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faut il opposer le désir a la raison ?

Publié le 27/03/2005

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Il est aussi peu contraire à la raison de préférer à mon plus grand bien propre un bien reconnu moindre. Un bien banal peut, en raison de certaines circonstances, produire un désir supérieur à celui qui naît du plaisir le plus grand et le plus estimable ; et il n'y a là rien de plus extraordinaire que de voir, en mécanique, un poids d'une livre en soulever un autre de cent livres grâce à l'avantage de sa situation. Bref, une passion doit s'accompagner de quelque faux jugement pour être déraisonnable ; même alors ce n'est pas la passion qui est déraisonnable, c'est le jugement. « ordre des idées 1) Thèse centrale : la raison ne peut juger une passion par elle-même, en tant que fait, mais seulement les jugements qui accompagnent (éventuellement) cette passion, comme - la supposition de l'existence d'objets qui n'existent pas en réalité (par ex. une peur fondée sur quelque chose qui n'existe pas). - le choix de moyens pour atteindre un but projeté, pour satisfaire la passion (par ex. l'emploi de talismans pour gagner au jeu).

2) Deux exemples illustrent cette thèse. La raison n'a rien à dire - sur le fait que je décide de me ruiner pour quelqu'un que je ne connais pas ; - sur le fait que je préfère un bien moindre à un bien supérieur. Car ces deux faits ne sont pas des jugements, des raisonnements.

Cette thèse se rapporte à une tradition idéaliste. Platon voulait vaincre les désirs, et Descartes jugeait que, par prudence, il fallait s'efforcer de changer ses désirs plutôt que de vouloir changer le monde. Pour cette tradition, il s'agit de dominer ses passions parce que j'en suis la victime : désirs et passions sont des handicaps. Ils me rendent passifs : je les subis. Ma liberté est menacée. Cette thèse privilégie l'âme rationnelle sur le corps désirant (Platon). Les hommes pâtissent du désir : la raison doit le vaincre.

« corps, ni gaspiller les moyens nécessaires à l'existence, tu peux suivre ton impulsion à ta guise.

Il estimpossible de ne pas commettre une au moins de ces choses, car les plaisirs de l'amour ne nous ont jamaisservi, il faut s'estimer heureux s'ils ne nous nuisent pas.

[...] Quand on n'a plus l'occasion de voir l'objet bien-aimé, quand les relations intimes et le commerce cessent, lapassion amoureuse s'affaiblit.

» Epicure , « Maximes ». Epicure énumère les conditions d'un désir légitime, tant dans les domaines de la législation, des conventions sociales, de la morale, que de la santé et de l'économie.

Mais il s'agit là d'une formule de rhétorique ; une tellesomme d'exigences s'avère être une gageure, ou plutôt l'exposé des griefs d' Epicure envers la passion ; puisqu'elles sont non seulement inutiles, mais nuisibles. Dans d'autres textes, Epicure distingue parmi les plaisirs , ceux qui sont naturels et nécessaires, ceux qui sont naturels mais non nécessaires, et enfin ceux qui ne sont ni naturels et non nécessaires.

Or, le sagerecherche les premiers et méprise les autres.

L ‘épicurisme est donc une morale du plaisir, mais dans les limitesdu simple besoin ; sa finalité est l'ataraxie ; sa méthode consiste à se contenter de peu, à ne désirer que cequi est nécessaire, et à fuir tout ce qui peut stimuler des impulsions artificielles et excessives, comme nous yinvite la fin de notre texte.

Contrairement à une réputation infondée, la morale épicurienne est doncincompatible avec les passions. [La raison est soumise aux passions.] Dans son Traité de la nature humaine, Hume observe que «rien n'est plus habituel en philosophie, etmême dans la vie courante, que de parler du combat de la passion et de la raison, de donner lapréférence à la raison et d'affirmer que les hommes ne sont vertueux que dans la mesure où ils seconforment à ses décrets.

Toute créature raisonnable, dit-on, est obligé de régler ses actions par laraison ; si un autre motif ou un autre principe entre en lutte pour diriger sa conduite, elle doit lecombattre jusqu'à complète soumission ou du moins jusqu'à ce qu'il soit amené à un accord avec ceprincipe supérieur» (Aubier, II, p.

522).

Or ce que Hume dit des passions vaut également pour les désirs.Une créature raisonnable ne peut donc en tant qu'elle est raisonnable, condamner ou approuver lesdésirs : être raisonnable ce n'est ni renoncer à ses désirs, ni souhaiter les satisfaire.

Hume rejette en effet l'opposition traditionnelle entre la raison d'une part, les désirs et les passions del'autre, ainsi que la prééminence supposée de la raison sur les désirs et les passions, en montrant«premièrement, que la raison ne peut être à elle seule un motif pour un acte volontaire, etdeuxièmement, qu'elle ne peut jamais combattre la passion sans la direction de la volonté» (id.). b) La raison ne peut s'opposer aux désirs Qu'est-ce en effet que la raison ? Au sens strict, c'est la faculté de former et de combiner logiquementdes concepts et des propositions.

La raison nous permet de dire si de telles combinaisons, ou jugements,sont cohérentes ou incohérentes, c'est-à-dire si ces jugements sont formellement vrais ou faux.

D'autrepart, en confrontant ces jugements à l'expérience, la raison nous permet de dire s'ils correspondent àdes faits, c'est-à-dire s'ils sont réellement vrais ou faux.. »

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