Foi et preuve sont-elles ennemies ?
Publié le 17/01/2004
Extrait du document
La foi désigne une croyance d’un ordre religieux, portant à la fois sur l’existence de Dieu et sur sa nature (son omnipotence, et sa bonté absolue). Or le propre de la croyance en général est de consister en un assentiment que nous donnons à certains jugements, sans nécessairement avoir de bonnes raisons pour croire que ces jugements sont vrais. Dès lors la foi, en tant qu’elle relève de la croyance, semble être en conflit avec la preuve, qui désigne quant à elle un élément permettant d’établir avec certitude l’existence d’une chose, ou la vérité d’une thèse. En effet le propre de la preuve semble être de dissoudre la croyance, soit en montrant que cette croyance était fausse, et qu’il faut donc l’abandonner, soit en montrant qu’elle était vraie, mais alors elle est par la même transformée en connaissance, puisque l’on a dès lors de bonnes raisons de tenir l’existence de la chose ou la validité de la thèse soutenue pour vraies. Si la foi et la preuve portaient sur le même domaine, elles seraient donc ennemies, mais l’on peut aussi envisager que la preuve concerne un certain domaine de l’existence, tandis que la croyance concerne un autre domaine, sur lequel la preuve n’a pas de prise. En ce sens il n’y aurait de conflit entre preuve et foi que lorsque l’une ou l’autre prétendraient empiéter sur le domaine de l’autre. La question est alors de savoir dans quelle mesure on peut tracer le domaine propre de la foi et celui de la croyance.
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