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Faut-il se désintéresser de l'irrationnel ?

Publié le 30/03/2009

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Selon Descartes, le bon sens (à savoir la raison) est la chose du monde la mieux partagée. La raison désigne une fonction de la pensée juste et synthétique, la faculté de bien juger et de distinguer le vrai du faux. A contrario, l’irrationnel désigne le négatif, l'inverse de la raison. L’irrationnel se définit alors comme étant tout ce qui ne correspond pas aux exigences et à la rigueur de la pensée rationnelle (universalité, objectivité, cohérence) ou de l'attitude raisonnable (prudence, vertu, moralité). Dès lors, si l’irrationnel est un concept négatif, ne vaut-il pas mieux s’en désintéresser ? Comment l'homme, animal rationnel, pourrait-il manifester de l'intérêt voire de l'attrait pour l'irrationnel ? Faut-il lui laisser une place dans notre existence ? Nous envisagerons que la raison seule est suffisante pour vivre donc que l’irrationnel n’est pas utile à la vie, mais que cependant celui-ci peut nous aider à vivre. Enfin, nous montrerons que même si l’irrationnel semble absurde, il semble difficile de s’en désintéresser.


« En enrichissant notre vie et en nous avertissant du danger grâce aux passions, l'irrationnel joue un rôle majeur dans notre existence.

De plus, il nous apporte une certaine confiance en soi, nous rassure, donc notre vies'améliore au travers de nos croyances.

Enfin l'irrationnel est dans une certaine mesure ce qui nous définit et nouspermet d'être différent d'autrui.

Tout comme la raison, l'irrationnel semble donc important puisque bénéfique à notreexistence.

Mais dans l'hypothèse où l'irrationnel ne nous serait en aucun cas bénéfique et qu'il nous serait mêmenocif, serait-il pour autant possible de s'en désintéresser ? Même si nous le désirions, nous ne pourrions pas nous désintéresser, nous débarrasser de l'irrationnel.En effet, l'irrationnel n'est-il pas une sorte de « pré-rationnel », c'est à dire de rationnel en puissance ? D'un point de vue rationaliste, l'irrationnel désigne en réalité tout ce que la science n'a pas encore démontré.L'irrationnel est donc quelque chose de provisoire, en attente de devenir rationnel.

Ce sont les progrès de la sciencequi font tendre petit à petit l'irrationnel vers le rationnel.

Par exemple, dans l'antiquité les hommes étaient effrayéspar le tonnerre et pensaient que c'était un message de la colère des dieux.

Le phénomène du tonnerre faisait doncpartie de l'irrationnel puisqu'étant une croyance religieuse.

Or, aujourd'hui la science a démontré qu'il s'agissait enfait d'un phénomène tout à fait normal, dû à l'expansion de l'air qui a été chauffé très rapidement au cours d'unorage.

Ce phénomène à priori irrationnel est alors devenu rationnel.

N'en est-il pas ainsi pour l ‘ensemble de noscroyances, de nos superstitions, de nos passions ? Celles-ci résultant en réalité de notre ignorance et étantirrationnelles ne vont-elles pas un jour devenir rationnelles grâce aux progrès de la science ? Se désintéresser del'irrationnel reviendrait donc de ce point de vue à se désintéresser également d'une partie du rationnel.

Nous nepouvons donc pas nous en désintéresser, nous en débarrasser, tout du moins pas dans l'immédiat. Mais toute notre ignorance, c'est-à dire l'ensemble de nos croyances, de nos passions, de nos superstitions, est-elle rationalisable ? Finalement l'irrationnel n'est-il pas un irréductible ? En effet il n'est pas certain que la raisonsoit capable de tout démontrer, de nous débarrasser entièrement de l'irrationnel.

Il y aura toujours des choses, desphénomènes que celle-ci ne pourra expliquer et par conséquent il y aura toujours de l'indémontrable, une part d'irrationnel qui subsistera dans nos vies.

Affirmer qu'il y a de l'indémontrable, c'est affirmer qu'il y a dans le réel desobjets que l'on ne peut soumettre à la raison, c'est à dire de l'irrationnel.

Il y aura toujours des objets dont on aurapeut-être une intime conviction, mais dont on n'aura jamais de certitude.

Ainsi la croyance en l'existence de Dieu nesera probablement jamais une certitude.

Nous ne pourrons jamais savoir si oui ou non Dieu existe.

Descartes avaitpourtant établi une démonstration de cette existence dans les Méditations Métaphysiques , démonstration qui fut ensuite réfutée par Kant dans la Critique de la raison pure .

Ainsi on ne peut démontrer l'existence de Dieu.

Certaines croyances ne sont donc pas rationalisables par la science et il paraît donc difficile de s'en débarrasser, donc de s'endésintéresser, d'autant plus si, comme nous l'avons dit précédemment, celles-ci nous sont bénéfiques.

Il sembledonc difficile voire impossible de se désintéresser de l'irrationnel. Nous avons donc vu qu'au premier abord, il semble falloir se désintéresser de l'irrationnel pour ne garder que ce qui a trait à la raison puisque celle-ci nous permet de trouver la vérité et que c'est elle qui est à l'origine de ladémocratie et permet aux hommes de vivre en paix.

Mais nous avons vu aussi que l'irrationnel possède certainsavantages car il nous apporte les passions et les croyances qui peuvent nous faciliter la vie et car il est en partiece qui définit l'humanité.

Enfin nous avons vu que même dans l'hypothèse où il faille se désintéresser de l'irrationnel,cela ne semble pas évident, peut-être même impossible puisque dans une certaine mesure l'irrationnel n'est qu'unesorte de « pré-rationnel » et que une partie de l'irrationnelle ne semble pas rationalisable et est irréductible.

Enconséquence, la meilleure chose à faire pour soi même et les autres est de trouver un compromis entre rationnel etirrationnel.

Il ne faut se désintéresser ni de l'un, ni de l'autre.

Ils sont tous les deux bénéfiques, il suffit seulementde trouver le juste milieu.. »

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