Devoir de Philosophie

Faut-il être juste par devoir ou par intérêt ?

Publié le 04/03/2009

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La notion de justice est l'un des fondements de notre civilisation. Nous savons tous, de manière plus ou moins claire, ce que signifie être juste. Cette expression désigne la conformité à un droit, qu'il soit naturel (la loi de la nature), moral ou positif (institutionnel et usuel). L'action juste peut, en outre, reposer distinctement sur des principes juridiques, moraux ou religieux.
La philosophie relève alors une problématique : qu'est-ce qui fonde et légitime mon action juste ? De vives polémiques sur la nature des principes qui sous-tendent la justice traversent toute l'histoire de notre civilisation. La philosophie s'est divisée profondément sur cette question. Si certains penseurs fondent l'action juste sur l'intérêt qui peut en découler, d'autres ont contradictoirement affirmer l'exclusivité du fondement moral qui doit gouverner toute action faite en conformité avec l'idée de justice.
Faut-il donc être juste par devoir ou par intérêt ?
Nous chercherons, dans un premier temps, à déterminer quel(s) intérêt(s) peuvent légitimer le fait d'être juste.
Dans un deuxième temps, il s'agira pour nous de nous interroger sur la contradiction que représente l'idée d'une justice intéressée.

I) L'intérêt de la justice

II) La pureté du devoir moral

« Cette définition de la moralité restera admise, en occident, pendant près de deux siècles ! Mais Kant, notamment, età partir de lui de nombreux penseurs, va s'attacher à repenser les fondements de l'action juste.

Selon lui, touteaction juste, qu'elle soit en accord avec le droit positif ou avec la religion, relève de la moralité.

Cette moralité apour origine un sentiment, comme cette fameuse sentence de Kant en répond : « Deux choses remplissent l'esprit d'admiration et de crainte incessantes : le ciel étoilé au-dessus de moi et la loimorale en moi. » (Cf.

Critique de la Raison pure ) Dans le cadre de cette recherche de l'origine de l'action juste, Kant distingue deux choses : l'action conforme audevoir moral et l'action faite par devoir.

Si la seconde peut être considérée comme véritablement morale, la premièren'a, en fait, que l'apparence de la moralité.

En effet, si un individu agît moralement dans un but intéressé, alors Kantestime que cette action n'est que formellement morale, mais pas fondamentalement.

Ce que Kant veut dire, c'estque la moralité, en tant que sentiment, doit être « pure », c'est-à-dire désintéressée.

Kant voit dans la « volontébonne », qui sous-tend et fonde l'action juste moralement, un « joyau » (Cf.

Fondements de la métaphysique des moeurs ).

C'est dire que le sentiment qui gouverne les actions justes est, en fait, une disposition humaine qui ne s'acquiert pas.

Peu d'hommes, selon Kant, sont ainsi moralement disposés.

Mais ceux-là sont justes parce qu'ils sontjustes, pourrait-on dire.

C'est ainsi que Kant définit l'action moralement juste ; elle est, purement, un « impératifcatégorique », ou elle n'est pas.

Aucun intérêt ou aucune légitimation ne peut présider à son accomplissement.L'impératif du devoir moral est formulé de trois manières par le penseur allemand ( Cf.

Métaphysique des moeurs ) : « Agis de façon telle que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans tout autre, toujours enmême temps comme fin, et jamais simplement comme moyen » « Agis selon la maxime qui peut en même temps se transformer en loi universelle » « Agis selon des maximes qui puissent en même temps se prendre elles-mêmes pour objet comme loisuniverselles de la nature » Nous le comprenons, l'action morale, selon Kant, est rigoureusement une action accomplie uniquement dans lerespect du devoir moral et ne tolère pas l'intérêt particulier.

La morale kantienne a souvent été qualifiée de« rigoriste » car pratiquement inaccessible au commun des mortels.

Mais elle eut le mérite de dévoiler la pureté quipréside aux actes véritablement vertueux.

Conclusion Être juste peut révéler des intérêts fondamentaux tels que le bonheur et la paix sociale et donc incline leshommes à respecter les lois et agir conformément à elles. Cependant toutes les lois ne sont pas justes et Kant rappelle que le devoir de justice est avant tout moral etpur et qu'il ne peut être formellement respecté par quelque intérêt que ce soit.

Reste à envisager qu'un teldevoir moral sera exceptionnellement respecté par les hommes.

C'est pour cette raison que Kant fit, dans sonquestionnement moral, une place à la foi et à la possibilité d'une récompense de l'au-delà pour ceux qui ontagit moralement toute leur vie.. »

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