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Fiche de cours en philo : LA MEMOIRE .

Publié le 02/08/2009

Extrait du document

• La mémoire se définit comme la fonction du passé (§ 1). • Distinguez bien la mémoire-habitude, ensemble de mécanismes moteurs (§ 2), de la mémoire vraie, liée au souvenir en tant que tel (§ 3). • Le souvenir, conçu par Bergson comme immatériel (§ 4), est généralement décrit par les penseurs contemporains comme un acte spirituel dépendant de la matière (§ 5). • Quelles sont les fonctions de la mémoire? a - La mémoire a une fonction d'unité : elle me permet d'unifier mon existence (§ 6). b - Dans la mesure où elle possède une fonction unitaire, elle permet d'accéder à la réalité de la personne' (§ 7). • Saisissez bien, également, les fonctions de l'oubli : a - II me permet de trier mon passé (§ 8). b - Il a une fonction vitale, comme le souligne avec force Nietzsche (§ 9) : il est au service de la vie. c - Il correspond à des mécanismes très puissants de défense du moi (Freud). Il est au service de l'action (Bergson, § 10).

« l'actualisation ne peut se faire, mais le souvenir subsiste, cependant, immatériel.

Ainsi l'homme est une essencespirituelle pure, une mémoire irréductible aux mécanismes corporels ou neurophysiologiques.« L'état cérébral continue le souvenir; il lui donne prise sur le présent par la matérialité qu'il lui confère; mais lesouvenir pur est une manifestation spirituelle.

Avec la mémoire, nous sommes bien véritablement dans le domaine del'esprit.» (H.

Bergson, op.

cit., PUF, 1946) V — Le souvenir, acte spirituel dépendant de la matière Cette théorie de Bergson a longtemps prévalu.

Elle ne nous semble plus tout à fait compatible avec les donnéesactuelles de la neurophysiologie.

La mémoire est un acte spirituel qui requiert néanmoins un support matériel.

Onpense généralement de nos jours que la «trace» des objets de mémoire est distribuée sur tout l'ensemble du cortexet sur une grande partie de l'encéphale : chaque trace mnésique se trouve en plusieurs lieux (cf sur ce point J.-P.Changeux, L'homme neuronal, Fayard, 1983).

La mémoire, acte spirituel, est inséparable de la matière. VI — Fonctions de la mémoire a - Mémoire et unitéQuelle est la fonction de la mémoire, cet acte spirituel par lequel je pense mon passé comme passé?La mémoire me permet d'unifier mon existence et mon vécu, de ressaisir le centre d'intérêt de mon être et deparvenir ainsi à une certaine intelligibilité.

Dans ma vie immédiate, je`me disperse et me morcelle.

Mais, par l'acte demémoire, je me retrouve et assure la synthèse des différentes facettes de ma vie. VII — Fonction de la mémoire b - Mémoire et personneLa mémoire me permet, grâce à cette synthèse, d'accéder à la réalité de la personne'.

A travers l'évocationtemporelle, je ressaisis en effet la transcendance de mon être : je suis bel et bien un sujet moral, libre etresponsable, une personne marquant du sceau de l'unité et de l'identité ses différents choix dans le monde.

Lamémoire a pour fonction essentielle de me diriger vers la personne. VIII — La fonction positive de l'oubli : trier le passé L'oubli a, lui aussi, une signification éminemment positive.

Il ne s'agit pas ici de l'oubli comme raté de la mémoire(lorsque j'ai besoin d'un nom, par exemple, et qu'il me fait défaut), mais de l'oubli comme mise en place du passé etcomme effacement positif de certains souvenirs.

Comment pourrais-je conserver la totalité de mes faits psychiquessans être submergé par eux? Il me faut bien les trier et les sélectionner pour construire et édifier mon passé.

L'oubli,en ce sens, n'est pas une maladie de la mémoire, mais une condition de la vie.« On imagine ce que serait un esprit qui n'oublierait rien de ce qu'il a appris et de ce qu'il a vécu.

Voyageur accablésous le poids de ses bagages, noyé, perdu dans la masse de son passé qui l'empêcherait tout à fait d'exister dans leprésent.» (G.

Gusdorf Mémoire et personne, tome II, PUF, 1950) IX — L'oubli comme gardien de la vie : Nietzsche Nietzsche a bien souligné la fonction positive de l'oubli.

Il n'est pas une simple force d'inertie, mais représentel'accomplissement d'une fonction vitale.

De temps en temps, il faut fermer les portes et les fenêtres de laconscience, il faut refouler les contenus mnésiques qui m'empêchent de jouir du présent.

Sans cette table rase del'oubli, je demeure prisonnier de représentations passées qui entravent ma jouissance du moment.

Celui qui n'oubliejamais est ligoté par son passé, voué par cela même à l'impuissance existentielle.

Tout demeure en lui et toutl'affecte.

Tous les événements laissent des traces dans sa conscience meurtrie.

L'oubli est donc une condition de labonne santé mentale, du bonheur t de la vie.«Nul bonheur, nulle sérénité, nulle espérance, nulle fierté, nulle jouissance de l'instant présent ne pourraient existersans la faculté d'oubli.

L'homme chez qui cet appareil d'amortissement est endommagé...

n'arrive plus à "en finir" derien.» (Nietzsche, La généalogie de la morale) X — La finalité positive de l'oubli chez Freud et Bergson Cette finalité de l'oubli, les théories de Bergson et de Freud la souligneront également.

Ainsi Freud a-t-il mis enlumière l'existence d'un refoulement' qui rejette hors du champ de la conscience ce qui est pénible, voireinsupportable.

Ce refoulement et cet oubli sont en partie négatifs, parce qu'ils peuvent engendrer des troublesnévrotiques, mais également positifs parce qu'ils correspondent à des mécanismes très puissants de défense du moi.Bergson a également insisté sur la finalité de l'oubli : il représente la condition même de l'action.

Si tous lessouvenirs se perpétuent en moi sous forme immatérielle, il ne s'ensuit pas qu'ils soient conscients.

Ils demeurent enmoi à l'état inconscient : je n'actualise que ceux qui me sont utiles.

En somme, oublier c'est rejeter hors du champde la conscience les souvenirs inutiles à nos besoins pratiques. Conclusion Ainsi, le bon usage de la mémoire est inséparable de l'oubli, ce gardien de l'existence.

L'oubli n'est pas seulement. »

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