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Faut-il toujours chercher des preuves ?

Publié le 27/02/2008

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Le problème est donc ici celui du fondement de la preuve qui semble coïncider avec une pétition de principe. Chaque preuve pour le sceptique appelle une nouvelle preuve à l?infini : « Le mode fondé sur le renvoi à l?infini est celui par lequel nous disons que l?argument proposé comme preuve d?un point donné réclame lui-même une autre preuve, et celle-ci une autre encore, et ainsi de suite jusqu?à l?infini, de telle sorte que ne disposant plus d?un principe assuré, nous sommes conduits à la suspension du jugement ». (Sextus, Hypostases pyrhoniennes, I, 166).             On voit donc que, s?il faut toujours chercher des preuves, ce n?est pas tant par souci de rationalité (ou par choix) que par nécessité logique : le mécanisme de la preuve repose sur ce renvoi de preuves en preuves : on ne peut faire autrement que de toujours chercher des preuves. En conséquence, il paraît raisonnable de mettre un terme au doute en suspendant son assentiment, c?est-à-dire, pour le scepticisme, en faisant l?effort de ne pas se prononcer et finalement, en renonçant à toujours chercher des preuves pour autant que la preuve est condition de certitude.             Toutefois, peut-être pourrions-nous sortir de cette logique infernale de la régression à l?infini et trouver une source légitime de conviction, c?est-à-dire une forme de preuve n?ayant pas besoin d?être elle-même prouvée ? En effet, le mouvement de la justification ne peut-il partir de principes certains, indubitables ?   b)     L?évidence ne se cherche pas Il semble que l?on doive toujours prouver une preuve, justifier ce que l?on justifie, et finalement chercher ce que l?on cherche, à moins de supposer qu?une preuve est à elle-même son propre résultat. Pour stopper la régression à l?infini, il suffit de poser que la démarche qui produit le résultat est à elle-même sa propre preuve : une proposition telle que « il pleut » est immédiatement prouvée : la preuve se confond alors avec l?évidence. Reprenons la définition cartésienne de l?évidence, «  - «   .

« choix) que par nécessité logique : le mécanisme de la preuve repose sur ce renvoi de preuves en preuves : on ne peut faire autrement que de toujours chercher des preuves.

En conséquence, il paraît raisonnable de mettre unterme au doute en suspendant son assentiment, c'est-à-dire, pour le scepticisme, en faisant l'effort de ne pas seprononcer et finalement, en renonçant à toujours chercher des preuves pour autant que la preuve est condition decertitude.

Toutefois, peut-être pourrions-nous sortir de cette logique infernale de la régression à l'infini et trouver unesource légitime de conviction, c'est-à-dire une forme de preuve n'ayant pas besoin d'être elle-même prouvée ? Eneffet, le mouvement de la justification ne peut-il partir de principes certains, indubitables ? b) L'évidence ne se cherche pas Il semble que l'on doive toujours prouver une preuve, justifier ce que l'on justifie, et finalement chercher ce que l'on cherche, à moins de supposer qu'une preuve est à elle-même son propre résultat.

Pour stopper la régressionà l'infini, il suffit de poser que la démarche qui produit le résultat est à elle-même sa propre preuve : une propositiontelle que « il pleut » est immédiatement prouvée : la preuve se confond alors avec l'évidence.

Reprenons ladéfinition cartésienne de l'évidence, « - « .

Ainsi Descartes fera du « je pense », le modèle de toute vérité : mapensée s'impose à moi avec une clarté et une distinction telle que je ne peux en douter et que je n'ai pas, de cefait, besoin de prouver : « je pense, je suis » va de soi.

C'est pourquoi, Descartes érige le cogito en principe de lascience : l'évidence de la pensée devient le socle apodictique sur lequel sera édifié toute connaissance. Cependant, on s'aperçoit que finalement, une preuve digne de ce nom n'a pas besoin d'être cherchée . L'évidence de la pensée, seule certitude dont je ne peux douter n'a certes pas besoin d'être prouvée (Descartesinsiste sur le fait que le « donc » n'est pas la marque d'une déduction), mais du même coup, toute preuve n'aurapas, du fait de son immédiateté, besoin de faire l'objet d'une recherche (médiate et discursive).

Transition :- Chercher des preuves est donc vain : a) parce que l'on prend le risque de devoir prouver la preuve avancée et donc de prouver ce que l'on prouve etc.

b) car une preuve ne se cherche pas mais désigne ce qui va de soi : lapreuve ne se distingue pas de ce qu'elle veut établir.

Exemple : l'innocence d'un présumé coupable n'est pas le résultat auquel on parvient mais est ce que la preuve exhibe dans sa démarche même : l'avocat, pour prouverl'innocence de son client, présuppose qu'il l'est, et alors, l'innocence n'est pas extérieure à sa justification, mais elle se justifie, elle est inhérente aux preuves qui ne font que la montrer (plus que de la démontrer).- Les preuves sont finalement des mises en perspective des faits : ce sont eux qui ont le monopole de la vérité et les preuves en sont seulement la vérification.- Conséquence : preuve ne peut être qu'empirique : elle est limitée au domaine de l'expérience.

On a donc un critère permettant de distinguer preuves possibles, des preuves impossibles , faire la différence entre celles que l'on peut et que l'on doit toujours chercher et celles qui, paradoxalement, ne prouve rien , parce qu'elles sont des preuves factices (leur fausseté tenant à leur impossibilité).

3- IL FAUT TOUJOURS CHERCHER DES PREUVES DANS LES DOMAINES QUI LE PERMETTENT a) distinguer le logique et le réel Quelles sont les conditions de possibilité d'administration de preuves ? qu'est-ce que bien prouver ? Kant répond à ce problème en distinguant le logique et le réel : le mot être n'est pas un prédicat réel, et le possible logique n'a pas de portée ontologique .

C'est l'expérience qui fait le lien entre discours et existence et si elle vient à manquer, ce lien est rompu.

Les preuves factices sont des raisonnements vides qui confondent le logique et le réel : « toute l'apparence consiste à prendre la condition subjective de la pensée pour la connaissance de l'objet » ( Critique de la raison pure , 4ème section de la « Discipline de la raison pure »). b) restriction du champ de la preuve Soutenant la nécessité pour la connaissance de s'appuyer sur l'expérience sensible, Kant montre alors qu'il est impossible de prouver Dieu, tout comme l'âme (unité psychique) et le monde (unité cosmologique) puisqueprécisément, ces idées n'ont aucun correspondant dans l'expérience, ce sont là des concepts qui excède touteexpérience possible.

On ne peut donc de ce fait chercher à la prouver.

Dans le domaine de ce qui excède l'expérience, toute recherche de preuves digne de ce nom est vaine . La logique argumentative ne peut donc à elle seule prétendre établir des faits.

Il est impossible de prouverspéculativement l'existence de ce qui n'est pas donné par intuition.

C'est pourquoi il faut restreindre le champ des preuves au domaine du monde .. »

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