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Finalité et connaissance ?

Publié le 01/08/2004

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Descartes critique par là même ceux qui, à l'instar d'Aristote, conçoivent l'âme comme un principe d'animation de la matière inanimée ; l'âme avec Descartes devient pur esprit, pure pensée, qui, certes, est étroitement unie au corps, mais qui n'est plus forme du corps. Le corps est désormais une machine sans âme, sans principe interne d'organisation, un automate très complexe qui se meut de lui-même sous l'effet de l'agencement de tubes, cordes, poulies, etc. Ainsi les animaux deviennent des "machines à plumes et à poils". Dans le texte du manuel extrait des Passions de l'âme Descartes compare le corps à une montre pour montrer que le corps vivant ne diffère pas ontologiquement du corps mort. Le corps qui vit est un corps qui se meut mécaniquement de lui-même. Que le mécanisme soit rompu et la machine cesse de fonctionner tout comme les aiguilles d'une montre cessent d'avancer lorsque la montre se brise sur le sol. La vie n'est pas une entité distincte. Le corps vivant est une portion d'étendue en mouvement. On appelle mécanisme cette conception selon laquelle le corps vivant est une machine complexe. Pour Descartes, la machine est constituée de cordes et de poulies, pour la science contemporaine la machine est constituée des propriétés physico-chimiques de la matière.

 

La finalité désigne selon Kant "ce par quoi une chose dans la nature sert à une autre de moyen en vue d'une fin", ex. : la finalité de l'herbe est d'être aliment pour l'herbivore.

La finalité peut être interne.

Elle consiste en ce que les diverses parties d'une réalité sont moyens en vue d'une fin qui est cette réalité même.

 

 

 

 

 

« la machine ne se reproduit pas, ne croit pas et connaît une autonomie très limitée.Il.

La méthode expérimentale en biologieBien que l'être vivant soit un organisme qui apparemment obéit à des fins, la biologie, en tant que scienceexpérimentale, explique les phénomènes de la vie : elle recherche la ou les causes efficientes d'un phénomène donnéet le recours aux causes finales est exclu dans la mesure où une cause finale ne peut pas être objet d'uneexpérience possible.

La fin poursuivie ne peut jamais être exhibée au cours d'une expérience.

Seul un mécanisme,c'est à dire un agencement de causes et d'effets physico-chimiques, peut l'être.

Il est possible de montrer à partirde l'expérience comment l'oeil voit, quel est le mécanisme de la vision, mais il n'est pas possible de montrer dans uneexpérience qu'il est "fait pour" voir, que ce mécanisme a une fin et que cette fin est l'origine de l'agencement descauses et des effets produisant la vision.

Le finalisme est une interprétation philosophique des manifestations de lavie tout à fait pertinente mais il ne peut pas être une théorie de la science expérimentale dans la juste mesure où ilne peut pas être expérimenté.Claude Bernard, le père de la physiologie expérimentale, montre dans l' "Introduction à la méthode expérimentale"(1865) qu'il est non seulement possible mais encore nécessaire d'introduire en physiologie la méthode des sciencesexactes.

Trois étapes la constituent.1) L'observation minutieuse et impartiale des phénomènes vitaux2) La formulation de l'hypothèse3) L'expérimentation: "observation provoquée ou préméditée"Pour illustrer cette méthode et son efficacité, C.

Bernard raconte comment il a découvert l'autophagie de l'animal quià jeun se nourrit de sa propre viande.1) On lui apporte des lapins venant du marché.

Il observe par hasard, car ce n'est pas ce qu'il cherchait, que leursurines sont claires et acides.

Cette constatation constitue un "fait polémique" selon l'expression de Bachelardpuisque les lapins, en tant qu'herbivores, devraient avoir des urines troubles et alcalines, les urines claires et acidesétant celles des carnivores.2) C.

Bernard formule alors l'hypothèse suivante que l'on peut énoncer sous forme de syllogisme les urines descarnivores sont claires et acides or ces lapins ont des urines claires et acides donc ils sont carnivoresMais comment sont-ils devenus carnivores ? L'abstinence les transforme en animaux carnivores se nourrissant deleur propre sang.3) Contrôle expérimental de l'hypothèse ou selon les termes de C.

Bernard de "l'idée préconçue".

Il nourrit les lapinsavec de l'herbe.

Leurs urines redeviennent troubles et alcalines.

Il cesse de les nourrir, leurs urines, comme prévu,sont à nouveau claires et acides.

Il répète la même expérience sur d'autres lapins et sur le cheval avec le mêmerésultat.

En outre, pour prouver définitivement l'hypothèse, il réalise expérimentalement un lapin carnivore en lenourrissant de viande ; ce dernier, pendant la durée de l'alimentation, garda des urines claires et acides.

Donc, àjeun, tous les animaux se nourrissent de viande.Bernard sait bien lui-même que le cas décrit est un cas idéal car il a été facile d'isoler les paramètres et de les fairevarier.

Le plus souvent, l'application de la méthode expérimentale en biologie rencontre des difficultés spécifiquesdues à la nature de l'objet étudié.1) L'être vivant est un organisme dont les différentes parties sont interdépendantes.

Par conséquent, il est difficilede connaître la fonction d'un organe.

Il ne suffit pas de l'endommager ou d'en faire l'ablation pour la connaître.

Eneffet, en raison de la solidarité organique, la modification d'un organe peut entraîner celle de l'ensemble et, le toutétant modifié, il est impossible de déterminer avec précision le rôle de l'organe en question.

D'autre part, un mêmeorgane assure souvent plusieurs fonctions.

En outre, il existe des phénomènes de suppléance : un autre organevient remplir la fonction de l'organe déficient.

Par exemple, un aphasique, qui a perdu le souvenir des mots articulésà la suite de lésions des centres du langage situés dans l'hémisphère gauche du cerveau, peut être rééduqué, ce quisignifie qu'une autre partie du cerveau (ici l'hémisphère droit) supplée la partie atteinte.2) Il est impossible de répéter à volonté une expérience sur un même individu car il se modifie au cours desexpériences répétées.

Un organisme ne demeure pas identique à lui-même, il change, et il est capable de s'adapteraux variations du milieu.

Le temps biologique est irréversible.

Il n'est pas possible de revenir en arrière c'est à dire derépéter exactement dans les mêmes conditions la même expérience.

Il est donc beaucoup plus difficile de dégagerdes lois car l'adaptation peut faire échec à la prévision.3) L'être vivant est un individu.

Les organismes ne sont pas interchangeables et les différences individuellescompliquent le travail de découverte de lois par définition universelles et nécessaires.Pour toutes ces raisons, le progrès de la connaissance en biologie est très lent.

Les instruments qui, actuellement,permettent d'observer sans modifier (ou peu) l'organisme facilitent la recherche.III.

Le paradoxe de la biologie : doit-elle être la seule science à ne pas exclure totalement le recours aux causesfinales ?Nous venons de voir que la biologie est devenue une science à partir du moment où elle a adopté ce que J.

Monodnomme "le postulat de l'objectivité de la nature" qui pose à titre de principe méthodologique que la nature peutdevenir l'objet de la méthode expérimentale.

La biologie peut-elle se passer complètement des causes finales ?Cette question se pose à deux niveaux, celui de l'explication du fonctionnement de l'organisme et celui de l'évolutiondes espèces.A.

Mécanisme et finalité au niveau des fonctions organiquesDescartes dans les Méditations métaphysiques montre que l'âme est ontologiquement distincte du corps.

Descartescritique par là même ceux qui, à l'instar d'Aristote, conçoivent l'âme comme un principe d'animation de la matièreinanimée ; l'âme avec Descartes devient pur esprit, pure pensée, qui, certes, est étroitement unie au corps, maisqui n'est plus forme du corps.

Le corps est désormais une machine sans âme, sans principe interne d'organisation,un automate très complexe qui se meut de lui-même sous l'effet de l'agencement de tubes, cordes, poulies, etc.Ainsi les animaux deviennent des "machines à plumes et à poils".

Dans le texte du manuel extrait des Passions del'âme Descartes compare le corps à une montre pour montrer que le corps vivant ne diffère pas ontologiquement du. »

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