, ou si mille autres ennuis viennent l'en priver.

Avoir des désirs de luxe nous expose à souvent souffrir.

Il fautdonc les éliminer.

En revanche, celui qui ne désire que des nourritures « naturelles », un peu de pain par exemple,trouvera facilement à se satisfaire, et peut même en retirer un très vif plaisir s'il a vraiment faim et soif.

En outre,le sage qui ne désire rien de plus pourra tout de même, s'il est invité à un banquet, jouir de la nourrituresucculente.

De tels plaisirs ne sont nullement interdits, à condition de ne pas les désirer toujours, de ne pas enêtre dépendant.

Il faut donc passer ses désirs au crible de sa raison et éliminer impitoyablement tous ceux qui nesont pas naturels et nécessaires, tous ceux qui sont vains, artificiels, superflus ou excessifs .

alors nous seronssages et nous atteindrons l'ataraxie, l'état d'absence de trouble de l'âme, cad le bonheur.

En effet, ce sont lesangoisses, les passions, les désirs inassouvis qui troublent notre âme, nous font souffrir et nous empêchent d'êtreheureux.

Se délivrer de tout cela, c'est déjà être heureux, de même qu'il faut penser que le plaisir se trouve déjàdans l'absence de souffrance.

Nous voyons qu' Epicure redéfinit le plaisir (et corrélativement le bonheur) à l'encontre de la pensée commune, qui n'aperçoit de plaisir que dans un excitation positive des sens ou de l'esprit.Nous voyons aussi quelle est la vraie nature de l'hédonisme d' Epicure et quel monumental contresens a fait la tradition en en faisant « une morale de pourceaux libidineux se vautrant dans la luxure », alors qu'il s'agit avant tout d'une ascèse, d'une maîtrise des désirs, assez semblable à ce que peuvent pratiquer certains religieux, ermitesou ascètes, même si c'est dans de tout autres buts. [Il faut faire son deuil du bonheur (le pessimisme de Schopenhauer)] Ce philosophe du milieu du XIX ième est rigoureusement athée.

Il en tire les conséquences radicales : si Dieun'existe pas, la vie est absurde ; en effet, nous vivons, nous souffrons, nous faisons des efforts, tout celapour finir par mourir, cad pour rien.

Aucun paradis, aucune récompense ne nous attend.

De plus, la vie estessentiellement faite de souffrance.

Si nous examinons lucidement notre expérience de la vie, sans la brouillerde faux espoirs, et que nous faisons le compte des biens et des maux, nous découvrons que la somme totaledes souffrances est très supérieure à la somme des plaisirs éprouvés dans une vie.

Donc la vie ne vaut pas lapeine d'être vécue.

Tout ce qu'il nous reste à faire, c'est échapper à la souffrance en tuant en nous le désir. »

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