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Faut-il être raisonnable pour être libre ?

Publié le 14/09/2005

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Le libre arbitre n'est-il pas anéanti par la splendeur contraignante de la vérité ? ■ Non, car l'évidence ne contraint pas la volonté, le libre arbitre ne disparaît pas devant l'évidence, il est seulement « incliné » à donner son assentiment, mais sans nécessité. Car absolument parlant, il peut le refuser, en préférant l'affirmation de son indépendance à la vérité. ■ L'homme est donc méritant de reconnaître le vrai, car il pourrait en détourner son attention. C'est librement que l'homme accomplit sa nature en développant sa raison, et librement qu'il peut déchoir. Et si réaliser sa nature, c'est devenir vraiment libre, on doit dire que c'est librement que l'on devient libre. En disant que le péché lui-même est une erreur, Descartes ne disculpe donc personne, il fait plutôt de l'erreur une sorte de péché contre soi-même.     III. La liberté, c'est faire le choix d'assumer sa liberté originelle, en deçà de toute considération rationnelle (Sartre).   La raison implique de faire un choix, à l'issue d'une délibération argumentée, entre diverses options possibles ; ce choix est déterminé par la force plus ou moins grande des arguments proposés.

- Etre libre, c'est être indépendant de toute détermination extérieure.

- Or, nos comportements sont naturellement déterminés par les objets de nos sens ; il devient donc manifeste que la liberté implique l'intervention d'une puissance capable de renverser l'influence de nos sens : cette puissance, c'est la raison.

- Ainsi, la liberté implique-t-elle la raison pour que son exercice même devienne possible ? Ou bien la liberté excède-t-elle en amont toute tendance raisonnable ?

 

 

« Liberté et vérité Mais si je suis d'autant plus libre que je me soumets à l'évidence et au bien, que devient le pouvoir de sedéterminer par soi-même ? Le libre arbitre n'est-il pas anéanti par la splendeur contraignante de la vérité ? Non, car l'évidence ne contraint pas la volonté, le libre arbitre ne disparaît pas devant l'évidence, il est seulement« incliné » à donner son assentiment, mais sans nécessité.

Car absolument parlant, il peut le refuser, en préférantl'affirmation de son indépendance à la vérité.

L'homme est donc méritant de reconnaître le vrai, car il pourrait en détourner son attention.

C'est librement quel'homme accomplit sa nature en développant sa raison, et librement qu'il peut déchoir.

Et si réaliser sa nature, c'estdevenir vraiment libre, on doit dire que c'est librement que l'on devient libre.

En disant que le péché lui-même estune erreur, Descartes ne disculpe donc personne, il fait plutôt de l'erreur une sorte de péché contre soi-même.

III.

La liberté, c'est faire le choix d'assumer sa liberté originelle, endeçà de toute considération rationnelle (Sartre).

La raison implique de faire un choix, à l'issue d'une délibération argumentée,entre diverses options possibles ; ce choix est déterminé par la force plus oumoins grande des arguments proposés.

Or, dans le cas de la liberté, nulledélibération n'est en jeu, il s'agit toujours-déjà de se choisir selonl'assomption ou non de sa propre liberté, qui met en jeu l'expérience non-rationnelle de l'angoisse, véritable expérience-limite à travers laquelle laconscience fait face à son néant constitutif.

L'on ne choisit pas la liberté parraison, mais par orientation existentielle fondamentale, entre l'authenticité etl'inauthenticité.

Sartre a souligné le caractère artificiel du schéma classique de l'actevolontaire : cette conception académique est plus abstraite que réelle.Car le mobile n'a précisément de sens et de valeur pour nous que dans lamesure où nous le reprenons.

La délibération volontaire (avec examen desmotifs et des mobiles) représente un ensemble bien artificiel ni les motifs, niles mobiles ne sont déterminants à proprement parler.

Avant même dedélibérer, j'ai déjà choisi, en toute liberté.

Quand je délibère, les jeux sontfaits! Par conséquent, il n'y a jamais de délibération réelle.

Mon libre projetfondamental décide de mon choix avant toute réflexion.

Selon Sartre, la liberté humaine est un jaillissementpermanent qui donne sens à toutes les réalités psychiques.

Le libre choix, antérieur à la réflexion, crée une décisionavant toute délibération.

La volonté est bien réfléchie par opposition à la spontanéité non volontaire, mais ce quiest réfléchi, c'est la manière d'atteindre la fin poursuivie.

La réflexion ne joue pas vraiment au niveau d'une décisionqui est toujours déjà prise.« De cela résulte que la délibération volontaire est toujours truquée...

En fait, motifs et mobiles n'ont que le poidsde mon projet...

Quand je délibère, les jeux sont faits...

Quand la volonté intervient, la décision est prise, et elle n'ad'autre valeur que celle d'une annonciation.

» (Sartre, l'Etre et le Néant, N.

R.

F., 1957) Conclusion - La liberté semble impliquer la raison, puisque celle-ci prête la forme pure de son activité à la volonté, pour pouvoirrendre celle-là possible.- Or, la liberté se révèle comme une puissance indépendante de toute rationalité ; c'est pourquoi faire le choix de laliberté ne constitue pas en soi un choix rationnel, mais un choix existentiel.- Il faut donc moins être raisonnable pour être libre, qu'être libre pour être raisonnable, c'est-à-dire assumer sapropre liberté pour pouvoir agir selon une conduite responsable et authentique.. »

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