Devoir de Philosophie

Fiche de cours en philo : LA RELIGION .

Publié le 02/08/2009

Extrait du document

religion

SUJETS DE BACCALAURÉAT - La religion est-elle une illusion ? -Dieu est-il mort? - Une religion peut-elle avoir la même fonction que la philosophie ? - Les religions peuvent-elles être objet de science? - Est-il déraisonnable de croire en Dieu ? - Une religion sans croyance est-elle possible? (Grenoble, B, 83) - La religion est-elle fondée sur la peur de la mort ? - La croyance religieuse implique-t-elle nécessairement une démission de la raison ? - La démarche de la raison exclut-elle tout recours à la foi? - Des relations existent-elles entre l'art et la religion ? - Que penser de cette définition : «L'homme est un être qui s'invente des dieux « ? - La raison entre-t-elle nécessairement en conflit avec la croyance religieuse?

       • Il s'agit ici de décrire le phénomène religieux, présent dans toute société humaine, ainsi que les croyances qui s'y rattachent (§ 1 à 5). Faut-il, par ailleurs, accorder créance à la critique de l'illusion religieuse, telle qu'elle est développée chez Feuerbach, Marx et Freud (§ 6, 7 et 8) ? A chacun de décider, en son âme et conscience. • La religion ne se confond pas avec la magie, ensemble de rites et de procédés occultes (§ 1). C'est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées (§ 2). La distinction du profane et du sacré (§ 3) commande, par conséquent, l'être du phénomène religieux. • Bergson, en des analyses célèbres, dans Les deux sources de la morale et de la religion, a souligné la dualité d'aspects de la réalité religieuse : la religion statique (§ 4), essentiellement sociale, à finalité adaptative et pratique, se différencie de la religion dynamique, d'essence purement mystique (§ 5). • La critique de l'illusion religieuse, développée dès l'Antiquité, a connu un tournant décisif avec Feuerbach (§ 6), ensuite avec Marx, qui a souligné que la religion crée véritablement un monde inversé (« la religion est l'opium du peuple!« § 7), et, enfin, avec Freud, pour qui l'illusion religieuse devrait être dépassée (§ 8).


religion

« désarmée.

» (R.

Caillois, L'homme et le sacré, Gallimard, 1961) IV - Les deux formes de la religion 1 - La religion statique Mais une analyse plus fine de la religion renvoie non seulement aux catégories du sacré et du profane, mais à uneforme statique et à une forme dynamique de l'expérience religieuse.

Ainsi Bergson a-t-il mis en évidence cettedualité d'aspects du phénomène religieux, dans Les deux sources de la morale et de la religion.La religion statique permet d'assurer la conservation sociale : les tabous et interdits religieux sont avantageux à lasociété et à l'espèce.

Ainsi en est-il des interdits réglementant les relations sexuelles, manifestement utiles pourassurer la bonne cohésion des groupes.Assurance contre la désorganisation, la religion statique permet aussi de se prémunir contre l'angoisse de la mort.

Eneffet, les animaux ne savent pas qu'ils doivent mourir.

Mais l'homme, lui, sait qu'il est destiné à disparaître.

Que detristesse et de désespoir dans cette idée de la mort ! D'où l'image, que va nous fournir la religion, d'une continuationde la vie après la mort.

On fait d'ailleurs fréquemment coïncider l'apparition du phénomène religieux dans lapréhistoire avec les premières tombes retrouvées par les archéologues.C'est, en troisième lieu, une assurance contre l'imprévisibilité que nous fournit la religion.

En effet, l'application del'intelligence à la vie introduit le sentiment du risque.

Si l'animal est sûr de lui-même, si rien ne s'interpose chez luientre le but et l'acte, l'intelligence connaît une marge d'imprévu, puisqu'elle combine des moyens en vue d'une finparfois lointaine.

Avec les rites religieux, l'imprévisibilité tend à s'amenuiser et à perdre du terrain.Ainsi se dévoile la fonction générale de la religion statique:« C'est une réaction défensive de la nature contre ce qu'il pourrait y avoir de déprimant pour l'individu, et dedissolvant pour la société, dans l'exercice de l'intelligence.

» (Bergson, op.

cité) V - Les deux formes de la religion 2 - La religion dynamique et le mysticisme Si la religion statique a une fonction essentiellement sociale, la religion dynamique, celle des mystiques, transportel'âme sur un tout autre plan, celui de l'amour.

Aussi la religion dynamique se propage-t-elle par attirance amoureuse.Ainsi se forme le cortège des mystiques : adeptes des mystères d'Isis et d'Osiris, disciples de Dionysos, initiés del'orphisme, disciples de Pythagore, contemplatifs de l'Inde, etc.

Mais le mysticisme complet, prise de contact totaleet coïncidence absolue avec la divinité semble être l'apport de la mystique chrétienne, continuatrice des prophètesd'Israël.

Ces explorateurs d'une terre inconnue ne nous apportent-ils pas l'espérance fondée? À la religion statiqueconçue comme principe de cohésionsociale s'oppose la religion dynamique dont l'amour est le principe.

Dieu apparaît à l'âme mystique comme unePrésence et une Illumination.« Ébranlée dans ses profondeurs par le courant qui l'entraînera, l'âme cesse de tourner sur elle-même, échappant uninstant à la loi qui veut que l'espèce et l'individu se conditionnent l'un l'autre, circulairement.

Elle s'arrête, comme sielle écoutait une voix qui l'appelle.

Puis elle se laisse porter, droit en avant.

Elle ne perçoit pas directement la forcequi la meut, mais elle en sent l'indéfinissable présence, ou la devine à travers une vision symbolique.

Vient alors uneimmensité de joie, extase où elle s'absorbe, ravissement qu'elle subit : Dieu est là, et elle est en lui.

» (Bergson, op.cité)C'est par cette voie que sont nées toutes les grandes religions qui apparaissent ainsi aux hommes comme desvérités révélées. VI - La critique de la religion 1 - Feuerbach Ce qui semble simple et évident à l'âme religieuse ne paraît au critique que le produit d'une longue constructionpsychologique et sociale.

Esquissons cette mise en question et cette interprétation du phénomène religieux, sansdécider le moins du monde de sa valeur objective.Déjà, dans l'Antiquité grecque et latine, les philosophes matérialistes, Épicure et Lucrèce, virent dans la peurl'origine de l'idée de Dieu.

La peur a créé les dieux, notait Lucrèce à la suite de son maître Épicure.A l'époque moderne, c'est L'essence du christianisme (1843) de Ludwig Feuerbach, qui a marqué un tournant décisif.Feuerbach y pose le problème religieux en termes d'interprétation et de sens.

Quel est le sens du phénomènereligieux?Si nous décryptons la religion, ce que nous trouvons en elle, c'est l'homme.

Dieu est la personnification de l'espècehumaine.

La religion n'est rien d'autre que la relation de l'homme à lui-même.

Tous les attributs de Dieu peuvent, eneffet, être rapportés à l'expérience humaine personnalité, existence, conscience, volonté, amour de soi, bonté.Mais cette essence humaine est ici aliénée, prêtée à un autre et objectivée en lui.

Tel est le mécanismefondamental de la projection religieuse.

L'homme objective et extériorise son essence et se constitue lui-même enobjet.

Il en résulte que la projection religieuse est aliénation : pour enrichir Dieu, l'homme doit se faire pauvre.L'humanité de Dieu révèle !'inhumanité de l'espèce humaine.«Puisque le positif, l'essentiel dans l'intuition ou la détermination de l'être divin n'est que l'humain, l'intuition del'homme en tant qu'il est objet de la conscience, ne peut être que négative, misanthrope.

Pour enrichir Dieu,l'homme doit s'appauvrir; pour que Dieu soit tout, l'homme doit n'être rien...

L'homme - tel est le mystère de la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles