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Feuerbach: Conscience et sentiment de soi

Publié le 18/04/2009

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feuerbach
«Quelle est donc la différence essentielle entre l'homme et l'animal? La plus simple et la plus générale des réponses à cette question est aussi la plus populaire : c'est la conscience. Mais la conscience au sens strict, car la conscience entendue comme sentiment de soi, capacité de distinguer les objets sensibles, de percevoir et même de juger des choses extérieures d'après des caractères sensibles déterminés, une telle conscience ne peut être refusée à l'animal. Mais la conscience au sens le plus strict n'existe que pour un être qui a pour objet son propre genre, sa propre essence. L'animal est sans doute objet pour lui-même en tant qu'individu (et c'est pourquoi il possède le sentiment de soi) -mais non en tant que genre (et c'est pourquoi il lui manque la conscience dont le nom vient de science). Là où il y a conscience, il y a capacité de science. La science est la conscience des genres. Dans la vie, nous avons affaires à des individus, dans la science à des genres. Or seul un être qui a pour objet son propre genre, sa propre essence, est susceptible de constituer en objets, selon leur signification essentielle, des choses et des êtres autres que lui. C'est pourquoi l'animal n'a qu'une vie simple, tandis que l'homme a une vie double : chez l'animal la vie intérieure ne fait qu'un avec la vie extérieure ; l'homme au contraire a une vie intérieure et extérieure. La vie intérieure de l'homme, c'est celle qu'il entretient avec son genre, son essence. L'homme pense, c'est-à-dire il converse, il parle avec lui-même. L'animal ne peut accomplir aucune fonction générique sans un autre individu extérieur à lui ; l'homme au contraire peut accomplir, sans personne d'autre, la fonction générique de la pensée, de la parole -car penser et parler sont de véritables fonctions génériques. L'homme est pour lui-même simultanément Je et Tu. S'il peut se mettre à la place de l'autre, c'est précisément parce qu'il a pour objet, non pas son individualité, mais son genre, son essence.» Feuerbach, L'essence du Christianisme, Introduction

Feuerbach, pour répondre à la question de la différence essentielle entre l’homme et l’animal part d’une réponse partagée et connue par beaucoup d’entre nous comme le montre le mot « populaire « qu’il juge cependant trop vague. L’auteur nous montre sa volonté de préciser la notion de conscience, de l’approfondir : il va donc distinguer conscience au sens large et conscience au sens strict. Il explique ainsi ce qu’il entend par conscience au sens large, partagée avec l’animal. On retrouve abondamment les mots de la même famille que « sens « tels que « sentiment « ou « sensibles « à deux reprises. Le mot sens est par définition la faculté d’éprouver des sensations d’un certain ordre, sensitives (visuelles, auditives, olfactives, gustatives…) on pense aux « cinq sens «.  Selon Feuerbach, l’animal est capable de percevoir grâce à l’utilisation de ses sens.  

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